Overblog Tous les blogs Top blogs Jeux & Jeux Vidéo Tous les blogs Jeux & Jeux Vidéo
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
MENU
Publicité
Système Arcadie, Secteur spatial de l'Impérium

chap 5 - Tausend (la suite)

30 Octobre 2025 , Rédigé par Droopy Publié dans #Reichsburger - Nouvelle COC 2

 

A quelques kilomètres, un hélicoptère de transport tactique passe en larguant de nombreux leurres infrarouges. Le spectacle est impressionnant et attire l’attention de tous. De nombreux commentaires fusent via le réseau radio des Russes et celle des Reichsbürgers. Le garde russe posté sur le toit est sans aucun doute le plus bavard. Mais c’est aussi lui qui dispose de la meilleure vue ! Le spectacle étant terminé, il jette un dernier coup d’œil dans la rue. Rien. Les policiers montent la garde toujours au même endroit… Une mission plutôt tranquille pense le mercenaire en alors qu’il s’assoit. Un bruit le surprend soudain. Alors qu’il cherche à se lever, il sombre dans l’inconscience, électrocuté.

« Et de un ! » murmure Félicien en rechargeant le taser prêté par les policiers. Tandis qu’un des drones fonce vers bord du toit pour vérifier que les gardes des étages inférieurs ne bougent pas.

« Comment va ta jambe ? » demande Félicien à Droopy alors que ce dernier avec Squat le rejoint.

« J’ai un mal de chien ! Mais tant que l’on ne me demande pas de courir... ». Réponds l’intéressé.

« On se tait. Et on passe à la phase « 2 » les gars » Réplique Usagi en activant les autres drones. Lentement, les trois compères descendent en silence dans l’escalier de l’immeuble. Les bureaux et les pièces sont fermées. Impossible de savoir qu’il y a du monde qui s’y cache. Le petit drone est devant eux et leur permet de vérifier que les gardes de la pièce où sont les otages restent bien à leur place. Puis juste à l’étage supérieur, Droopy actionne son montage électrique, tandis que Felicien et Squat attrapent leurs teasers.

« A poste ! Phase « 3 » ! » demande Droopy via sa radio.

« Phase « 3 » ! » répond Usagi en activant ses deux autres drones. Sous ces derniers sont attachés des bouts de tissus. Ainsi modifiés, ils ont lentement progressé sur l’autre trottoir face aux gardes alors que l’hélicoptère de transport attirait l’attention. Facilité par un vol « rasant » et masqués par les véhicules. Les petits drones sont presque juste en face des mercenaires de Wagner qui sont dans la rue lorsqu’ils s’envolent en agitant les bouts de tissus ! La réaction des mercenaires est immédiate. Ils tirent en direction des mouvements tout en donnant l’alerte. Mais en visant le centre des fugaces cibles, ils ne touchent rien… et n’arrivent pas à identifier ces nouveaux ennemis.

A l’étage des otages, les gardes enlèvent leur sécurité tout en se tournant machinalement vers les fenêtres. Faute d’informations précises, ils s’avancent, baissés vers les fenêtres leur arme à l’épaule pour se faire une idée. Sous l’œil du minuscule drone. Félicien, Squat et Droopy n’attendaient que cela. Profitant de l’absence de surveillance, ils descendent rapidement, puis entrent dans la pièce.

Ce sont les otages qui avertissent les gardes. Alors qu’ils se retournent, Droopy actionne son montage. Le soudain éclat de lumière est trop fort pour ceux qui y font face. Tous, otages et gardes, tombent immédiatement à terre, inconscients. Droopy et son camarade sont éblouis, mais le montage à été modifié avec succès avec un lourd cache depuis la dernière fois. Ils restent conscients et récupère presque immédiatement.

« Tout le monde fait dodo. Je désarme et j’attache les garde » rend compte Droopy à la radio. Mais tandis qu’il s’exécute, Squat et Félicien ouvrent doucement chacun une fenêtre. Ils sont chacun au dessus d’un des binômes de garde. L’attention de ces derniers est toujours attirée par les drones. Ils n’ont pas remarqué l’éclat de lumière. Squat et Félicien se regardent, prennent chacun une grenade sur les gardes qui gisent à leurs pieds. Ils les dégoupillent et les laissent tomber par la fenêtre sur les gardes. Ces derniers entendent bien quelque chose tomber. Mais leur attention est attirée ailleurs. L’explosion des grenades ne leur laisse aucune chance.

« L’immeuble est sous contrôle. Nous avons besoins des policiers pour s’occuper des civils et assurer la surveillance de ce coin. » Commente calmement Droopy en récupérant un AK 74, des munitions et des grenades sur les gardes immobilisés.

