Les drones modifiés ukrainiens
Le conflit en Ukraine à démontrer à la fois l’importance des drones et en même temps l’exagération de leurs capacités. Contrairement aux affirmations des journalistes, ce ne sont pas des vagues de drones, ni des salves de missiles qui ont anéanti les blindés russes. Les missiles se sont révélés redoutables contre des blindés isolés et les drones ont servi à guider les tirs « classiques » d’artillerie contre les concentrations russes. Les récents succès à l’exportation des canons Caesar de 155mm le prouvent. Pour de nombreux militaires, si le courage et les faits d’armes des ukrainiens sont réels, les erreurs russes et les carences logistiques suffisent à expliquer bien des choses.
Si les drones ne suffisent pas à remporter la bataille, leur intérêt est réel. A moindre coût, ils remplacent avec efficacité les vols de reconnaissance et d’attaque de flanc. La robotique militaire russe, qui a été mise en avant lors des affaires de Syrie, s’est révélée peu efficace. Au contraire, les Ukrainiens qui se sont investis dans la robotique militaire après l’affaire de Crimée, ont pu tirer les fruits de leur travail. Si les autorités ont investi dans des drones Turc (TB2) avec un réel succès… mais aussi des pertes particulièrement lourdes. C’est la transformation de drones civils, peu coûteux qui va se révéler particulièrement utile lors de la première phase du conflit.
Après la Crimée, les ingénieurs et techniciens Ukrainiens réfléchissent à des systèmes d’arme facile à mettre en œuvre, disponible rapidement et surtout … accessible financièrement. L’Ukraine n’a pas les moyens de lancer des systèmes d’arme lourds à partir de leur base industrielle. Plusieurs techniciens vont se regrouper, acquérir et modifier des drones civils. Les modifications sont simples : pose de senseurs améliorés et renforcement des systèmes de transmission. Plus que le matériel, c’est la création et l’organisation d’une unité de combat spécialisé : « Aerorozvidka ». Cette dernière s’organise autour des drones avec des spécialistes des communications, pour transmettre les informations aux unités militaires. On trouve des moyens de transports spécifiques (quad… ), avec le personnel dédié et des combattants qui assurent la protection de ce groupe.
Cette petite unité va bénéficier du soutien de l’Otan. Ce sont les avions de guerre électronique de l’Otan qui fournissent les informations qui permettent aux unités, dont les unités de drone, de se déployer. C’est l’occident qui fournit l’infrastructure satellite qui permet de maintenir les communications via internet. Comme on le voit, les drones sont utiles, mais doivent absolument être intégrées dans un ensemble complet. Sinon ? Ils ne servent pas à grand-chose.
Cette petite unité de drone va se révéler d’une très grande utilité lors de la première phase du conflit. Le groupe fonce sur les rassemblements ou les groupes logistique russes et les désignent à l’artillerie. Cela ne va sans perte. Mais les russes vont très rapidement trouver la parade. Tout d’abord ils vont tenter de les abattre, ce qui n’est pas simple. Mais surtout ils vont employer en masse des brouilleurs de forte puissance. Ce qui rend les drones modifier inutilisable.
Lorsque les russes se regroupent à l’Est. Ils peuvent concentrer leurs troupes et leurs systèmes de défenses. Face à cela, les drones modifiés montrent leurs limites. Ils peuvent être abattus, brouillés… ou pire ! Face à des unités spécialisées de guerre électronique, les liaisons électromagnétiques des drones modifiées se révèlent une faiblesse. Les spécialistes de la guerre électronique peuvent se servir de ces liaisons pour repérer l’émetteur de commande. Il suffit ensuite d’une simple communication pour ensuite diriger sur ce point le feu d’une batterie d’artillerie. Or les russes sont des spécialistes de la guerre électronique et de l’artillerie !