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Système Arcadie, Secteur spatial de l'Impérium

Chapitre 5 : Tausend

28 Octobre 2025 , Rédigé par Droopy Publié dans #Reichsburger - Nouvelle COC 2

 

 

Le capitaine Habner regarde ses hommes emmener l’officier russe. Puis, il se tourne vers les quatre français. A bien des égards, ils semblent insignifiants. Tous sont plus petits que lui. Ils ne semblent ni particulièrement musclés ni effrayant. Deux d’entre eux portent des lunettes. Pourtant, ils ont neutralisé une trentaine de mercenaires russes ! Malgré les cadavres et les blessés, si les deux pilotes blessés n’avaient pas confirmé leur rôle, il ne l’aurait jamais cru.

« Capitaine ?, notre mission initiale consistait à examiner le bâtiment qui se trouve au bout de ce chemin. Pouvez-vous nous aider ? » Demande dans un anglais très approximatif le lieutenant.

« Je parle Français. Savez-vous ce que vous cherchez ? »

« Non, absolument pas. Vous avez pu discuter avec l’officier russe ? Ont-ils trouvé quelque chose ? » demande Usagi à l’officier allemand.

« Rien. Absolument rien. Mais eux aussi ne savaient pas ce qu’ils cherchaient... »

 

 

« Rolf ? Avez-vous des nouvelles de ces quatre foutus touristes ? » Demande « l’énarque ».

« Oui, leur hélicoptère a été abattu par des mercenaires du groupe « Wagner ». Nous avons envoyé d’autres unités. Elles sont sur place et procèdent à un état des lieux et à l’exploration du site » Répond un Rolf presque absent.

« Un groupe de Wagner ? Mais que font ces mercenaires chez nous ? Je croyais que leur terrain de jeu était l’Afrique ou l’Europe de l’Est. » « l’énarque » est visiblement surpris.

« Visiblement eux aussi cherchent des informations sur le financement des Reichsbürgers. D’après nos officiers sur place, ils étaient là en opération spéciale. Mais surtout ils étaient armés jusqu’aux dents. » Réponds Rolf

« Une grosse unité de combat ? Comment ont-ils pu passer au travers de nos contrôles ? »

« On ne sait pas encore comment ils sont entrés, mais il s’agit d’un groupe d’une trentaine d’hommes avec armes et équipement. Ils ont abattu l’hélico du groupe de quatre français avec des SAM (1) »

« Non ?! Je suis désolé. Je sais que vous vous êtes attaché à cette équipe de bras cassé. Mais même s’ils avaient survécu à la destruction de l’hélico, les quatre « touristes » n’avaient aucune chance face à une unité de combat. Bon, je vais prévenir Paris de leur perte. » Malgré les paroles réconfortantes de l’énarque, il est visible qu’il est loin d’être ému. Pire, il a même un large sourire. Ce qui fait réagir le civil avec le fort accent germanique.

« Vous n’avez pas compris. J’ai du mal m’exprimer. Vos quatre « touristes » ont survécu au crash de leur hélicoptère. Ce sont eux qui ont neutralisé les Russes et ont même capturé leur chef. Les seules unités disponibles dans la région étaient des unités du Génie. Elles sont arrivées après tous les combats et se sont contenté de soigner les pilotes de l’hélico et les blessés russes. Vos quatre « touristes » ont mis hors de combat une unité russe complète !!!  »

« Pardon ? C’est… c’est impossible ! » répond stupéfait « l’énarque ». l’incompréhension est visible sur le visage de « l’énarque », Rolf, lui, s’amuse franchement.

 

 

« Ce bâtiment est totalement vide !!! » constate Squat.

« Quand je pense que c’est pour cela qu’on s’est battu ... » confirme Félicien.

« Vous êtes d’excellents combattants. Mais pour la construction, vous n’êtes visiblement pas à niveau »

« Pardon ? » demande Usagi. L’officier allemand se contente d’un large sourire. Il est plutôt rassuré de constater que ce groupe n’est pas infaillible. Lui et ses hommes ne sont pas venus pour rien !

