Avatar, le drone léger armé à la française
Manquant de moyen pour produire les avions (parfois étranges) de soutien aérien, l’armée française s’est alors tourné vers un aéronef disponible rapidement et surtout très économique (à l’époque!) : l’hélicoptère. Très vite, la guerre d’Algérie va servir de test opérationnel. Les succès enregistrés intéressent les américains qui vont en tirer de nombreuses leçons et l’appliquer à grande échelle au Vietnam.
Petit à petit, l’hélicoptère est devenu un engin de combat de plus en plus coûteux. Ce prix implique qu’on ne peut plus en fournir suffisamment pour produire un soutien aérien en permanence sur tout une zone de combat. Mais depuis est apparu un autre aéronef à coût limiter qui peut fournir un soutien aérien disponible presque en permanence pour les soldats : le drone.
Pour des raisons politiques et éthique, la France s’est refusée à armer des drones léger. D’un point de vue militaire, c’est d’autant plus aberrant que les industriels français sont largement capables de fournir ce type d’équipement rapidement. Les récents conflits, mais aussi l’utilisation des drones par différentes mafias ont démontré tout l’intérêt de ce type d’équipement. Les bricolages effectués par les ukrainiens leur ont permis de tirer profit des erreurs de l’armée russe . l’armement de drones avec des grenades anti-char transformées en bombe à l’aide d’imprimante 3D en particulier s’est suffisamment redoutable pour que Taiwan produise sa propre version de drone de ce type de drone léger armé pour contrer les forces chinoises.
Toutefois, il faut admettre que ce type de drone léger sont surtout des conversions de drones civils qui tiennent plus de l’improvisation qu’autre chose. Pour mieux définir leurs réels besoins et définir une doctrine valable, la Direction Générale de l’Armement (DGA) a lancé une expérimentation sur ce type d’engin : Avatar. Comme on est en France, il s’agit d’un acronyme dont le titre exact « Action par Vecteur Aérien de Tir d’Armement Robotisé ». Il n’y a aucun lien avec la superproduction US dont on attend la suite au cinéma.
Tout commence mi-2021. Pour aller vite, on installe un HK416, le nouveau fusil d’assaut de l’armée française, sur un drone. La modification implique des capteurs de visée et une liaison spécifique pour le contrôle de l’armement. Une fois le tout validé, le drone effectue ses premiers vols et premiers tirs. Sans réelle surprise, le principal facteur limitant est recul de l’arme qui affecte la stabilité du drone. Mais les tirs peuvent être précis à des distances allant jusqu’à 150m. Très vite des modes opératoires pour des reconnaissances armées, des opérations de diversion ou des opérations de soutien émergent. Et de nouveaux équipements comme des générateurs de fumées et de bruits, mais aussi des bombes largables (sans doute inspiré des expériences ukrainiennes) sont envisagés pour compléter le drone. Cette phase encore très expérimentale, a permis de préciser les besoins techniques de la plate-forme et de l’armement. Le drone étant visiblement au point, l’armée de terre va l’utiliser pour former ses soldats à l’utiliser, mais aussi à lutter contre ce type de drone qui va peu à peu se répandre partout.