Une farce steam punk : la guerre des Gâteaux
En 1821, un français, Remontel, est un pâtissier français apprécié à Mexico. Mais, lui, comme tous les marchands français au Mexique a un petit problème de trésorerie : les Mexicains sont de gros acheteurs… mais ils oublient toujours de payer ! Excédé. Le pâtissier décide de faire remonter l’affaire en haut lieu : à l’ambassade de France au Mexique. L’ambassadeur le reçoit et lui explique qu’il n’y a pas que lui : les dettes mexicaines sont rarement remboursées ! Pire, alors que le royaume de France est le second exportateur vers le Mexique, les taxes de douanes sont de plus en plus. Pire, les Allemands et les Américains obtiennent la concession de mines… alors que les demandes Françaises sont ignorées… malgré les pots de vin. Il faut aussi observer que depuis son indépendance, quinze ans avant… le Mexique à un petit problème : il n’a pas de gouvernement fiable ! De révolutions en guerres privées, le pouvoir central a explosé. Les grands propriétaires sont jaloux de leur indépendance et n’hésitent pas à acheter les régiments mexicains pour assurer leur indépendance !
De fait, les dirigeants mexicains font du Royaume de France le bouc émissaire de leurs ennuis. La population finit par se retourner contre les Français. En 1832, la pâtisserie de Remontel est pillée. Le gouvernement français en fait le motif de ses demandes de remboursement. Les Mexicains choississent la surenchère et montent la population mexicaine contre les Français. Plusieurs sont massacrés par la foule en colère sans que les autorités réagissent.
L’ambassadeur de France exige une réponse du gouvernement mexicain. Très logiquement, il n’y en a pas. Le roi de France, un tantinet excédé finit par envoyer une vingtaine de navires sous le commandement du contre-amiral Baudin. Officiellement, le roi se présente comme le défenseur des Français vivants au Mexique, dont le pâtissier Remontel. De manière plus prosaïque, le roi veut ses sous !
La flotte française n’impressionne pas réellement les Mexicains. Il faut dire que les Anglais ne veulent pas d’intervention française au Mexique. Aussi, pour ne pas les froisser, la flotte ne contient que des navires de faible tonnage. Pire, les équipages sont malades !
En face, le fort qui protège Veracruz est l’un des rares fort mexicain encore doté d’une artillerie et d’une troupe relativement bien entraîné. L’ultimatum français est tout simplement ignoré par les Mexicains. Le 18 octobre 1838 commence alors un formidable duel d’artillerie. Malgré une puissance de feu moindre, l’entraînement de la marine française fait la différence : deux obus touchent les réserves de munitions qui explosent. Les forts de Véracruz sont hors de combat.
Le gouvernement mexicain de Bustamante ne réagit pas. C’est le général Santa-Anna, le commandant de l’armée mexicaine du siège de Fort Alamo qui lance ses trois milles contre les quelques centaines de français ! Les actions militaires de Santa-Anna ont toujours été spectaculaires. Capturé lors d’une sieste par les américains. Il a échangé le Texas contre sa liberté ! Là son action devrait lui apporter une certaine popularité sans trop de danger : il n’a pas de navire et les français sont trop peu nombreux pour attaquer. Il décide donc de passer une bonne nuit.
Mais, mené par le prince de Joinville, fils du roi Louis-Philippe, les Français débarquent et passent à l’assaut ! Surpris, le général Santa-Anna combat et malgré tous les avantages possibles (nombre, équipement, connaissance du terrain… ) recule et va perdre une jambe lors de ces combats. Véracruz est capturé par les Français ! Sous la pression des Anglais, qui ne veulent pas que nous nous installions en Amérique, la flotte française quitte Veracruz avec la promesse d’un remboursement de 600 000 pesos du président mexicain. Ils ne seront jamais payés. Cet impayé sera l’un des motifs de l’intervention de Napoléon III au Mexique. Pour les Mexicains, cette action militaire entre dans l’histoire sous le terme de « Guerre des Gâteaux ».
Le Général Santa-Anna fait enterré en « grande pompe » sa jambe ! S’il est un militaire médiocre, est par contre un formidable communiquant. Il fait passer son action pour un acte rare d’héroïsme et en profite pour regagner en popularité auprès des Mexicains. Il prend le pouvoir lorsque la flotte française quitte les côtes mexicaines.
Il perdra encore une fois sa jambe (ou du moins sa prothèse) et la moitié du territoire du Mexique lors de la guerre de 1847-48 contre les USA. La prothèse du Général Santa Anna, qui est « capturée » à ce moment, est considérée comme un trophée de guerre et est toujours visible à l’Illinois State Military Muséum.