 

 

 

« Herr Capitan !!! » hurle l’un des Reichbürger.

« Les policiers sont passés à l’attaque !!! L’immeuble où ces mercenaires tiennent leur otage est attaqué ! ».

« Parfait !!! il est hors de question que les enfants de Staline s’en sortent aussi facilement !

Nous avons peut-être une opportunité !! Feu à volonté sur les autres positions allemandes ! » Par les fenêtres, les Reichsbürgers ouvrent le feu sur les positions des mercenaires de Wagner. La réponse est immédiate. Et durant cinq bonnes minutes, les rues qui entourent la maison « Tausend » deviennent des pièges mortels.

 

 

 

De retour à la base, le haut fonctionnaire français se permet de se détendre. La capture d’espions russes infiltrés et le démantèlement de plusieurs réseaux est une réussite qu’il compte bien exploiter à son propre profit. Alors qu’il s’accorde quelques minutes d’autosatisfaction, un planton frappe à la porte de son bureau.

« Monsieur ? On signale que la police est prie à partie à Krumbach, en Bavière. »

« Cela ne nous concerne en rien ! Veillez plutôt à faire préparer les interrogatoires des prisonniers capturés. »

« Monsieur, c’est ... »

« Si vous ne savez pas ce que signifie un ordre direct, je peux vous faire muter à l’entretien des sanitaires les plus proches pour vous permettre de l’apprendre… » Le ton du fonctionnaire est froid comme l’acier et sans doute encore plus tranchant. Le planton hésite visiblement… puis se met au garde à vous et sort. Ces militaires… pense « l’énarque » Il faut toujours leur apprendre qu’ils ne sont que des exécutants. Rien d’autre. Sur cette pensée, « l’énarque » se tourne vers son poste informatique pour rédiger un rapport tout à sa gloire.

 

 

 

« Halte au feu !!! » hurle l’officier commandant les Russes. La tentative des Reichsbürger s’est avérée inutile. Toutefois, il commence à faire un appel de ses hommes dans l’immeuble. Pas de blessure grave. Activant la radio, il commence à appeler les autres positions.

 

 

De manière surprenante, les policiers ne semblent pas étonnés par libération des otages. Ils sont épuisés et pour eux, c’est seulement un épisode de plus dans une journée où tout sort de l’ordinaire. Toutefois, le fait de savoir qu’ils participent au sauvetage des otages, semblent leur apporter un peu de baume au corp. Même si ceux-ci sont inconscients, ils sont vivants. De la même façon, le grenadage des mercenaires russes n’a apporté aucun commentaire. Trop des cadavres des leurs traînent dans les rues pour qu’ils manifestent une quelconque compassion envers eux. Avec une efficacité toute germanique, les otages et les gardes capturés sont rapidement évacués. Pendant que le PC est installé dans la salle de la prise des otages. Rolf et le groupe se prépare à l’action suivante.

 

« Félicien ? Du neuf ? » demande Usagi via sa radio. Sur le toit, Félicien a pris la place de l’ancien garde de Wagner. Pour faire plus « réaliste », ou plus mercenaire de Wagner, il même été jusqu’à mettre le casque et prendre l’arme du garde.

« Rien à signaler. Les échanges de tirs entre les russes et les Reichsbürgers sont moins fournis. Ils doivent commencer à manquer de munition de part et d’autres. J’ai entendu des conversations à la radio des Russes avant de la débrancher, mais cela semblait être de l’allemand… » Répond Félicien.

« Si seulement on pouvait avoir quelqu’un … » Usagi se tourne soudain vers Rolf ?

« En plus de l’allemand et du français, parlez-vous russe ? »

« Ma maîtrise de la langue de Tchékhov (1) n’est pas parfaite. Mais pour des barbares comme les mercenaires de Wagner, ce niveau de langue devrait suffire » Répond simplement le barbouze de l’OTAN. A ce moment, la radio d’un des mercenaires s’active. Rolf prend la radio des russes. Il se met à l’écoute. Puis, il commence à répondre. Non, les tirs des Reichsbürgers n’a pas provoqué de pertes. Oui, les otages sont toujours sous bonne garde. Oui, tout va bien… Satisfait, l’officier de Wagner donne un certain nombres de consignes et raccroche. Rolf pousse un soupir de soulagement. C’était juste ! Les mercenaires de Wagner n’ont pas pris conscience qu’ils n’ont plus d’otages. Un avantage stratégique pour la suite. Satisfait par l’évolution de la situation, Usagi reprend la direction des opérations.

