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Système Arcadie, Secteur spatial de l'Impérium

Julien Brunet, le samouraï Steam Punk

12 Décembre 2022 , Rédigé par Droopy Publié dans #steam punk

 

En 2003, Tom Cruise joue le rôle du capitaine US Algren. Dans ce rôle, cet officier occidental du XIXe siècle devient un authentique samouraï dans un Japon qui choisit de se moderniser à marche forcée. Ce que l’on ignore souvent, c’est que cette histoire a réellement eu lieu. Mais cette aventure est celle d’un général Français, Julien Brunet, dont l’histoire est stupéfiante.

Julien Brunet est né en 1838 à Belfort. Il réussit le concours de St Cyr en 1855 pour démissionner ensuite. Ce n’est pas pour quitter le corps des officiers, mais pour passer le prestigieux concours de l’école polytechnique en 1857. Une fois polytechnicien… il intègre l’école d’application de l’artillerie et du Génie à Metz. Technicien compétent, Julien Brunet se révèle aussi un officier combattant courageux. Ses faits d’armes au Mexique et surtout lors de la prise de Mexico en 1863 sont remarqués. Napoléon lui décerne la légion d’honneur en personne.

Ce jeune Lieutenant prometteur est alors envoyé pour une mission d’instruction au Japon à la demande du chef militaire du Japon, le Shogun. Avant la défaite de 1871, l’armée française est extrêmement réputée. C’est pourquoi une équipe de 15 militaires de tout rang et issus des trois armes part pour réorganiser l’armée japonaise en 1866.

Le lieutenant Brunet va totalement réorganiser l’artillerie japonaise. Les doctrines sont modernisées. L’entraînement est revu. Le matériel étant dépassé, Julien Brunet va travailler avec l’arsenal de Sekinoji pour la production d’armes et de munitions. Le noyau d’officier et de sous-officiers japonais formé par la mission française va former le noyau de la nouvelle armée japonaise.

Pour moderniser l’état japonais, le Shogun Yoshinobu Tokugawa, francophile, démissionne au profit du jeune empereur Meji, qui est soutenu par l’Angleterre. Toutefois, cette modernisation signifie la fin des privilèges des Samouraï. Ce que ces derniers ne peuvent pas accepter. Ces derniers prennent l’initiative en espérant l soutien du Shogun… et de la France.

Cette révolte des samouraï est appelé la guerre du Boshin. L’Angleterre soutient les troupes impériales en fournissant des armes et des munitions. La situation française est plus ambiguë. Le consul général français Léon Roche après avoir joué avec le feu avec le Shogun finit par déclarer la neutralité française.

La guerre du Boshin est la première victoire de l’armée impériale japonaise. C’est la fin des samouraï… et de la mission française.

Mais Julien Brunet ne l’entend pas de cette oreille. Il refuse de partir et démissionne pour soutenir ses amis japonais au nom de la parole donnée. Sa démission étant refusée, il est considéré comme étant déserteur… avant d’être placé en congé sans solde le temps que la situation se calme.

Car Brunet et neuf autres officiers français se rallient aux dernières troupes du Shogun qui se sont repliées dans une île au nord du Japon. Ils se détachent de l’Empire pour devenir la république d’Ezo. Cette république va résister aux assauts de l’armée et de la marine impériale durant six mois. Lorsque cette dernière s’effondre, Brunet et ses hommes parviennent à s’échapper grâce au Coëtlogon, un navire français qui mouillait à proximité.

Brunet et ses hommes sont alors renvoyés de l’armée. Mais la France refuse de les extrader malgré les demandes japonaises qui n’ont pas pardonné.

Lors de la guerre de 1870-71, Brunet est rappelé aux armes. Il devient capitaine au 8e régiment d’artillerie à Metz. Fait prisonnier, il est libéré et reçoit une nouvelle légion d’honneur. Il va servir la IIIe république comme il a servi le second Empire et le Shogun. Il va combattre la commune de Paris, devenir attaché militaire à Vienne et à Rome et commander plusieurs régiments avant de devenir chef de cabinet du ministre de la guerre. Un ministre qu’il connaît bien. Il s’agit de son ancien chef lors de la mission d’instruction du Japon. Il meurt en 1911.

Le Japon n’a jamais oublié le Lieutenant Brunet. Son investissement personnel, son travail, le respect de la parole donné malgré tout. Tout cela a fini par forcer l’admiration de l’armée et du gouvernement japonais. En 1881, Julien Brunet devient commandeur de l’ordre militaire du Soleil. En 1895, il est fait grand officier du Trésor sacré du Mikado.

Julien Brunet n’a jamais été le « dernier samouraï ». Il n’a jamais été samouraï du tout. Mais, pour ceux dont il a partagé le destin, pour ceux qu’il a aussi combattu, il a été jugé comme quelqu’un d’honorable. Un rare et inestimable compliment pour un Gaijin.

 

 

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