« Suivez-moi s’il vous plaît. » Les quatre hommes suivent l’officier allemand dans les sous-sols.

 

 

(1) Missiles sol-air.

A priori, le sous sol est vide. Du moins si on ne tient pas compte des gravats divers et des équipements d’éclairages apportés par l’unité du génie. Seul un groupe de soldat procède à des examens divers. Au bout d’un instant, Usagi se tourne vers l’officier allemand.

« Que devons-nous remarquer ? »

« Vous pouvez constater que malgré l’absence de ventilation, ce local est remarquablement sec et sain. »

« Sain ? … c’est vite dit ! Il y a peu, il y avait pléthore de mercenaires russes» fait remarquer Félicien

« Un vide sanitaire ? Vous pensez qu’il y a encore un étage en dessous ! C’est pour cela que le sous-sol serait dans cet état remarquable malgré des années sans entretien ! » remarque Squat. Devant l’air ahuris de ses camarades. Squat explique

« Je bricole ma maison, et j’ai fini par apprendre plusieurs trucs. »

« Mr… Mr... »

« Squat, On m’appelle Squat ! »

« Ah ! Mr Squat a tout à fait raison. Il y a un vide sanitaire en dessous. Nous avons trouvé les ventilations extérieures de ce vide sanitaire. Elles doivent l’aérer ce qui permet au bâtiment de rester sec et sain. Cela en prouve l’existence. Nous cherchons maintenant les … les chemins pour y aller »

« Les accès. Votre français est remarquable. » Réponds Droopy

« Merci ... » L’officier est interrompu par ses hommes. Ils ont trouvé un accès sous l’escalier du sous sol. Remarquablement discret, il s’agit d’un mur en béton monté sur un pivot central. La partie sous l’escalier s’efface vers l’accès, tandis que l’autre « entre » dans le niveau actuel. Si les soldats allemands n’avaient pas été des spécialistes du Génie, ils n’auraient jamais pu trouver cette ouverture.

 

 

 

Squat prend une lampe et éclaire l’intérieur de l’ouverture. Il s’agit d’un escalier qui tourne et s’oriente sous le sol du niveau où ils se trouvent. L’hypothèse des hommes du génie est confirmé. Il remarque un antique interrupteur électrique et l’actionne. En vain.

« Le contraire n’aurait pas été surprenant. » fait remarquer Félicien.

« Attention, les nazis avaient tendance à protéger leurs secrets, il est probable que la zone soit piégée ! » fait remarquer Droopy. Usagi stoppe Squat qui allait s’élancer. Puis il se tourne vers l’officier allemand. C’est ce dernier qui répond.

« Votre… votre soldat a raison. J’ai des démineurs dans mon groupe. Ils vont venir immédiatement. Et vérifier que les accès et ce vide sanitaire ne présente pas de danger. »

« Zut ! On aurait dû y aller, je suis certain qu’on aurait trouvé des sacs remplis d’or !!! » râle Squat

« En plus des secrets nazis les plus important... » Continue Félicien

« Et pourquoi pas le secret de la pierre philosophale … » râle Droopy alors qu’il s’assoit. Malgré les soins, sa blessure à la jambe le fait souffrir. Mais il est hors de question qu’il parte d’ici. Sous le regard amusé d’Usagi, ses trois subordonnés se « disputent » avec de grands éclats de rire.

 

 

 

Rolf coupe la liaison vidéo. L’interrogatoire de l’officier de Wagner s’est bien passé. Beaucoup mieux qu’il ne l’escomptait d’ailleurs.

« Si votre équipe n’avait pas autant secoué cet homme, nous n’aurions jamais su que les russes avaient envoyé autant d’hommes. Quand je pense que les russes se sont posés la même question que nous : Comment les Reichsbürgers se sont financés.»

« Oui, mais ils avaient un avantage sur nous. Après 1945, ils avaient rapatrié les archives des nazis en Russie. Ils ont donc pu faire plus facilement le lien entre les nazis, Schacht et Lunderdorff. Par contre, ce n’est pas prouvé qu’il s’agisse des Russes, la mission est organisée et gérée par « Wagner ». Même cet officier se demande si la mission est commanditée par le gouvernement russe ou s’il s’agit d’une opération indépendante... » Répond « l’énarque ».

