Des robots militaires de plus en plus puissants ; l’artillerie autonome britannique.

L’une des raisons de l’engouement des militaires pour la robotisation tient en quelques mots : les difficultées à recruter !

Les militaires risquent leurs vies, ils acquièrent compétences techniques et savoir être, ils ne comptent pas leur temps de travail et sont disponibles tout au long de leur service… voire bien après. (Les militaires français qui quittent le service actif sont versés d’office dans la réserve!). Etant donné le salaire versé à un militaire, les jeunes vont tout simplement ailleurs.

Un constat qui n’est pas qu’en France, la Grande Bretagne n’arrive pas à recruter du personnel compétent… alors qu’en même, elle ne cesse de réduire les effectifs. Les effectifs de la British Army devraient passer de 82 500 militaires à 72500 en quelques années. La robotisation apparaît donc comme la solution pour compenser cette baisse d’effectif. Ainsi les plateformes habitées (transport de troupe, logistique, artillerie … ) devraient devenir des robots autonomes. Le premier robot autonome de combat anglais devrait être un canon automoteur. Un canon léger de 105mm (type L118) est servi par 4 à 6 servants. Si le canon devient un robot autonome, c’est autant de militaires qui peuvent être redéployés ailleurs. D’où le programme « Lightweight Fires Platform » [LFP], dont on ne sait que très peu de chose si ce n’est qu’il est conduit par la Defence Science and Technology Laboratory [DSTL] et Quinetiq.

Pourquoi choisir un canon automoteur pour lancer le programme de robotisation anglais. Tout simplement parce que l’artillerie (navale) dispose déjà de tourelles téléopérées depuis des années. Les véhicules militaires disposant d’assistance au pilotage permettent facilement de robotiser de telles plateformes. Le seul écueil, inévitable, est celui de la prise de contrôle par une Intelligence artificielle. Il faut noter que les Coréens du Sud, lance un programme équivalent pour robotiser leur K9. Mais ces derniers vont passer par une supervision et un contrôle humain, avec une robotisation, mais pilotée, du l’artillerie, du pilotage et de l’entretien du canon automoteur.

Le risque technique est réel. Mais le plus important est ailleurs. C’est sans doute les fantassins, qui devront être soutenus par ces robots, qui devront surtout être convaincus par ces robots. Accorder sa confiance à des frères d’armes est une chose. Accorder sa confiance à des robots qui peuvent être piratés, qui peuvent tomber en panne, ou qui peuvent choisir de sacrifier une unité amie parce que l’algorithme a calculé qu’ainsi il pourra détruire plus d’unités adverses… est une autre très différente. Et ce n’est pas les communiqués des industriels ou des politiques (qui restent bien à l’abri) qui risquent d’y changer quelque chose…

Et en France ? En France, le système d’artillerie est basé sur le système Caésar. Très largement automatisé, il permet une mise en place et les premiers tirs en quelques secondes seulement. Le système Caésar a tellement impressionné l’US Army lors de son déploiement au Moyen Orient qu’il sert de référence pour le prochain système d’artillerie US. L’artillerie française n’a pas à rougir par rapport au matériel qu’on pourrait lui opposer… mais, comme tous les systèmes d’armes français, elle est tout simplement trop peu nombreuse.