« Squat ? Quelle est notre situation ? »

« Avec les mercenaires dont les cadavres traînent dans les rues, cela fait une dizaine de combattants en moins. Si on se base sur le groupe que nous avons affronté à Prora, cela veut dire qu’on a encore face à nous une vingtaine de mercenaires armés. La bonne nouvelle, c’est que leurs munitions s’épuisent. La mauvaise, c’est qu’il leur reste encore des armes lourdes !  D’après ce que l’on peut observer, ils sont répartis en deux groupes. Avec ceux qui étaient là, ils verrouillaient entièrement le bâtiment Tausend. Grâce à Mr Rolf, ils ne font pas attention à nous. Et c’est tout à notre bénéfice. »

« Bonne nouvelle ! Droopy ? »

« Niveau guerre électronique, rien ! Le scanner ne détecte rien d’autre que les radios des policiers, des Russes et des nazis. Sur l’ordre de Mr Rolf, les policiers font semblant de garder la même position et continuent de se plaindre de l’inaction des autorités en place. Ce qui devrait rassurer les Russes. Les policiers utilisent à la place des radios les messageries de leur ministère pour se coordonner discretement. La bonne nouvelle, c’est que l’on peut à tout moment couper les communications des mercenaires de Wagner et des Reichsbürgers. Mais, je rappelle qu’ils nous repéreraient immédiatement dans ce cas. Côté négatif, les drones utilisés comme leurres sont morts. Un s’est ramassé une balle. Les autres ont leurs moteurs cuits par les efforts demandés. Il n’en reste qu’un opérationnel. Celui qui nous a accompagné pour libérer les otages. Il est en train de recharger sa batterie et sera prêt dans 10 minutes. Mais à ce moment, les renforts demandés par Mr Rolf seront déjà là ! »

« Heureusement, je n’ai aucune envie d’affronter ces gars là. Jusque-là, nous avons eu beaucoup de chance… elle va finir par s’épuiser. »

 

 

(1) écrivain et dramaturge russe

 

 

Après avoir ouvert la porte avec son badge, le planton rentre dans la salle des transmissions. Tout le monde se tourne vers lui. Mais il ne répond pas. Il lui faut un certain temps pour se calmer. Les autres connaissent les responsables de cette base. Ils sont exigeants et parfois grossiers. « L’énarque » est l’un des pires. Aussi, attendent-ils avec patience.

« Alors ? » demande le responsable des transmissions au planton.

« Alors ? Rien. Je me suis fait virer sans pouvoir en placer un mot. Et en plus il menace de m’envoyer nettoyer les chiottes si je le dérange encore ! »

« Pardon ? Mais, la situation à Krumbach est catastrophique. Nous avons déjà réquisitionné toutes les unités spéciales. Il faut réquisitionner de toute urgence ces unités avant qu’il soit trop tard. Si on attend, les groupes qui ont servi à nos opérations vont retourner à leur caserne. Les transports vont être envoyés en révision. Le temps de les ré-équiper tout cela, va nous faire perdre des heures !!! Vous allez y retourner ! » Commente le responsable.

« Non, vous n’avez qu’à y aller ! Monsieur !!! » Mais le responsable n’ose pas. Et il est hors de question qu’il prenne une telle responsabilité. Pendant ce temps, les groupes des forces spéciales, satisfaits du travail accompli, rendent leurs armes et partent se détendre un peu avant de rédiger leurs rapports. Les véhicules sont mis au garage pour passer une révision…

 

 

 

L’un des policiers va vers Rolf. Leur dialogue dure un certain temps. Au fil de la conversation, Rolf devient de plus en plus pâle. Au bout d’un instant, il se tourne vers Usagi.

« Lieutenant ? J’ai une très mauvaise nouvelle. Les forces de police n’arrivent pas à joindre le poste de l’OTAN qui a réquisitionné l’ensemble des forces disponibles. Sans leur aval, il est à craindre que nous n’ayons pas de renfort avant la tombée de la nuit ! »

« Pardon ? » répond d’une seule voix Usagi et Droopy interloqués. Rolf est visiblement dégoûté, mais il continue.

« De plus, nous perdons le contrôle de la situation. Les forces de polices sont soumis à une forte pression. Les nombreux habitants, prisonniers dans leurs maisons ne cessent d’appeler. Les échanges de tirs ont fait de nombreux blessés qui doivent faire l’objet de soin. Mais, les secours sont bloqués à l’extérieur de la zone de combat. Il faut stopper maintenant les deux groupes avant que l’on perde tout contrôle. »

« On a pas de renfort ? Mais ... » Usagi est éberlué. Il n’est pas le seul !