« Nous n’avons pas les moyens de le savoir. Ce point sera à éclaircir plus tard. En attendant, il nous faut « traiter » les zones d’infiltrations et d’exfiltrations de Wagner. C’est un point faible qu’il faut impérativement annuler.»

« Oui, mais cela va disperser l’ensemble des moyens dont nous disposons. Or, nous savons que « Wagner » a une excellente vision de nos capacités. Ils nous ont infiltrés ! » Réponds Rolf

« Vous pensez que cet officier le fait exprès ? Qu’il sacrifie des actifs aussi importants au profit de quoi ? Qui y a t’il de plus important qu’un dispositif infiltré aussi profondément au sein de nos structures ? » Rolf ne répond pas immédiatement. Il s’accorde un long moment de réflexion. Puis, il reprend.

« S’il s’agit d’une mission indépendante de « Wagner », ils n’auraient pas de scrupule à sacrifier des « actifs » de services Russes qui les ont cloués au pilori après leur tentative de putsch lors de la guerre d’Ukraine (1). »

« Certes, mais à l’époque tous les dirigeants de Wagner sont morts dans un « accident » d’avion (1). Il a bien fallu au gouvernement russe garder quelques uns des dirigeants déjà en place pour continuer à faire « tourner » la boutique. Ne serait ce que pour garder le contrôle des opérations en Ukraine et en Afrique… Mais ils ont dû s’assurer de leur fidélité et abattre les autres ! » La logique de « L’énarque » est implacable. Mais malgré cela Rolf a un doute. C’est visible. « L’énarque reprend la parole.

« De toute façon, avons-nous le choix ? Nous ne pouvons tout simplement pas laisser passer l’occasion de démanteler des infrastructures d’infiltration russe en plein cœur de l’OTAN » Rolf regarde son interlocuteur. « L’énarque » a raison… mais son instinct ne cesse de sonner l’alarme. Comme si cette histoire n’était pas encore terminée.

« De toute façon, nous allons soumettre cet officier à un interrogatoire plus « poussé ». Il doit nous donner tous les renseignements en sa possession. » Le ton de « l’énarque » est posé et calme. Mais Rolf pâli. S’ils sont utiles, voire indispensables, cet aspect du travail de barbouze le laisse mal à l’aise. Les interrogatoires « poussés » vont leur permettre de tout savoir, mais ils risquent de transformer cet officier russe en épave… C’est une partie du travail de contre-espionnage qu’il est ravi de laisser sous l’entière direction de « l’énarque ». Toutefois, ce dernier a raison. Même s’ils vont devoir faire appel à toutes leurs réserves disponibles, ils ne peuvent pas laisser passer une telle opportunité de démanteler les infrastructures du renseignement russe sur le sol allemand. Rolf cède. Mais, plus tard, tout en donnant les ordres de déploiement des troupes, Rolf ne peut s’empêcher d’avoir un pressentiment désagréable…

 

 

 

« C’est de l’or ? Mais c’est génial ! » s’exclame Félicien. En contemplant la douzaine de sacs emplis de poussière d’or encore stockés près de l’escalier.

« Je vais pouvoir enfin m’offrir mon atelier maquette !!! Et avec ça plein d’imprimantes 3D !!!» continue Squat.

«Ce sera sans aucun doute capté par le gouvernement allemand ! » temporise Droopy toujours aussi optimiste.

 

 

 

(1) Authentique

 

 

« Vous ne touchez à rien ! Est ce compris ! » ordonne Usagi. L’officier Allemand est surpris. Il s’attendait à une discipline de fer de la part d’un commando d’élite capable de mettre hors de combat une trentaine de mercenaires. Au lieu de cela, c’est … c’est comme une bande d’amis qui plaisantent… Ils sont si… français ! Amusé, il ne peut s’empêcher de dire

« Au vu du nombre de sacs encore présents, si vous prenez un petit échantillon comme souvenir, cela ne devrait même pas se voir... » Squat et Félicien se regardent. Ils sont stupéfaits. Puis, d’un coup, ils se précipitent en hurlant vers les sacs.

