Le pionner français de la bande dessinée Steam Punk : Caran d’Ache

Un caricaturiste va se faire remarquer par l’originalité de travail. Si il s’agit toujours d’illustrer des articules de journaux adultes, cette nouvelle façon de dessiner pose les bases de la BD moderne. Cet homme est Emmanuel Poiré, plus connu sous le nom de Caran d’Ache.

Petit-fils d’un français de la grande armée napoléonienne capturé lors de la campagne de Russie (voir article Steam punk précédent), Emmanuel Poiré naît à Moscou en 1858. Mais Emmanuel veut devenir artiste. Et pour cela, il vaut mieux être à Paris qu’à Moscou. Emmanuel décide donc d’émigrer en France. Pour devenir français, il va faire son service militaire en France.

Il rencontre Adrien de Mortillet qui illustre des ouvrages scientifique. Ce dernier l’oriente vers l’illustration de presse et lui donne le surnom de « Caran d’Ache ». Un jeu de mot basé sur «  karandach » le mot russe pour crayon. Ce surnom va rester.

Dès 1886, les caricatures de Caran d’Aches sont publiés dans de nombreux journeaux dont « Le chat noir », « La Caricature » et le journal. Mais, le format ne le satisfait. Il tente un premier roman dessiné : « L’histoire de Malborough ». Mais sans grand succès. Il se lance alors dans la création d’un spectacle en ombre chinoise : « l’épopée ». Ce spectacle est précurseur des dessins animés modernes… et obtient un réel succès.

Malgré ce succès Caran d’Ache n’est pas satisfait. Son idée de « roman dessiné » continue de le travailler. Il propose en 1894 son projet au « Figaro ». Le projet est pharaonique : 360 pages ! Elles ne seront jamais publiées. Il faut attendre 1999 pour que CNBDI (Musée de bande dessinée à Angoulême) les publie. Les brouillons préparatoires contenant la fin de l’histoire seront redécouverts au musée du Louvre deux ans après !

Après cet échec, il revient à l’édition plus classique en fondant un journal satyrique « Psst ». Puis à partir de 1903, il passe à la création de jouets en bois qui sont vendus dans les librairies. Avant de mourir à Paris en 1909.

Déssinateur et caricaturiste reconnu (Le nom sera repris en 1925 pour une fabrique de crayon Suisse), Caran D’Ache ne verra pas son idée de « roman dessiné » devenir une réalité de son vivant. Mais l’idée est là et sera relancée avec succès plus tard. La BD dite « Belge », les Comix US et les manga Japonais prouvent que Caran D’Ache a été un visionnaire.