« Et les échanges entre Wagner et les Reichsbürgers ? Que donnent t’ils ?» finit par demander Droopy. Le rappel à la situation présente remet tout le monde sur le pied de guerre. Le boulot n’est pas fini !

« Les échanges ne sont pas cordiaux. Wagner propose de partager tout ce qui est trouvé. Les Reichsbürgers refusent obstinément tout accord. Wagner menace. La discussion rompt et le cycle reprend peu de temps après. Mais actuellement, on ignore ce que les Reichsbürgers ont trouvé. » Réponds Rolf.

« Et même s’ils ont trouvé quelque chose… Quel est le ton général ? »

« Je pense que Wagner se prépare à un dernier assaut à la tombée de la nuit. Mais cela implique de nouveaux échanges de tirs. Mais pour Wagner, le temps joue contre eux, ils doivent penser que les forces spéciales et les unités spécialisées de la police ne vont pas tarder à passer à l’assaut. De plus, nos schéma tactiques sont basés sur des opérations spéciales de nuit... Au vu de l’urgence de la situation vu des Russes, il est probable que des armes lourdes, dont les roquettes soient utilisées à ce moment là ! »

« Et ils ne savent toujours pas que nous sommes là ? Sur une de leurs positions ? » Demande Usagi.

« En toute modestie, je peux être très convainquant... » Réponds modestement Mr Rolf

« Vous vous êtes fait passé pour un des leurs ? »

« Bien sûr Mr Usagi. Maintenant avez-vous un plan ? Il faut intervenir maintenant !!!  »

 

Le jeune Lieutenant prépare son dernier drone. Sans un bruit, le drone se dirige vers l’immeuble contrôlé par les mercenaires russes le plus proche. Droopy suit le drone avec une paire de jumelles.

« Leur déploiement semble comparable à celui que l’on a déjà affronté. Je compte deux, trois… peut être quatre binômes au sol, retranchés devant l’immeuble. Ils surveillent l’immeuble devant. Je monte... » Tout en décrivant ce qu’il voit par l’intermédiaire de la caméra du petit drone, Usagi commande à ce dernier de prendre de l’altitude. Il s’arrête au troisième étage.

« J’observe trois hommes, dont un devant une installation radio tactique au troisième étage. Les deux autres sont devant. Je vois un FM (1) et un lance-missile. Sacrée puissance de feu !!! Je monte, je monte. Rien au quatrième. Je monte… Un binôme sur le toit pour surveiller les approches. Un lance-missile. Il est étrange… Un SAM (2), je suppose. Je décroche et je pars vers l’autre immeuble ...»

Alors que le drone revient vers eux avant d’aller vers l’autre immeuble. Droopy ne peut s’empêcher de jeter un coup d’œil sur la rue avec ses jumelles. Des civils ont été abattus et gisent au sol devant leur cible. Le corps de l’un d’eux, un policier, est même juste devant une bouche d’égout… Il se met alors à regarder avec attention le reste des rues. Puis il oriente ses jumelles vers l’autre immeuble tenus par les mercenaires. Pendant ce temps, Usagi continue sa reconnaissance.

« … Bon. La configuration de l’autre immeuble tenus par Wagner est comparable en termes d’effectif et d’armement. La seule différence est l’absence de liaisons tactique centralisée, Je suppose que c’est dans le premier immeuble que se trouve l’officier commandant ce détachement russe » Continue Usagi en terminant sa reconnaissance avec le petit drone.

Droopy pose ses jumelles tout en fronçant les sourcils. Ce que remarquent immédiatement ses camarades.

« Ah ! Je crois que Droopy à une idée ! » Constate Félicien. Squat ne peut s’empêcher de répondre en se marrant

« Je pense qu’il s’agit d’un phare géant guidé par laser ... » Droopy ne répond rien, mais regarde fixement et silencieusement Squat… qui continue ses plaisanteries.

« Tu n’aurais pas dû le chercher Squat, il va fabriquer une catapulte qui va te jeter pile au milieu du bâtiment ! Zou ! Tu va avoir dû mal à éviter les SAM ! » Droopy est le premier à sourire. Ce qui fait taire immédiatement les deux autres. Droopy n’aurait quand même pas une eu une telle idée.