« Et vous en gardez un peu pour nous !!! » hurle Droopy. Puis devant son supérieur.

« On sait jamais. Dès fois que cela passe... » Usagi lève les yeux au ciel devant tant de mauvaise foi.

« Vous n’auriez pas dû… » commente avec amusement Usagi. Redevant sérieux, il continue.

« En tout cas, si la douzaine de sacs d’or présent fait encore une somme plus que conséquente, les traces au sol montrent que ce n’est rien par rapport à ce qui a été stocké dans cet endroit ! Notre source de financement se trouvait bien ici. Mais elle semble tarie. »

« Et là, qu’est ce que c’est ? » demande Droopy en désignant un bureau dans un coin du vide sanitaire. Les lampes se tournent toutes vers ce point. Un bureau avec de nombreuses étagères et remplies de documents divers se trouve là. A côté se trouve des alambics, des fours et d’autres instruments médiévaux, mais aussi des systèmes techniques et des accumulateurs datant de l’entre deux guerres. Le tout ressemble à un équipement « alchimique » modernisé qui n’a pas servi depuis des décennies. Très vite, Usagi, Droopy et le capitaine Habner et les hommes présents, sauf Squat et Félicien, se dirigent vers ce point.

 

 

 

« Vos « touristes » ont découvert une cache secrète à Prora. Elle contenait encore une douzaine de sacs remplis d’or. » commente Rolf

« L’or des nazis ? On se croirait dans un mauvais roman ! »coupe « l’énarque » agacé à la mention du groupe de combat qu’il semble ne guère apprécier.

« Ce n’est rien à côté de l’équipement trouvé. Regardez les photos. On dirait que tout cela est sorti d’un studio de cinéma ! »

« Effarant ! » l’énarque est soufflé en regardant les photos affichées sur l’écran.

« On a trouvé de nombreux documents datant des années 1930 aux années 1960. Il s’agit principalement de documents comptables. Ces derniers seront étudiés plus tard. Mais d’autres documents vont peut être indiqué d’où provient autant d’or. Ils sont en cours d’études ! »

« Et mes « touristes » ? » demande « l’énarque » Il fronce les sourcils avant de reprendre.

« Ils ne parlent pas allemand. Ils ne sont au courant de rien et il faut qu’il en reste ainsi. Il vaut mieux les éloigner, sinon, les militaires vont s’approprier tous les mérites de cette opération ! Il vaut mieux les rapatrier en France. On les laisse impliquer dans les fusillades… et dans les ennuis à notre place et nos propres services pourront s’attribuer tout le mérite du démantèlement des réseaux russes en Allemagne. ». Rolf ne dit rien et acquiesce. Ce n’est pas la première fois que « l’énarque » est dur et brutal, mais là... il le dégoûte. Il trahit ses propres hommes, ses propres compatriotes au profit de son organisation et surtout de sa propre carrière. Pourtant, à sa profonde honte, il se met à obéir…

Il organise le retrait des « touristes », leurs soins médicaux et leur rapatriement en France dans le plus grand secret. Comment aurait-il supporté cela lorsque lui-même était sous les drapeaux ? Le pire, c’est qu’il a le pressentiment qu’ils vont bientôt avoir besoin d’eux…

 

 

 

Trois jours après cette découverte, les quatre « touristes » se dirigent vers un hélicoptère. Devant, ce dernier, les attends plusieurs militaires qui chargent des paquets, et un civil. C’est le civil à l’accent germanique ; « Rolf ». Ce dernier prend la parole lorsqu’ils sont suffisamment près.

« Messieurs, je viens vous souhaiter un bon voyage de retour »

« Merci mr Rolf » Répond avec prudence Usagi.

« Je viens également vous mettre au courant des découvertes que nous avons pu réaliser sur l’or des nazis grâce à vos actions. » Là, le civil a réussi à capter l’attention de tous. Ils se mettent tout autour de lui et attendent.

