Comment lutter contre les drones ? Les lasers

Les premières mentions de « rayons de la mort » datent de Wells en 1898. Ce concept va fasciner les lecteurs et faire l’objet de très nombreux fantasmes. Dans les années 1930, les anglais vont demander à un certain Watson-Watt de vérifier la validité d’un tel concept pour abattre des bombardiers. Il va prouver que si on ne peut pas les abattre, on peut les repérer… c’est la naissance du radar anglais. Si la légende est loin d’être prouvée (Watson-watt travaille sur l’écho location des nuages dès les années 1920), elle montre bien la fascination provoquée par une telle arme. Star Wars, Star Trek et même la fameuse « Initiative de Défense Stratégique » (IDS) si chère à Ronald Reagan dans les années 1980. Les USA vont rapidement développer quelques systèmes d’armes laser sur 747 et sur Humvee. Si les prototypes fonctionnent, ils manquent de puissance pour être réellement efficaces. C’est le DE SHORAD Guardian de 50kw monté sur un véhicule blindé Stryker qui montre une certaine maturité. Il est prévu pour détruire un drone tactique (ou des munitions vagabondes) de moins de 30 kg agissant en essaim. En France, c’est le spécialiste des lasers : Cilas qui a rejoint les groupes Safran et MBDA pour développer un système comparable.

Si les laser fonctionnent depuis des décennies, leurs besoins énergétiques… et le dégagement thermique qui va accompagner un tir, en fait des systèmes d’armes encombrants et nécessitant une trop lourde logistique pour en faire une arme efficace. Pire, ces armes subissent une réelle perte d’efficacité par temps de pluie. L’eau, la poussière et toute particule en suspension implique une perte de puissance. C’est pourquoi, les états majors ont autant investis jusqu’ici sur les missiles. Mais avec l’arrivée de drones coûtant à peine quelques centaines d’Euro, l’utilisation de missile en coûtant plusieurs centaines de milliers d’euro apparaît comme un véritable gâchis financier.

Il faut noter que l’encombrement d’un laser (énergie, détection, pointage…) implique de nécessiter d’une grande capacité d’emport. C’est pourquoi les premiers systèmes d’armes laser ont été testés sur des navires. Avec un succès tout relatif : le milieu marin est humide par définition, ce qui réduit à la fois la portée et la puissance des lasers. Ensuite, pour des raisons d’autonomie, les armes anti-navires sont nécessairement volumineuses et solides. De ce fait, les lasers n’apparaissent pas comme un armement adéquat. C’est d’ailleurs pourquoi, les USA ont un certain temps misé sur des railgun (armes électriques) plutôt que sur des lasers. Ceci dit la prolifération des drones légers, surtout à proximité des côtes semblent changer les priorités des États-majors.