Les ours-soldats russes : un mythe steam punk ?

En 1812, la campagne de Russie prend fin. Si les prisonniers de la grande armée sont nombreux, ils ont confiance en l’Empereur. Il va revenir, prendre sa revanche et les libérer. Face à cette rumeur, l’un des officiers russes affirme que face aux troupes impériales françaises, les russes allaient envoyer des troupes d’ours soldats.

A la surprise succède l’hilarité dans les rangs français. Mais lorsque les Russes font défiler, en rang des ours. Puis leur font faire l’exercice comme pourrait le faire tout soldat, les Français sont ébahis !

Les soldats français craignent déjà les rudes cosaques, mais comment lutter contre des régiments d’ours ? Plusieurs soldats envoient des lettres à leurs proches restés au pays. La nouvelle n’est pas prise au sérieux. Mais c’est à partir de ce moment que l’on va commencer à parler de l’ours russe.

En Europe, la tradition des dresseurs d’ours date du moyen-âge. L’ours est à l’époque un animal « totem » puissant. Et l’église catholique voit dans ces dresseurs le moyen de combattre les mythes en les ridiculisant. Puis peu à peu, cette activité disparaît et tombe dans l’oubli.

Dans la province de Nijni Novgorod, on dresse les ours depuis le XVIe siècle. C’est une activité traditionnelle qui est populaire. Les ours viennent dans les foires, font des spectacles lors des mariages ou des grands événements populaires. On estime que pas moins de 30 villages dans la province vivent seulement du dressage d’ours ! Les ours dressés sont capable de jongler, de défiler, de manier des bâtons… ou des fusils. Les exercices présentés aux soldats français ne sont pas différents… ce qui explique tout.

L’activité des dresseurs d’ours va cesser en 1866. Mais l’ours va rester dans l’imaginaire russe. A tel point que la mascotte des jeux olympique de 1980 en Russie sera Misha ; une ourse créée Viktor Tchijikov.