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Système Arcadie, Secteur spatial de l'Impérium

Une innovation majeure des marines européennes à la fin du XVIe siècle : l’affût à quatre roues

2 Août 2022 , Rédigé par Droopy Publié dans #furor mundi

Il est difficile de se rendre compte de la puissance de l’artillerie européenne au XVIe siècle. Toutefois, on peut se faire une idée avec la vidéo suivante :

https://www.youtube.com/watch?v=f9LBGIyv0Ys

 

 

Cette vidéo est faite avec une pièce de 24 livres (une copie bien sur!) alors que les pièces principales des navires de cette époque est souvent de l’ordre de 16 livres. Sur la vidéo on peut noter l’importance du recul. Pourtant, les affûts bas et stables sur 4 petites roues ne vont devenir la norme qu’en le XVI et le XVIIe siècle.

Avant les pièces sont montés sur des affûts fixés sur les coques (pierriers ) ou des affûts terrestres pour les pièces les plus lourdes. L’utilisation de ces armements ainsi fixés est tout sauf pratique. Mais, Il faut bien comprendre, surtout à cette époque, qu'on ne combat que près des côtes. Là ou se concentre la majorité de la navigation. En pleine mer, on ne voit pas très loin et les mers représentent des surfaces gigantesques. La probabilité de voir un adversaire est limitée, surtout qu'on ne peut voir que la moitié du temps: lorsqu'il faut jour ! Même si les routes navigables (courants et vents portants selon les saisons ) sont connues et concentre la majorité des navires à des moments donnés. Les navires capables de naviguer sont rares, car très cher !
Il faut ajouter que l'on ne combat que lorsqu'il fait beau ! Lors d'un coup de vent, l'artillerie et les munitions sont amarrés. Le risque de défoncer un pont, et de tuer l'équipage qui s'y trouve, si une pièce se détache fait que les rondes de sécurités pour vérifier la sécurité sont une constantes de maîtres d'équipage déjà à cette époque.
Enfin, la manœuvre des navires en cas de mauvais temps est limitée : on se met face à la vague pour éviter d'être retourné. Si on se prend une vague de travers: on est cuit !

Tout cela pour explique que la mise en œuvre des pièces les plus lourdes est rare et compliquée. Les canons, utilisés jusque là terre, sont utilisés avec des affûts inadaptés. Les pièces sont amarrées aux ponts et mis en place lors des approches. La vitesse limitée des navires permet cette opération chronophage. Les contraintes de tels affûts sont limitées, car les pièces de cette époque sont "petites". De fait, l'utilisation de l'artillerie est rare et ne justifie de se pencher sur la création d'engins adaptés.

Les portugais et les espagnols se partagent le monde... ce qui limite les tensions. les combats avec les nations non européennes ne nécessitent pas de pièces plus lourdes. Avec l'apparition des anglois, des français puis des hollandais, le partage se fait dans fumées de pièces d'artillerie de plus en plus lourdes ... et cela remet tout en question.

Avec des pièces plus puissantes (celle que l'on voit sur ces vidéos), c'est impossible. Les affûts surbaissés vont permettre l'embarquement de pièces d'artillerie jusque là réservées à la guerre de siège.
L'apparition des affûts surbaissés représente une innovation majeure qui permet d'équiper navires de pièces lourdes tout en les laissant à poste, presque, prête à l'emploi lors de la navigation.

 

 

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