« Et si je vous emmène juste devant cet immeuble sans vous faire remarquer ? »

« Ce serait déjà un exploit. Mais inutile, on se fera tirer comme des lapins ! » répondent Félicien et Squat presque en choeur…

 

 

« Que font les policiers ? Ils auraient déjà dû attaquer ces « rouges » !» se demande avec une certaine angoisse le chef des Reichsbürger. Il avait espéré que l’assaut de la police serait général et que dans la confusion ... il pourrait fuir. Mais voilà… rien ! Pire, la précise riposte russe s’est révélée meurtrière pour ses hommes. Deux morts et trois blessés. Mais ce qui l’inquiète plus que les pertes, c’est que leurs réserves de munitions sont maintenant désespérément faibles…

« Herr Capitan ? La liaison satellitaire est toujours active. Elle n’est pas brouillée et notre technicien estime que personne ne l’a détectée. Dès que nous aurons les données, nous pourrons les transmettre »

« Excellent ! Il ne reste plus qu’à trouver le secret de Tausend ! » répond t’il de très mauvaise humeur.

« Justement, un de nos spécialistes estime avoir trouvé quelque chose ! » A ces mots, le chef des Reichsbürger se lève avec un enthousiasme. Même s’il est capturé, ses supérieurs auront maintenant les moyens de le faire libérer. Mieux, sa position au sein du futur quatrième Reich sera assurée !

« Voyons voir cela » dit il avec gourmandise.

 

 

(1) Fusil Mitrailleur. Arme de soutien légère.

(2) missile anti-aérien

Le chef des Russes est de mauvaise humeur. Les gardes qui l’entourent font très attention à ce qu’ils disent. Surtout à la radio ! Il est détesté de manière unanime par ses hommes. C’est un extrémiste dangereux y compris pour ses hommes qui ne sont habituellement pas regardants sur ce genre de détail. Plusieurs le surveillent avec attention en se demandant ce qu’il va décider. Mais loin d’être l’homme de fer inflexible et fanatique, ce dernier hésite. Sa mission pourrait lui ouvrir la porte de la carrière dont il a toujours rêvé. Mais d’un autre côté, il risque de se retrouver en prison en occident sans appui et sans possibilité d’en sortir. Lui-même a déjà abandonné certains de ses hommes une fois la mission accomplie. Pourquoi se fatiguer pour la chair à canon ? Mais là, il vient de découvrir que lui-même n’est que de la « chair à canon » pour ses propres supérieurs. Et cette découverte le paralyse entièrement.

 

 

 

Malgré le contrôle sur les communications imposées par la police. Quelques civils bloqués dans la zone de combat finissent par arriver à joindre leurs proches. La nouvelle est vite relayée vers les médias. D’abord incrédules, les journaux finissent par envoyer quelques journalistes. La réponse est déjà prête. « la zone n’est plus accessible à cause d’une fuite de gaz ». Ce qui marche quelque temps. Puis, alors que les appels finissent par se multiplier, des policiers finissent par parler. Là, les journalistes exigent des explications aux plus autorités locales… qui doivent finir par expliquer ce qu’est réellement la situation dans cette ville : il s’agit d’échanges de tirs entre bandes de trafiquants. Munie de cette explication, somme toute très plausible, les journalistes se mettent au travail. Les films transmis par les réseaux sont collectés et assemblés en séquences qui sont rapidement diffusées. On ne voit pas grand-chose, Mais cela ressemble totalement à une zone de guerre en plein cœur de l’Europe. Ce qui suffit largement pour obtenir une « une » spectaculaire. Une séquence, très floue, en particulier, attire l’attention. Quatre soldats en armes sortant d’un hélicoptère tactique fait l’objet de toutes les attentions. Car si les soldats ne sont pas identifiables, le petit drapeau tricolore sur l’épaule l’est ! Des Français interviennent en Allemagne pour une opération de guérilla urbaine liée à la drogue ? Où sont les forces allemandes ? L’ensemble des médias en font leur une à travers le monde.

 

 

 

Alors que « l’énarque » prépare l’interrogatoire des prisonniers capturés. L’officier responsable des transmissions entre dans la pièce. Surpris, la réaction du fonctionnaire est agressive.

« On ne vous apprend pas à frapper lors de vos cours d’officier ? »

« L’état major de l’OTAN et votre propre hiérarchie cherchent à vous joindre de toute urgence » La première réaction du haut fonctionnaire est l’autosatisfaction. Il a enfin été remarqué et sa carrière va forcément atteindre des sommets. Puis, il remarque l’air de l’officier. Sans aucun doute un jaloux. Il lui ordonne de sortir d’un geste méprisant.

