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Système Arcadie, Secteur spatial de l'Impérium

La fin de la marine de guerre à voile : la guerre de Crimée (II)

6 Décembre 2022 , Rédigé par Droopy Publié dans #steam punk

Depuis Pierre le Grand, les Russes ont toujours souhaité avoir un accès direct à la mer. Ils ont bien accès à la Baltique, mais cette dernière est fermée et loin des grands axes commerciaux comme le Pacifique, l’Atlantique et surtout la méditerranée. En 1853, le Tsar Nicolas Ier constatant la faiblesse de l’Empire Ottoman, souhaite le dépecer à son profit. Il fait attaquer la flotte ottomane lors de la bataille de Sinope le 30 novembre 1853. La flotte russe est équipée de canons obusiers « à la Paixhans ». Jusque là, les canons tiraient des boulets pleins, parfois chauffés au rouge, ou de la mitraille. Avec ces armes et munitions françaises, les « murailles » de bois perdent toute efficacité. La flotte Ottomane est anéantie. Sur 4200 marins, 2000 sont tués… sans même parler des blessés mis hors de combat.

C’est le premier acte d’une révolution navale. L’armement moderne créé en 1822 par un officier de l’armée de terre, est moins précis mais tellement destructeur qu’il remet en cause la conception même des coques de navire. Le blindage devient à ce moment une nécessité impérative.

Il faut bien comprendre qu’au milieu du XIXe siècle, la Russie Impériale fait peur. C’est elle qui a vaincu Napoléon Ier. Son étendue et surtout la population permettent de lever des armées gigantesques. Au lieu des Anglais, elle apparaît comme un concurrent mortel au moyen orient et en Asie. Il est hors de question de la laisser prendre pieds en méditerranée. Pour la France, cette opération est l’occasion rêvée de sortir l’isolement diplomatique qui est le sien depuis la fin du premier Empire. Les alliés décident d’une expédition en Crimée pour bloquer tout mouvement vers l’Empire Ottoman. Une escadre doit transporter 60 000 hommes en mer noire… pour se retrouver bloquée devant le détroit des Dardanelles. Les vents et les courants contraires bloquent la flotte. Mais le navire amiral français « Ville de Paris » peut franchir le détroit en étant remorqué grâce au modeste navire « Napoléon » (A ne pas confondre avec le paquebot postal « Napoléon » qui a servi de test à la propulsion par hélice de Mr Sauvage). Ce dernier est l’un des premiers navires de guerre à propulsion à vapeur… et surtout à hélice. Et cela fait toute la différence. Le navire amiral anglais, « HMS Britannia » doit attendre une semaine des vents favorable pour rejoindre les français. Pour les marins anglais, l’humiliation est complète… pour le plus grand délice des marins français. C’est l’acte deux d’une révolution navale : la propulsion à vapeur. Les voiles seront encore utilisées … pour économiser le charbon. Mais il est alors évident pour tous, que les navires de guerre doivent maintenant ne plus dépendre des conditions météorologiques.

Le 17 octobre 1854, la flotte franco-britannique attaque Sébastopol. La réplique des forts russe est puissante. Non seulement, l’attaque s’est révélée inefficace, mais en plus, les navires en bois sont tous endommagés et doivent fuir. Confirmant les résultats de la bataille de Sinope, les coques en bois sont jugées trop fragiles.

Napoléon III lui-même ordonne la construction de batterie flottantes. C’est Pierre Armand Guieysse qui en fait les plans. Prenant la mesure de l’armement russe, il va créer des embarcations dotée d’une muraille en bois de 42 cm et surtout recouverte d’un blindage de 12 cm de métal. Leur armement particulièrement lourd de 16 canons de 50 (et de 2 canons de 12 sur le pont) nécessite près de 300 hommes. 5 sont construites (la Dévastation, la Tonnante, la Lave, la Foudroyante et la Congrève). Le 17 octobre 1855, la Tonnante, la Dévastation et la Lave mettent hors de combat en quatre heures la forteresse russe de Kinburn. Un an plus tôt 27 navires de guerre n’avaient pas réussi à accomplir cette mission. Les plans français ayant été communiqués, les anglais vont produire trois batteries de ce type. Les batteries françaises seront envoyées lors de la campagne d’Italie… mais arriveront trop tard pour participer au combat. C’est le 3e acte de cette révolution navale : le blindage est indispensable.

La guerre de Crimée va profondément transformer le visage des navires de guerre. Les innovations françaises touchant sur l’armement, la propulsion et le blindage vont être reprises par la marine britannique. Puis être reprises partout dans le monde. Les navires de combats seront totalement différents à partir de cette guerre. La guerre navale va profondément changer de nature à partir de ce moment… pour le meilleur comme pour le pire.

 

 

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