James Bowman Lindsay, une lumière Steam Punk

Pour la grande majorité, l’inventeur de l’ampoule électrique est Thomas Edison. C’est faux. L’invention de l’ampoule électrique est le fruit d’une longue genèse dont Thomas Edison n’est qu’un intervenant.

Pour comprendre comment on à inventé l’ampoule électrique, il faut remonter très loin en arrière. En 1705 Pierre Polinière et Francis Haucksbee inventent le premier éclairage électrique. Le mécanisme est complexe. On met en rotation du mercure pour le charger d’électricité statique. Puis lorsqu’on frotte avec sa main on produit de la lumière… complexe, cher et peu efficace… le dispositif tombe vite dans l’oubli. En 1808, Davy met en série 800 piles Volta. La tension obtenue permet de produire un arc électrique… qui sert de dispositif d’éclairage. Si la lumière est puissante, l’installation est tout sauf pratique… sans même parler de son coût.

C’est un écossais, James Bowman Lindsay, qui va inventer le premier éclairage électrique réellement fonctionnel en 1835. Il est difficile de comprendre actuellement l’impact de l’éclairage électrique d’une ampoule à incandescence à cette époque. Pour la première fois un éclairage n’émet pas de fumée, n’émet pas d’odeur, ne présente pas de risque d’explosion et sa combustion, car le filament est placé sous verre, n’exige pas d’air. Cela veut dire que les gènes habituellement liées à l’éclairage (odeur, peintures abîmées, problèmes de santé) seront évitées. Mais c’est surtout l’aspect sécuritaire qui va révolutionner la vie dans les villes, les mines et dans les navires.

Jusque là, l’éclairage est permis par la combustion de matériaux ou de liquides. La puissance est limitée. Mais le problème est la sécurité. Le moindre incident risque de provoquer un incendie. De nombreuses villes ont vu des immeubles, des ponts (à l’époque, de nombreux ponts sont recouverts d’habitations) des quartiers entier partent régulièrement en fumée pour cette simple raison. Les mines sont dangereuses à exploiter du fait de la présence de gaz inflammables. L’utilisation de lumières électrique va les rendre beaucoup plus sûres et faciles à exploiter. Sur les navires, l’éclairage est indispensable dès que la nuit tombe. Les navires naviguent jour et nuit. Et même lorsqu’ils sont à quai, une surveillance minimum est obligatoire. Un éclairage sûr implique des contraintes en moins pour une sécurité optimale.

L’invention de Lindsay est donc une révolution dont les bénéfices vont révolutionner la vie au XIXe siècle. Mais Lindsay va pourtant tomber dans l’oubli. Lindsay ne va pas protéger son invention, d’autre vont s’en attribuer les mérites. Il faut aussi avouer que les ampoules de Lindsay ne sont pas au point. De plus la production électrique est balbutiante et les réseaux de distributions inexistants. Le travail de Lindsay va donc passer inaperçu. C’est Joseph Swan en 1860 qui reprend les travaux de Lindsay et va au bout de son idée en vidant de son air l’ampoule à incandescence. L’ampoule de Swan est elle brevetée. Mais pour le grand public, c’est Edison, après avoir testé 6 000 matières différentes pour son filament d’ampoule, qui va mettre en production une ampoule réellement opérationnelle qui sera produite de manière industrielle. A ce moment, en 1879, les infrastructures indispensables se mettent en place pour le plus grand bénéfice de tous. Pour tout le monde, Edison est celui qui apportera la lumière électrique dans les villes…

Lindsay à ce moment est totalement oublié. Excentrique, cet autodidacte, a pourtant travaillé pour acquérir les une formation classique. Il va suivre les cours de l’université de St Andrews et devient enseignant à la prison de Dundee. Pour lui, sa grande œuvre sera la traduction de prière en 50 langues. Ce qui montre le caractère humaniste de l’écossais. Il meurt en 1862. Non sans avoir travaillé sur la télégraphie sous-marine et le soudage à l’arc électrique. Mis à part l’ampoule électrique, qui fit l’objet d’une démonstration publique, ses travaux ne seront découverts qu’après sa mort. En 1901, une souscription publique finance la construction d’un monument funéraire à sa gloire.