Comment transmettre des données « visuelles » en pleine ère Steam punk : le pantélégraphe !

La transmission de donnée a toujours été un enjeu majeur. Cela donnera naissance à des systèmes de courrier dont le fameux « Pony express » US. En France, l’innovation donnera naissance au télégraphe de Chappe. Puis, grace au travail de Morse, le télégraphe « électrique ».

Mais si les données de bases, voire des pages de données peuvent être transmises sur l’ensemble de la planète… il manque le moyen de transmettre des informations « visuelles ». Ce sont souvent des plans, des schémas de fonctionnement, voire des images ou des portraits. Ce besoin apparaît vite, car un schéma ou un plan est souvent plus parlant qu’un long discours. Mais, il faut alors trouver une nouvelle technique pour transmettre des images par télégraphe que le simple Morse.

Un certain Caselli va trouver la solution. C’est un religieux italien qui va prendre part aux révoltes de Modène. Il doit rapidement partir et se trouver une nouvelle situation lorsque la révolte échoue. Il se réfugie à Florence ou il devient professeur de physique à l’université. Sa spécialité est l’électromagnétisme et l’électrochimie. Avec le français Léon Foucault, il développe le pantélégraphe, l’ancêtre du fax. Pour le développer, il s’installe en France et travaille pour notre pays. L’engin permet de transmettre via les câbles électriques des images… mais cela reste une curiosité de laboratoire. Avec Edmond Becquerel, un autre français, il développe son invention. Pour la tester avec succès dans une liaison Paris-Amiens en 1860. Le brevet est déposé en 1861 en France et en 1863 aux USA.

Le Pantélégraphe est tout sauf discret. Il est constitué de deux systèmes techniques identiques faisant deux mètres de haut. Un lourd pendule (8 kg) fait bouger deux stylets autour d’un papier qui va défiler. L’image à transmettre est « écrite » avec une encre isolante. Puis elle est fixée sur un plaque métallique reliée à une pile. L’autre pole est reliée aux stylet du pendule. Lorsque le stylet passe sur une encre isolante, il cesse de conduire de l’électricité… et n’émet pas le récepteur.

Pour le récepteur, l’absence de courant reçu ne change rien sur le papier servant à la reception. Mais lorsqu’il y a du courant. Cela permet au stylet de mettre une charge électrique sur un papier imprégné de ferrocyanure de potassium qui devient alors bleu.

Évidemment, les deux appareils doivent être parfaitement synchronisés. Ce qui ce fait grâce a un système d’électroaimant qui synchronise le départ des balanciers.

La réussite technique enchante Napoléon III qui voit tout le potentiel de cette invention. Mais la guerre de 1870 va changer les priorités de la France. Il faut déjà payer une lourde rançon (5 milliards de franc-or) et préparer la défense face à un second Reich particulièrement agressif.

Pourtant des lignes ont été testées entre Paris et Marseille, entre la France et L’Angleterre et même l’Empire Chinois s’y interesse. Mais, malgré Jules Verne qui mentionne cet appareil dans son roman « Paris au XXe siècle », le pantélégraphe va tomber peu à peu dans l’oubli.