« Monsieur, j’ai l’ordre de vous obliger à prendre contact immédiatement avec les autorités de l’OTAN ! » Le ton est ferme. Le haut fonctionnaire est interloqué, il utilise le même ton avec ses propres subalternes… Machinalement, il active ses liaisons numériques. Et immédiatement, les demandes d’explications sur les combats actuels fusent ! Des combats ? Où cela ? La réponse est immédiate : Krumbach. Ce nom lui dit vaguement quelque chose…

Puis, la mémoire lui revient : Tausend. L’or des nazis, les Reichsbürgers et Wagner… Rolf avait raison ! Il doit immédiatement réagir. Sous l’œil indifférent de l’officier des transmissions, « l’énarque » commence à contacter dans l’urgence les principales unités spéciales de l’OTAN. Ce qui ne sert à rien. Elles sont indisponibles. Après leurs missions, elles sont en train de faire leur compte rendu et de se reposer. Pire, leurs transports aériens dédiés sont en révision. Même alertées, ces unités ne pourront pas intervenir immédiatement. Avec effroi, il constate que la situation est identique pour les unités anti-terroristes qu’il avait mobilisé sur les opérations précédentes. Même si il trouve des unités de combat disponibles, le déplacement ne peut se faire qu’en qu’en véhicule routier. Dans ce cas, ils ne seront pas à Krumbach avant des heures…

« Faites venir Rolf !!! Immédiatement !!! » ordonne sèchement « l’énarque ».

« Il est actuellement en mission, Monsieur ». Répond calmement l’officier. « L’énarque » est surpris.

« Où ? Où est-il ? » Demande l’énarque surpris.

 

 

 

«Aigle à Capitaine, un hélicoptère en transit. Il faut s’activer ! Les forces de l’OTAN vont forcément intervenir bientôt ! » Le garde sur le toit prend son « Igla » (1) sur l’épaule tout en surveillant l’hélicoptère. Mais il n’y a pas de danger immédiat. L’hélicoptère est loin et ne tente pas un poser d’urgence. Il est même particulièrement visible du fait des flares (2) éjectés. A bien des égards, c’est pour le mercenaire comme un feu d’artifice. Il suit le spectacle… et est rappelé à l’ordre par son binôme. Ils doivent surveiller le toit adverse. Il est hors de question que les Allemands puissent prendre pied sur le toit de leur immeuble pour obtenir une bonne position de tir.

A l’étage inférieur, le chef des mercenaires réfléchi. Il n’aime pas cette mission suicide. Mais du fait des enjeux, il hésite à prendre une décision. L’assaut contre le bâtiment adverse risque de coûter cher. Les « nazi » ne sont pas de bon soldat, justes des fanatiques. Mais ils sont retranchés et peuvent les abattre dans la rue aussi facilement que s’ils étaient sur un champ de tir. Mais il lui faut lancer un assaut rapidement avant la fin de la journée. Si les forces occidentales n’ont pas attaqué, c’est que la doctrine « OTAN » est de privilégier l’assaut de nuit en utilisant des lunettes nocturnes… Mais cette pause ne va pas durer. Il lui faut prendre une décision. A sa grande consternation, il ne peut que constater que ce n’est pas comme s’il avait le choix. Si il n’a pas de résultat, ses supérieurs l’abattront… tout comme il l’a déjà fait lui-même…

Plusieurs ordres fusent par radio. Dans les deux immeubles tenus par les mercenaires, les armes de soutien se préparent à labourer l’immeuble en face pour couvrir les binômes au sol. Ces derniers vérifient leurs armes avant de partir à l’assaut. Tous se concentrent sur les positions des Reichsbürgers en face d’eux.

 

 

 

« J’ai le signal de Mr Rolf ! » Déclare Félicien en soulevant légèrement la plaque d’égout. Squat, à côté de lui dans l’égout en profite pour passer son arme au travers de l’ouverture. Il vise précisément avant de tirer avec son lance-grenade. Il tire une fois, ré-arme le lance grenade et tire une nouvelle fois rapidement. Il se baisse dans la foulée alors que Félicien laisse tomber la bouche d’égout. Sans un mot les deux hommes rejoignent le policier qui les a guidés dans le réseau d’égout.

 

 

 

(1) SAM portable russe à guidage infrarouge connu sous le nom de 9K38 Igla ou SA 18 selon les codes OTAN. Admis au service actif dans les armées russes en 1983.

(2) Leurres infrarouge.

 

 

Les fenêtres visées par Squat sont ouvertes. Les grenades entrent sans problème dans la pièce. Les mercenaires de Wagner qui se préparaient à tirer n’ont pas le temps de se mettre à l’abri. La première grenade explose et ne leur laisse aucune chance. La seconde grenade, à peine déviée par le souffle de la première explose dans la foulée, inutile… mais ajoutant encore à la confusion.

