Un lanceur spatial steam punk pour la Nasa ?

A la fin du XIXe siècle, Henry de Graffigny présente un lanceur spatial innovant. Contrairement au gigantesque canon de Jules Verne (De la Terre à la Lune), Henry de Graffigny imagine une sorte de fronde géante.

Henry de Graffigny peut paraître un personnage farfelu, Céline va le caricaturer dans « mort à crédit » sous le nom de Courtial des Pereires. Mais la fronde a des avantages réels. Tout d’abord, l’accélération peut être dosée à volonté. Ensuite, il n’y a pas de dégagement de gaz (donc pas de pollution.) comme pour un canon ou une fusée. Enfin, comme il n’y a pas de charge propulsive, l’installation présente peu de risques.

L’entreprise Spinlauch (US) a repris ce concept en 2014. Après une levée de fond de 110 millions auprès d’investisseurs comme google ventures ou Airbus, une centrifugeuse de 90m a été construite au nouveau mexique. Elle permet de lancer un véhicule réutilisable de 3 m de long pour un lancement sub-orbital.

Les éceuils techniques sont nombreux. En particulier, les frottements au niveau de l’axe doivent être impérativement contrôlés. Le dégagement de chaleur qui serait alors dégagé serait tout simplement démentiel.

La centrifugeuse accélère progressivement le véhicule. Et le lâche dès qu’une vitesse est atteinte. Un test à 20 % de puissance a déjà permis un lancé suborbital d’une charge de 200kg.

La prochaine série de test (une trentaine de tirs suborbitaux) doit utiliser des véhicules dotés de propulseurs. C’est sur ces propulseurs que la charge utile doit gagner son orbite définitive.

Si le projet est validé. Il va permettre de diminuer considérablement les coûts de lancement. Une première estimation tout simplement sidérante : par rapport à un lancement « classique », le coût serait divisé par 20 ! Paradoxalement, le principal intérêt pour l’exploration spatial n’est pas le coût, mais la cadence de lancement. Actuellement, il est difficile d’avoir plus d’un lancement par semaine. Pour des lancements de faible masse avec une centrifugeuse, une cadence de cinq lancements par jour serait théoriquement possible.

Il est peu probable qu’un tel système soit utilisé pour des cosmonautes, mais le seul fait de pouvoir larguer en orbite sans pollution et à coût maîtrisé des charges importantes ouvre des opportunités incroyables pour l’exploration et l’exploitation de l’espace.

Quand on pense que Céline prenait Henry de Graffigny pour un farfelu… Il aurait été stupéfait par un tel projet !