Robots, matériaux et diagnostic médical...

Il est souvent surprenant de constater que les avancées technologiques apportent des avancées dans des domaines souvent très différents. Ainsi, la mise au point de matériaux souples pour les senseurs et capteurs de robots… va permettre la mise au point de robots destinés à faire des diagnostics médicaux.

Jusqu’à présent, les principaux progrès des robots médicaux sont liés aux intelligences artificielles (IA). Mais même si on dote un ordinateur de l’IA la plus puissante avec les bases de données les plus vastes… il ne sert à rien s’il ne peut même pas palper un patient. Cet examen, simple pour un humain, mais particulièrement complexe pour un robot, est tout simplement indispensable pour détecter des tumeurs. Avant même de mettre en place un système de diagnostic, il faut déjà mettre au point un système de capteur capable de détecter une tumeur par palpation. Il faut des capteurs capables d’être positionnés aux bons endroits, Ces capteurs doivent être recouverts de matériaux souple que l’on peut facilement nettoyer avec des solvants pour éviter de contaminer d’autres patients tout en étant suffisamment souple pour ne pas baisser les performances des capteurs. Enfin, le matériau doit être suffisamment solide pour ne pas se déchirer… alors que se déroule les palpations… Techniquement, ces exigences sont difficiles à concilier sur un seul produit… surtout à un prix contenu. C’est pourquoi le projet de doigt robotique présenté dans la revue Cell Report en octobre 2024 a été aussi intéressant.

Faire un doigt palpeur robotisé médical est complexe. Mais l’université de sciences et technologies de Chine a réussi à présenter un modèle fonctionnel de ce type. Comme beaucoup de projet robotique médical, il s’agit d’un robot dit « mou ». C’est une structure d’une dizaine de centimètres constitués de compartiments pneumatiques en silicone. Les mouvements sont réalisés par l’augmentation de la pression d’air dans les compartiments. Ainsi, la courbure du doigt augmente… ou diminue selon la pression. Cela permet des examens sans risques. Même si le robot dysfonctionne, la structure de ce dernier n’est pas suffisamment rigide pour blesser le patient. Le senseur (ou palpeur ) est un simple conducteur qui courre sur tout le doigt. Le courant électrique est modifié par la pression exercée sur le conducteur. Ainsi, le doigt palpeur est capable de donner une indication sur la pression exercée sur le doigt, donc de repérer une anomalie dans les tissus humains.

Grâce à un tel dispositif, les robots auront la capacité de faire des diagnostics tout aussi poussé que des médecins humains. Toutefois, avant d’en arriver là, il faut maintenant connecter ce doigt palpeur à un système plus complexe capable de gérer la palpation sur l’ensemble du corps humain… et à une IA capable d’en interpréter les données.