 

 

 

« Que ??? » La surprise du chef des mercenaires est totale. Alors qu’il allait donner l’ordre de l’assaut. Il peut que constater que son autre groupe de soutien vient d’être anéanti dans une série d’explosion. Il n’a pas le temps de réagir qu’une voie inconnue se fait entendre en russe dans leur système de communication. Tous les mercenaires peuvent l’entendre également.

« Ici, le responsable des opérations spéciales de l’OTAN. La destruction de votre groupe de soutien est le seul et le dernier avertissement. Plusieurs missiles visent actuellement les toits, les étages et les groupes au sol des deux immeubles que vous tenez. Les otages que vous croyez retenir, ont déjà été libérés. Si vous déposez les armes et vous vous rendez. Vous serez considérés comme des prisonniers de guerre. Sinon, nous ferons feu. »

 

 

 

« Tu penses réellement qu’ils vont se rendre ? Ils pourraient aller au bout de leur mission sans se soucier des dommages collatéraux.» Demande Usagi à Droopy.

« Ce sont des mercenaires, pas des fanatiques. Avec le tir de Squat, on a prouvé qu’on avait les moyens de les détruire… ils ne peuvent pas savoir que nous n’avons qu’un seul lance-grenade et que notre situation tactique est tout simplement désespérée. C’est comme au poker, il s’agit d’un bluff… »

« Ouais, On pourra retenter le coup sur le poste de commandement de Wagner. En couvrant d’ici la tentative de Squat et de Félicien pour obliger les Russes à se rendre. Mais après, il reste les Reichsbürgers... Et eux, ce sont des fanatiques. Que feront-ils lorsqu’ils s’apercevront qu’ils sont bloqués par les policiers ?»

« Je ne sais pas … Lors de la seconde guerre mondiale, certains nazis se sont rendus à la moindre difficulté et ont monnayés leurs compétences. D’autres se sont battus jusqu’au bout, voire au-delà de ce que l’on pouvait imaginer. C’est tout simplement impossible à prédire... »

 

 

 

Un coup de feu dans la radio fait sursauter Mr Rolf. Que se passe t’il ? Un long silence suit dans la radio. Puis, une autre voie que celle du capitaine russe se fait finalement entendre

« Ici le groupe Wagner. Nous nous déposons les armes. »

« Que s’est-il passé ? »

« L’officier responsable est maintenant indisponible, Je le remplace. Tous nos hommes se rendent. Comment voulez-vous procéder ? 

 

 

 

Passablement nerveux, les policiers allemands arrêtent et évacuent les mercenaires un à un. Ils se prêtent docilement aux ordres et l’opération se déroule sans anicroches. Le transfert vers les prisons les plus proches d’autant de combattants russes, en tenue de combat, se fait inévitablement remarquer. Il ne peut pas être caché par des policiers en sous-effectifs et épuisés. Plusieurs photos et film sont faits par les civils présents… et immédiatement vendu aux médias. De la même façon, plusieurs policiers finissent par parler des commandos français qui ont réussi à la fois à libérer les otages et capturer une unité de combat complète de Wagner. L’information se déforme au fur et à mesure qu’elle passe par de nouveaux intermédiaires. Mais si les termes sont de plus en plus élogieux, ils n’en restent pas moins politiquement gênants. En tentant d’imposer le secret, les autorités ne font que rendre les médias encore plus curieux.

 

 

 

« Et pour les Reichsbürger ? Avez-vous une idée Mr Rolf ? » Demande Usagi.

« Non, nous ne savons rien les concernant. Les forces de police ont remplacé les Russes sur leurs positions. Elles encerclent le bâtiment où ils se sont retranchés. Mais, de leur position elles ne peuvent que contrôler leurs accès. Nous ne voyons rien !. Tant que votre drone est en recharge, nous ne pouvons pas lancer de reconnaissance. Je sais que ces fanatiques sont sur les fréquences des mercenaires russes à nous écouter. Rien de plus. Ils ne répondent pas. Je ne sais pas quoi faire » répond Mr Rolf

« Droopy ? » Demande avec espoir Usagi ?

« Je viens de regarder les fréquences utilisées, ils ont un émetteur sur les fréquences russes qui est en fonction. Je peux capter la « porteuse (1) de ce signal. Je capte également des lobes secondaires (2) d’un autre signal. D’après les fréquences et la direction visée, ils doivent tenter d’établir une communication via un satellite...»

« Coupe la liaison immédiatement ! » Ordonne Usagi ! Rolf fronce les sourcils, mais confirme d’un hochement de tête.

