Les ballons captifs : images steam punk ou équipement militaire du XXIe siècle ?
Les ballons captifs sont des armes anciennes. Ce sont les plus anciennes armes volantes réellement opérationnelles. Lors des guerres révolutionnaires, l’armée française les déploie pour compenser le manque de cavalerie lors des opérations de reconnaissance à Fleurus en 1794. C’est une victoire.
Napoléon ne les utilise pas. Le ballon n’est pas adapté à la guerre de mouvement qu’il impose. LE grand retour du ballon captif comme moyen de reconnaissance revient avec l’apparition des guerres de tranchées lors de la guerre de sécession dans les Amériques.
Au début du XXe siècle, commence à apparaître les premières armes anti-aériennes pour lutter contre ces ballons. Ce sont en majorité des canons à tir rapide sur affût spéciaux et souvent monté sur camion. Mais le véritable prédateur des ballons captifs sera l’avion lors de la première guerre mondiale.
Puis, la poussière est retombée sur ce drôle d’engin… Il est très vulnérable. Immobile, il à tout d’une cible et son déploiement est incompatible avec une guerre motorisée moderne. Mais le ballon captif à aussi de très nombreux avantages. Son coût unitaire est faible. Il peut surtout rester opérationnel durant de très longues périodes sans consommer de carburant. Son empreinte logistique est limitée à son seul déploiement.
Les ballons sont utilisés pour des besoins limités en pour les transmissions en tant… qu’antenne principalement. Lors de la guerre d’Afghanistan (1979-1989), les ballons vont permettre d’utiliser les moyens de communications « classiques » qui étaient bloqués par les montagnes.
Mais les qualités des ballons captifs en font aussi des vigies, sacrifiables certes, particulièrement intéressantes surtout lors de déploiement dans des zones hostiles. C’est l’apparition des technologies numériques et robotiques qui rend le ballon captif particulièrement intéressant pour les armées sur le terrain. Les capteurs numériques, permettent de surveiller de très larges zones autour de leurs déploiements tout en limitant les besoins en effectifs et en matériel. Le recours au numérique allie recueils des données, traitement et transmission. Ce qui fait des ballons un matériel de surveillance fixe particulièrement efficace.
Mais ce sont les technologies modernes qui vont en faire un moyen de surveillance économique, car facile à déployer. Les technologies d’asservissement, qui sont à la base de la robotique, permettent à quelques hommes de déployer, mais aussi de maintenir en opération de tels engins. Car selon l’utilisation, la météo et la quantité de gaz, le ballon doit être géré et surveillé en permanence. Avec les technologies actuelles, cela ce fait de manière automatique. De la même façon, les fonctions de surveillance et de communication peuvent être déportées hors de la zone de déploiement. Ce qui limite les besoins en effectifs, en énergie et en matériels divers. De fait, les ballons deviennent des outils particulièrement efficaces et surtout économique. Ce qui permet de doter de nombreuses zones de moyens de surveillance moderne… à coût constant.
L’altitude de surveillance (jusqu’à 900m) permet de surveiller des zones étendues. En Europe, on expérimente de tels dispositifs pour compléter les moyens de surveillance maritimes existants. Actuellement A-NSE, une PME française, vient de décrocher un contrat auprès de l’armée allemande pour la fourniture de tels ballons. Le ballon a des fonctions de vigies, mais peut être modifié pour assurer également des fonctions de communication. Il faut noter que l’armée française, qui est déployée sur de nombreux théâtres d’opérations extérieures surveille de près ce matériel… en réfléchissant pour y adapter en plus un dispositif d’alerte pour prévenir toute attaque de tirs indirect (mortier, roquette ) mais aussi des drones. Le but étant de prévenir toute attaque… voire de la contrer.