Les Fake News anti-catholique US de l’ère Steam Punk
Dans ce contexte, toute une littérature se créé pour dénoncer des complots, irlandais, mondiaux et surtout catholiques. On recense même des livres pour expliquer aux enfants les dangers que représentent les catholiques. Pour certains américains, les catholiques sont les rebuts de l’humanité. Les Irlandais ne commenceront à s’intégrer qu’après la guerre de sécession. Vivant dans la misère, ils sont nombreux à s’engager lors de la guerre de Sécession. Ils le font pour vivre dans des conditions plus décentes. Leurs pertes seront conséquentes, mais leur sacrifice permettra à la communauté de s’intégrer.
Parmi cette littérature US, une Fake News se distingue des autres : The Awful Disclosures of Maria Monk. Ce livre, soit disant autobiographique, raconte la vie de Maria dans le couvent de Montréal. Montréal n’est pas cité par hasard. Il ne faut pas oublier qu’à l’époque, le Canada, qui a refusé et repoussé les attaques des USA, est considéré comme un ennemi par les Américains.
les abominables révélations de Maria Monk, explique que les couvents catholiques sont en fait des lieux de luxures pervers. Les orgies sont décrites avec force de détails. Pire, on explique que les enfants qui naissent de ces viols sont tout simplement tués. Livre pornographique autorisé par les autorités puritaines (on y dénonce des catholiques ) c’est alors un véritable succès d’édition. On estime que dans les années 1860, il s’est vendu 500 000 exemplaires. Aux États Unis, le livre est plus lu que « La case de l’oncle Tom » !
Devant le succès, les livres dits « de couvents » prolifèrent… et les Américains exigent une commission d’enquête. D’abord interdit, l’évêque de Montréal finit par accepter. Bien évidemment, les faits étant tous faux, on ne trouve rien à la grande confusion des autorités US. Refusant la vérité, la population US exigent d’envoyer une délégation protestante. W.F. Curry et G.W. Perkins deux hommes d’église US respéctés de tous conduisent une enquête qui montre que Maria Monk n’a jamais mis les pieds dans le couvent de Montréal. Les deux enquêteurs ne peuvent que constater que les descriptions des lieux de Maria Monk sont toutes imaginaires.
C’est la propre mère de Maria Monk qui finit par avouer que sa fille a bien été dans un établissement catholique. Mais pas dans un couvent, dans un asile d’aliéné. Puis, les journalistes US découvrent éffarés, que plusieurs pasteurs protestants se disputent les droits littéraires du livre devant les tribunaux. Force est de constater que le brûlot anticatholique a été créé de toute pièce… Ce qui ne suffirat pas à calmer les protestants américains. L’ouvrage, qui est un faux grossier et exagéré, est révélateur du racisme de la population américaine. Ce racisme va permettre de créer le Native Américan Party des années 1840. Un terme d’autant plus exagéré, que les vrais américains sont au même moment parqués dans des conditions abjectes dans des réserves.
Il faut remarquer que si l’anti-catholicisme US du XIXe siècle s’est nourri de mensonges, un point du brûlot de Maria Monk va s’avérer horriblement vrai. Les fouilles récentes dans des orphelinats catholiques canadiens ont révélés de véritables charniers d’enfants. Des centaines de cadavres d’enfants indiens placés là par les autorités canadiennes… Mais c’est une autre (affreuse ) histoire.