« Brouilleur en place ! Cela devrait suffire. Mais les liaisons radio russes que nous utilisons pour communiquer avec eux seront HS ! » explique Droopy.

« Il faut pourtant établir une communication avec eux ! » constate Mr Rolf.

« Dommage que l’on ne sache pas communiquer avec des drapeaux. Où même avec des signaux de fumée » remarque, cynique Squat. Cela donne à Usagi une idée.

« Félicien ? Tu maîtrises bien le morse, non ? »

« Oui... »

« Peut tu tenter de communiquer avec une lampe ? »

« Je peux, mais y a t’il seulement quelqu’un là-bas qui est capable de répondre de la même façon ? » La réponse de Félicien est logique. Elle plonge tout le monde dans la perplexité.

 

 

 

« Herr Capitan ! Nous avons perdu la liaison avec le satellite! » Hurle un homme devant un terminal.

« Avez-vous pu transmettre ce que nous avons découvert ? » Demande le chef des Reichsbürgers.

« Nein ! La liaison avec notre serveur n’était pas encore établie ! Le signal ne passe plus!  Ce n’est plus possible. Le terminal est « mort » !»

« Réparer cet engin immédiatement ! C’est un ordre ! » Le chef des Reichsbürgers est fou de rage.

« Mais, l’appareil semble fonctionner. C’est comme si le signal était bloqué par ... » Un coup de feu abat le technicien. Un autre suit, puis encore un autre. Une fois le chargeur vidé, le chef des Reichsbügers réalise la portée de son geste.

« Trouvez-moi un autre technicien !!! Tout de suite !!! » hurle t’il en changeant de chargeur.

 

 

(1) Onde porteuse. Lorsqu’un émetteur radio émet, il modifie une onde dite porteuse pour emmètre un signal radio qui sera décodé. Le terme « fréquence » correspond à la fréquence de l’onde porteuse.

(2) Les systèmes radio (y compris les radars ) émettent des émissions « parasites » non contrôlées. Ces émissions, non désirées, sont émises dans des directions différentes que celle souhaitée. On parle alors de lobes secondaires.

 

« Que se passe t’il ? » demande Félicien

«  J’ai cru entendre un coup de feu, moi aussi » explique Squat. Tous se taisent. Plusieurs rafales et coups de feu se font entendre. Que se passe t’il dans la maison « Tausend » ?

 

 

 

« L’énarque » sort en furie de sa voiture pour se précipiter vers les policiers qui garde le carrefour. Son garde du corps, qui lui sert aussi de chauffeur, n’arrive pas à le suivre. Il se retrouve bloqué dans la voiture par d’autres policiers. Sur l’ordre de la police, ce véhicule doit évacuer la zone immédiatement. Les policiers refusent d’écouter le chauffeur. Malgré ses accréditations, il doit plier et partir ranger son véhicule ailleurs.

« L’énarque », lui, se fait rapidement arrêter. Pour eux, il n’est qu’un civil parmi d’autres qui n’a rien à faire ici. Malgré sa maîtrise de la langue allemande, les policiers n’obéissent pas ses ordres. Et ses menaces sont sans effets. Ce qui le rend furieux. Épuisés et perdants toute patience, les policiers arrêtent et évacuent « l’énarque » en direction du poste le plus proche. Le tout n’a pas pris cinq minutes. Lorsque le chauffeur et garde du corps approche enfin de la zone, son patron à disparu. Interrogés, les policiers ne font pas le lien entre un haut fonctionnaire de l’OTAN et l’hystérique qu’ils viennent d’arrêter. Un avis de recherche concernant un des plus importants membre du service du renseignement de l’OTAN est alors émis, ajoutant à la confusion ambiante…

 

 

 

Le « Capitan » est mortellement blessé. Il le sait. Il a bien réussi à faire définitivement taire les lâches qui voulaient se rendre. Mais cela ne servira à rien. Il ne peut même pas assurer sa mission et rentrer dans l’histoire. Observant les papiers trouvés dans une ancienne cache, il se demande ce qu’ils signifient. Ses connaissances en physique et chimie sont nulles… sans même parler du charabia ésotérique qui l’accompagne… Le secret de Tausend… quelle blague !!!

En ricanant, il avise le dispositif de destruction qui devait effacer toute trace de leur passage.

 

 

 

Une forte explosion secoue le quartier. Les vitres explosent sur plusieurs quartiers. Mr Rolf, les quatre français et les policiers qui les entouraient sont blessés par les éclats de vitres qui volent. Au boût d’un temps, ils se relèvent pour observer leur cible.

La maison « Tausend » n’est plus qu’une ruine en feu.

Publicité
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article