Les robots de l’armée française
Depuis la guerre d’Ukraine, les drones et les robots sont à la mode. En fait, et ce blog s’en est fait l’écho, l’utilisation des drones dans la guerre est ancienne et les armées françaises ont souvent été à la pointe de la robotique et de l’usage des robots dans les affaires militaires.
En 2021, le ministre des Armées Sébastien Lecornu, annonce l’acquisition de 3500 drones. Avec un tel financement, les industriels français (Thales, Safran, Parrot … ) s’investissent pour fournir de nouveaux modèles et répondre au mieux à un marché … juteux d’un point de vue financier.
Toutefois, les drones sont déjà nombreux dans l’armée française et il est temps de faire un petit inventaire des plus importants.
Le MQ9 Reaper est un drone Male US capable de voler 24 heures de suite. C’est un véritable monstre de 20m d’envergure. Utilisé par l’armée de l’air pour la reconnaissance armée, il est doté de missiles pour pouvoir assurer des missions de bombardement. Il a surtout été utilisé en Afrique (Mali) car il n’y a pas de chasseurs adverses ou de DCA performante.
Le SMDM est lui un hélicoptère dronisé utilisé par la marine nationale pour des missions de patrouille, de surveillance et de reconnaissance. Il est utilisé pour des missions paramilitaire et de police des mers au profit des navires de la marine nationale.
Le Patroller est un engin d’apparence très particulier. Sur la base d’un moto-planeur, il est doté de capteurs et de système de transmission qui en font un engin particulièrement performant dans son genre. Il peut assurer des missions de reconnaissance, de surveillance et de patrouille durant 20 heures dans un rayon de 150 km autour de sa base de contrôle. C’est l’armée de Terre qui en sera l’utilisateur principal. Mais des versions « marines » sont à l’étude pour la surveillance des approches maritimes. Il faut noter qu’une version armée est également à l’étude.
Le RQ-20 Puma est un drone léger militaire très vendu. Il assure des missions de reconnaissance locales (16 km) gràce à une autonomie de 2 heures. Sa simplicité d’utilisation et sa fiabilité sont reconnues et expliquent sont succès commercial.
Le Skylark I-Lex est un engin plus lourd (et donc doté d’une meilleure autonomie ) que le RQ-20. Il a surtout servi au Sahel.
Le Delair UX11 est un drone civil conçu pour la cartographie. Il est utilisé par les armées françaises pour des missions au profit de la police et des administrations civiles ou pour des missions humanitaires.
Le drone Black Hornet est un mini-drone de 16 centimètres et de 33 grammes. Il sert de jumelles déportées lors des opérations urbaines. Il est utilisé depuis l’opération Barkhane par l’armée de Terre.
Le Phantom de DJI est un cas très particulier. DJI est une marque chinoise dont les drones ont été intensivement utilisés par les Ukrainiens pour le combat rapproché. Leur principal intérêt est leur prix avec des performances très correctes. Le Phantom utilisé par l’armée française est utilisé pour l’entrainement des troupes françaises (afin de pouvoir réagir face à ce type d’engin qui peut être utilisé par d’autres armées, mais aussi par des groupes para militaires (Wagner ), des terroristes ou des narco-trafiquants). Il faut noter que la plate forme est également utilisée pour tester des configurations spéciales (mitrailleurs, bombardier … ). Dans tous les cas, l’électronique interne est modifiée pour éviter que les Chinois puissent en tirer des informations pour leur propre compte (liaisons internet principalement ).
L’Anafi de Parrot est un drone français utilisé également par l’armée US pour la reconnaissance à courte portée. 400 exemplaires sont en cours de dotation dans nos armées.
L’Hexadrone est un engin plus lourd doté nativement d’une capacité d’emport de 4 kg. Il peut servir à des missions de reconnaissance, de guidage de feu, de combat, de communication ou de guerre électroniques. Il doit agir au profit de véhicules de combat qui en assurent la mise en œuvre. C’est actuellement l’un des projets les plus ambitieux de l’armée de Terre.
Comme on peut le constater, les armées de Terre n’ont pas attendu l’affaire d’Ukraine pour observer, tester, s’équiper et mettre en œuvre les drones. Bien au contraire !