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Système Arcadie, Secteur spatial de l'Impérium

Sujet favori de la presse et des foules steam punk : le fait divers !

20 Juin 2024 , Rédigé par Droopy Publié dans #steam punk

Les meurtres, vols et autres méfaits ont toujours existé. Mais avec l’essor de la presse au début de l’ère industrielle, cela devient un objet public qui va faire l’objet de campagnes de presse puis de romans à succès.

C’est le petit journal en 1863 qui parle le premier de « Fait divers ». En soit les Faits divers sont une espèce de fourre tout dans lequel on met pelle mêle les relations de vols, d’arrestations, d’enquête ou de procès. A l’époque les journaux parlent d’anecdotes… Bien évidemment, le fait divers se distingue par son caractère exceptionnel… ce qui est rarement le cas. Un vol reste un vol. Un meurtre reste un meurtre. Mais les journalistes vont insister sur la violence de l’acte. La rapidité de l’action de la police. Le contexte particulièrement dur… et après avoir épuisé toutes les configurations possibles… tomber dans le superlatif ou l’exagération. Car les journalistes doivent faire vendre du papier. Ils comprennent vite que plus c’est de mauvais goût, plus les ventes décollent…

Pourtant au départ, les relations de crimes et de procès sont des affaires sérieuses. La Gazette des tribunaux (1825) permet de relater des faits criminels et de suivre les évolutions réglementaires, sociales et juridiques. De manière amusante, ce seront les procès de de plusieurs auteurs dont Flaubert qui vont faire sortir ce que l’on appelle pas encore des « fait divers » des revues juridiques dans une certaine presse .

On voit vite apparaître une presse spécialisée dans le fait divers que Balzac va nommer les « canards » ! Ces canards vont se diffuser partout et selon les formats les plus divers. Le tout est de trouver un titre accrocheur et spectaculaire. « Un crime horrible », « Des faits monstrueux » etc etc. Après ce titre on va trouver un article et surtout des illustrations les plus marquantes possibles. Du fait du succès de ces « faits divers », les journaux les plus sérieux s’y mettent également. Rapidement, le fait divers et je journalisme deviennent de plus en plus liés. Les auteurs vont commencer à chercher dans les faits divers même leur inspiration. Ainsi Stendhal s’inspire d’un fait divers pour écrire « Le rouge et le noir ».

Cette fascination pose un problème à cette époque. Le XIXe siècle est l’époque du « scientisme », la science va permettre à l’homme d’être meilleur… ce qui semble douteux lorsque l’on constate avec quel entrain les hommes et les femmes se jettent dans la lecture des « Faits divers ». A l’homme rationnel et moral fantasmé, s’oppose le citoyen qui se dans les détails sordides des « Fait divers ». Cette sorte de voyeurisme est augmentée lorsqu’aux illustrations dessinées ont ajoute des photos !!!

Pour combattre cela, on va d’abord chercher à le comprendre. La science s’en mêle et va étudier les « faits divers » et ceux qui les lisent ! En 1876, le docteur italien Lombroso publie «  L’Homme criminel, criminel né, fou moral épileptique ». Avec cet ouvrage, on voit apparaître un mélange de sociologie, de déterminisme biologique et d’autres amalgames parfois douteux. Si une partie des sciences humaines vont se développer à partir de là, il est dramatique de constater que le Darwinisme social qui va justifier les exactions nazies lors de la seconde guerre mondiale est également issue de ce travail.

Quoiqu’en pense les moralistes et les politiques de l’époque, les « Fait divers » vont continuer d’avoir de plus en plus de succès. L’apparition de tueurs en série, mais aussi de nouveaux médias va permettre de renforcer cet aspect morbide de nos sociétés.

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