Un exemple de robot militaire au combat : le drone Shahed 136 et ses dérivés russes (1)
19 Septembre 2024 , Rédigé par Droopy Publié dans #robots
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Contrairement à une idée répandue, les drones de combat sont plus anciens qu’on le pense. Ainsi, Tesla met au point un premier canot téléguidé dès la fin du XIXe siècle. Les ingénieurs du Kaiser en dériveront un « drone » naval qu’ils utiliseront lors de la première guerre mondiale. De la même façon, les drones « suicides » sont utilisés lors de cette guerre. Il s’agit de petites cellules d’avions, avec des moteurs déclassés. Armés de bombes, ils sont envoyés s’écraser sur les lignes ennemies. Un mécanisme d’horlogerie coupe l’alimentation en carburant pour que le moteur cesse de fonctionner au bon moment. Le V1 allemand de la seconde guerre mondiale, n’est qu’une amélioration de ce concept. Cher et peu efficaces. Ils seront rares. Mais l’on voit déjà que les engins de cette époque utilisent les mêmes concepts que les drones et missiles actuels. Le plus parlant est sans doute l’avion télémécanique français. Mis au point entre 1918 et 1923 sur la base d’un avion militaire déclassé. Il peut décoller seul. Suivre un parcours programmé et revenir. En chemin, il peut prendre des photos. Larguer des bombes… mais doit être télécommandé pour atterrir. Les versions finales pourront même être guidés par radio pendant le vol. Le projet n’est abandonné qu’en 1923 pour des raisons d’économie. La guerre 1914-1918 est la dernière guerre. Il ne devait jamais plus en avoir d’autres… un raisonnement comparable à celui des dividendes de la paix après la fin de la guerre froide...
Les missiles et les drones ne sont que des robots militaires dont l’utilisation finale est adaptée en fonction des besoins. L’exemple le plus parlant est sans doute le Shahed 136 et ses dérivés russes. Le Shahed a été conçu en Iran… avec des composants américains ! C’est un engin rustique de 3,5m de long et de 2,5m de large et il peut emporter une charge militaire de 50 kg. Avec son moteur à piston (allemand mais maintenant produit en Chine ! ) de 50cv il peut atteindre une vitesse de 185 km/h. C’est donc un engin volumineux, doté d’une faible charge militaire avec des performances médiocres. Seule son autonomie est remarquable (estimé à environ de 2000 km!). De plus il ne peut être utilisé que contre des cibles fixes. Il est guidé par une centrale inertielle (avec une navigation satellitaire ) et ne dispose pas (dans sa version de base ) d’un guidage terminal lui permettant de s’attaquer à des navires ou des convois en mouvement…
On en vient à se demander l’intérêt d’un tel engin. Il est simple : il coûte à peine plus de 10 000 $ US ! Et il ne nécéssite pas d’installation de pointe pour l’entretenir ou le mettre en fonction. Ce qui allège encore la facture globale. Pour le prix d’un missile de croisière. On peut avoir pleins de Shahed 136. Suffisamment pour saturer une défense aérienne. Sinon pour le reste, la fonction est la même que pour un missile classique. Faire sauter des explosifs sur la tête de ses ennemis !
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