Le railgun est-il l’arme du futur ?
Le Railgun est une arme emblématique pour l’univers SF. Tout d’abord son fonctionnement est théoriquement connu depuis longtemps. Il obéit à des loi physiques connues depuis le XXe siècle. Mais dès le départ la gestion de l’énergie est hors de portée de la technologie de l’époque. Par contre, le rail gun va avoir un certain succès dans l’univers SF. C’est l’une des armes humaine les plus puissantes dans l’univers de Stargates. C’est aussi l’arme lourde des Tau dans l’univers de W40K.
Au début du XXIe siècle le railgun redevient un sujet d’étude. On peut générer suffisamment d’énergie pour avoir un tir d’une portée supérieure à 200km. Les canons « classiques » ont une portée qui dépasse rarement les 40km. A l’heure où les missiles sont de plus en plus chers et peuvent être leurrés ou abattu, le railgun intéresse l’US Navy qui va investir lourdement dans l’étude de ce concept. De plus la vitesse initiale phénoménale de la munition des railgun (qui permet leur l’extraordinaire portée) permet d’envisager de contrer les missiles les plus rapides.
500 millions de dollars sont investis dans un prototype de railgun et plus de 3 milliards de dollars dans le navire de type Zumwalt (et le système d’arme) par l’US Navy. En vain. Le Zumwalt et ses frères embarqueront des missiles et de l’artillerie lourde classique. De l’autre côté du Pacifique, la Chine a embarqué un prototype de railgun sur un navire amphibie. Des tests sont menés, mais ils ne semblent pas déboucher sur des systèmes d’armes opérationnels. Les efforts Chinois portent sur des armements « classiques », la guerre électronique et les missiles hypersoniques.
Pourquoi alors que tout semble maîtrisé. L’énergie utilisée pour accélérer le projectile provoque un gigantesque arc électrique lorsque le courant se coupe à la sortie du projectile. Cet arc, avec les frottements, est destructeur pour le canon. Tant que l’on aura pas un conducteur capable de résister aux conditions de tir. Le railgun est condamné à rester un objet de laboratoire. Un seul tir coûterait plus cher qu’un missile … avec moins de polyvalence et de disponibilité. Mais c’est surtout les récents progrès en matière d’artillerie classique qui ont changé la donne. Un obus moderne peut être équipé d’un culot abrasif, d’un booster supplémentaire ou d’ailette pour augmenter la portée (jusqu’à 70 km ! ). Cette portée supplémentaire n’est pas le seul atout des nouveaux systèmes d’artillerie. Les obus modernes peuvent être dotés d’autodirecteurs et/ou de centrales inertielles pour avoir une précision métrique ou même un guidage terminal ! Le tout en utilisant les armements déjà en dotations dans toutes les armées ! Face à ce nouveau concurrent, le railgun perd beaucoup de son attrait pour les militaires.
Est-ce un gigantesque gâchis de ressources et de moyens ? Pas totalement du côté US, les études fournies ont débouché sur les catapultes électromagnétiques qui vont équiper les portes avions US et le futur porte avions de notre marine nationale. De plus, la seule vitesse de ses projectiles fait du railgun une arme anti-missile presque idéale. C’est pourquoi le Japon, coincé entre la Corée du Nord, la Chine et la Russie, continue de travailler sur les railgun. Et puis, la portée théorique, permet d’envisager des systèmes navals capable de riposter sur les principales villes adverses. Et les redoutables et nombreuses forces aériennes adverses n’y pourrait rien !
Une sorte de dissuasion sans armes nucléaires. Ce qui explique tout l’intérêt du Japon pour cette arme
En Europe, c’est l’institut Saint Louis (franco-allemand) qui a mis au points des prototypes fonctionnels. Si on est encore loin d’une arme opérationnelle, l’Europe et la France ne sont pas à la traîne sur ce système d’arme.