Kit Carson, la fureur d’un Far West Steam Punk
Le Steam Punk, n’est pas limité à l’Empire Victorien, aux ballons dirigeables et aux sous-marins. La conquête de l’ouest du continent nord américain en fait pleinement partie. Et si Buffalo-Bill est resté dans les mémoires grâce à ses talents de « show-man », un autre personnage représente cet épisode sanglant dans l’histoire nord américaine : Kit Carson.
Kit Carson est né dans le Kentucky, mais il va grandir dans le Missouri. Son père meure lorsqu’il à 7 ans. Pour subvenir aux besoins de sa famille, Kit Carson abandonne l’école pour les travaux à la ferme et la chasse. A 14 ans, en travaillant pour un sellier, il rencontre les trappeurs et les marchands de fourrure. Les récits du Far West le fascine de plus en plus. Au point qu’à 16 ans il rejoint une caravane de marchand à destination de Santa Fe. Durant ce trajet, il se lie avec un trappeur Matthew Kinkead. Ce dernier va le former et lui apprendre l’espagnol, et diverses langues améradiennes comme le navajo et l’apache. Jusqu’en 1842, Kit Carson vit, de son propre aveu, la pédiode la plus heureuse de sa vie. Même si son mariage avec une Cheyenne est un échec : elle le quitte pour suivre sa tribu. En 1842, il se fait baptiser dans la foi catholique pour épouser la jeune Josefa Jaramillo, ils auront huit enfants.
En 1842, il rencontre par hasard John C Fremont. Ce dernier prépare sa première expédition et engage Kit Carson comme guide. L’expédition de Frémont est un succès qui va en ammener d’autres. Dans une large part, le continent Nord Américain est cartographié grâce aux expéditions de Frémont. Ces expéditions sont souvent dangereuses. Les forces de Frémont vont se heurter aux indiens, mais aussi aux armées mexicaines de Alta California commandées par le général Castro.
Les incidents avec les mexicains provoquent une guerre. Le commodore Stockton prend le commandement des forces US et incorpore l’expédition de Frémont dans ces forces. A ce moment, Kit Carson est nommé Lieutenant. San Diego, Los Angeles et Santa Fe sont prises. La Californie et le Nouveau-Mexique sont conquis. C’est kit Carson qui est chargé d’annoncer la nouvelle au président Polk. Lors de cette mission, il rencontre Kearny qui vient renforcer les forces US. Incorporé dans le nouveau groupe, il a un rôle décisif dans les opérations qui permettent aux USA de prendre le contrôle définitif des régions conquises. A ce moment, Kit Carson est devenu une légende. Averill publie un premier roman : « Kit Carson : The prince of the gold hunters ». De nombreux « pulps » prennent Kit Carson comme héros récurrent… au moment même où se dernier devient fermier à Taos.
Kit Carson n’est pas un fermier comme les autres. Connaissant les amérindiens, il négocie directement avec eux le passage de ses bêtes. Il participe également à de nombreuses négociations qui évite de nombreux affrontement. Si il est un agent fédéral des affaires indiennes qui va apaiser de nombreux conflits dans l’intérêt de tous, c’est aussi un combattant redoutable et sans pitié qui interviendra souvent lors des opérations de représailles.
En 1861, Kit Carson démissionne de son poste d’agent fédéral et rejoint les armées de l’Union. Il sert de sous les ordres du colonel Canby avec lui aussi le rang de colonel. Canby, n’apprecie pas les troupes de volontaires commandées par Kit Carson, mais suite à la bataille de Valverde, il recommande ce dernier pour « son zèle et son énergie » . Si les troupes régulières vont s’impliquer dans les combats de la guerre de sécession, les troupes que commande Kit Carson restent pour tenir en respect les amérindiens. Ces derniers ne respectent pas les traités de paix. Mais il faut reconnaître que le gouvernement US cherche à déporter les Navajo dans une nouvelle réserve à Bosque Redondo. A cette époque on pense que les terres Navajo recèle de l’or.
Kit Carson va refuser de tuer les hommes de la tribu. Mais malgré une lettre de démission (refusée par sa hiérarchie), Kit Carson va pratiquer une politique de terre brûlée sur le territoire Navajo… avec l’aide d’autres tribus indiennes. En 1864, les Navajo se rendent et sont déportés. Nombreux seront ceux qui mourront au cours de la « longue marche ». Les survivants auront l’autorisation de revenir… sur une petite portion de leur terre en 1868.
Pendant ce temps, Carson repousse une coalition de kiowa, comanche et cheyenne à Adobe Walls. Mais les massacres de son propre peuple. Il les dénonce. Mais suite au traité de paix de 1865, Kit Carson est promu « brigadier général ». Fatigué, il s’établi à Fort Lyon. Mais la mort de sa femme lors d’un accouchement lui porte un coup. Déprimé, il se laisse mourir et meurt la même année.
Kit Carson est une figure majeure de la conquête de l’Ouest. Tout au long de sa vie, il va tenter d’œuvrer pour apaiser les conflits entre les amérindiens, qu’il respecte, et son propre peuple. Toutefois, lors des affrontements, Kit Carson combat avec fureur et sauvagerie. Héros adulé jusque dans les années 1960, Kit Carson est maintenant considéré comme le responsable d’un réel génocide. Cette vision de Kit Carson est exagérée. Kit Carson a refusé de commettre des massacres et des meurtres malgré des ordres précis. Ses seules victimes auront lieu lors des combats, contrairement à de nombreux officiers et soldats US. Si il combat durement les indiens, il ne prendra pas part aux déportements et aux exactions qui auront lieu ensuite. Au contraire, il tentera d’en limiter les excès… en vain. Les documents historiques sont précis là-dessus. A cette époque, les occidentaux conquièrent l’Afrique, l’Asie, l’Australie … et c’est une conquête qui se fait dans le sang et la douleur. Kit Carson est seulement le produit d’une époque sanglante dont les westerns « hollywoodiens » ne sont qu’une pâle copie.