Furor Mundi : La mort de Magellan.
Au début du XVIe siècle, l’Europe va organiser et mettre en œuvre un véritable programme d’exploration. Ce n’est pas la science qui motive les Européens, c’est l’appât du gain. Le commerce des épices est à l’époque particulièrement rentable. Et rapidement se fait l’idée qu’en court-circuitant les intermédiaires (marchands indiens, arabes, génois et vénitiens) qu’on peut se fournir moins cher, voire réaliser des plus values. La route de la Soie existe dès l’antiquité, elle véhicule l’idée d’empires riches de montagnes d’or. Ce qui excite davantage la convoitise des États européens. En 1519, Une expédition espagnole part vers l’ouest. Les Portugais, après une longue exploration maîtrises les routes vers les épices en contournant l’Afrique. L’idée de Magellan, qui est portugais, est de profiter de la rotondité de la Terre pour en faire le tour et joindre l’Asie.
Le voyage est long et particulièrement dangereux. Mais, en 1521, Magellan arrive aux Philippines. Après la traversée du Pacifique, cela paraît paradisiaque aux marins. Pendant que ses hommes font le plein d’eau douce et de vivres, Magellan tente de convertir les tribus au Christianisme et faire accepter la domination espagnole. Si certains acceptent, d’autres sont réticents. Outre la contestation des coutumes locales, la perte d’autonomie est jugée inacceptable. La résistance aux Européens s’organise autour du chef de l’île Mactan et de son chef Lapu-Lapu. Il devient le chef d’une vaste coalition de guerriers. Ce sont des guerriers solides, courageux et qui connaissent parfaitement le terrain. En face d’eux se trouve une troupe européenne peu nombreuse, mais particulièrement bien armés (rapières, dagues et arquebuses) soutenues par quelques tribus converties au Christianisme. Confiant en sa puissance de feu, Magellan débarque sur l’île de Mactan le 27 avril 1521. Il a décidé d’en finir définitivement avec Lapu-Lapu et ses guerriers.
Malheureusement pour Magellan, Lapu-Lapu a décidé d’utiliser son meilleur atout : sa parfaite connaissance du terrain. Plutôt que d’affronter Magellan à découvert, il monte des petites embuscades pour affaiblir peu à peu les Espagnols. Cette petite guérilla va se révéler
payante. Si les Espagnols disposent d’une puissance de feu redoutable, ils manquent d’hommes et de munitions. Et chaque embuscade les prive des deux !
Magellan lui-même est touché par une lance malgré son armure. A ce moment, le sort de la bataille bascule. Les tribues converties constate que les Espagnols ne sont pas invincibles et décident de fuir. Les Espagnols eux-mêmes perdent toute cohésion. Abandonnant leur chef, ils fuient à travers la jungle… pour tomber sur de nouvelles embuscades. Ayant perdu toute cohésion, ils sont alors des proies faciles pour les guerriers de Lapu-Lapu. Ce sera un véritable massacre.
Les survivants de l’expédition sont ralliés par Juan Sebastián Elcano, le navigateur de Magellan. Il va reprendre l’expédition et la continuer jusqu’au bout. Malgré les tempêtes, les morts, la faim et la soif… il accoste avec son dernier navire, la « Victoria » trois ans après son départ. Tout le monde les croyait morts.
Les marins qui accostent sont dans un état déplorable. Le dernier navire est une épave. Mais dans ces cales se trouve une véritable fortune. Malgré les pertes, les bénéfices sont tellement impressionnants que très vite, d’autres expéditions européennes vont être montés. Les combats de Lupa-Lupa n’auront servi à rien : les Espagnols et les Portugais ; puis les Français, les Anglais et les Hollandais vont venir en force. Et rien ne les arrêtera !