« Les documents trouvés sont principalement des documents comptables. Achat de matériel, des matières premières et gestions diverses. Aucun intérêt à priori. Parmi, ces documents nous avons trouvé les traces des financements des nazis, de la secte fondée par Lunderdorff et de la banque d’investissement de Schacht : la « Deutsche Außenhandelsbank Schacht & Co » ». Mr Rolf marque une pause. Le petit groupe attend avec impatiente la suite.

« Ce qui ne nous indique pas d’où provient cet or » finit par demander Usagi

« Tout à fait messieurs, Savez-vous qui est Mr Tausend ? » répond Mr Rolf. A cette question, tous se tournent vers Droopy. Le seul à avoir réellement effectué les recherches sur cette période trouble de l’Allemagne.

« Tausend est très controversé. Il est considéré par certain comme un alchimiste. Il prétendait avoir mis au point une méthode pour transformer de l’oxyde de fer en or grâce à des « vibrations » inconnues. On sait que chargé de trouver des financements pour le parti Nazi, Lunderdorff s’intéresse à ce travail. Il finit par choisir de soutenir les recherches de Tausend. Lunderdorff va également y investir la fortune de sa famille et celle de nombreux autres investisseurs (1). »

« Excellent Mr Droopy ! Je vois avec satisfaction que vous avez largement étudié le sujet »

« C’est moi qui lui a tout appris » coupe Squat. A la grande surprise de ce dernier, cela fait rire Mr Rolf.

« Mouais … Je continue, Tausend va détourner une grande partie de l’argent et fuir en Italie. Reconnu là bas, il est extradé pour être jugé en Allemagne en 1929. Son entreprise est alors considérée comme une fraude. Il est envoyé en prison pour quatre ans et l’ensemble de ses biens sont saisis par le gouvernement allemand. A sa sortie de prison, il est de nouveau condamné pour une nouvelle histoire de fraude. Il meurt en prison en 1942 (1) »

« Au vu des quantités d’or trouvées dans Prora, une question se pose : Et si la fraude de Tausend n’en était pas une ? » achève Félicien.

« Encore une fois, félicitations messieurs. Nous n’allons pas tarder à le savoir. Une perquisition va avoir lieu à Krumbach, en Bavière. Il s’agit de la ville natale de Tausend (1). Quelques documents saisis semble montrer que Tausend aurait caché son travail dans la maison « familiale ». Il faut trouver ces documents. » Continue le civil à l’accent germanique.

« Donc, nous allons là bas… pour chercher l’équivalent moderne de la pierre philosophale ?  » imagine Usagi

« Pas tout à fait. Lieutenant. Mais c’est une demande à titre personnel. J’ai la malchance de vous annoncer que du fait des incidents quelques peu sanglants dans lesquels vous avez été impliqués, la république fédérale allemande demande à l’OTAN de vous rapatrier en urgence en France. »

« Nous n’avons rien fait que de suivre les ordres ! Nous avons tiré seulement en état de légitime défense. » conteste Félicien

« J’en conviens. Mais je suis également obligé de suivre mes ordres. Mais ... »

« Mais ... » demande Usagi avec méfiance. Une méfiance partagée par tous les membres de son petit groupe.

 

 

 

(1) authentique

 

« Hans et Gretel prouvent que nous sommes infiltrés par Wagner, les Russes, et peut être aussi par les Reichsbürgers. Je pense que nos forces de police risque de tomber sur trop forte partie ; car chacun de ces groupes est armé et n’hésitera pas à faire feu. »

« Je croyais que nous étions « personna non grata » (1) ? » demande avec méfiance Droopy. Mr Rolf tend à Usagi une pochette de document tout en reprenant.

« Vous l’êtes officiellement. Mais contrairement à certains, je pense que vous n’avez fait que ce qui était demandé. Votre intervention a même sans doute évité un bain de sang. Vous trouverez ci-joint les lettres de remerciement officielles de la part de mon gouvernement et de celle de l’OTAN. Une copie est déjà envoyée à votre gouvernement. La partie « espionnage et contre-espionnage » représenté par votre compatriote, celui que vous appelez « l’énarque » ne sera pas d’accord lorsqu’elle l’apprendra. Mais j’estime que cela est nécessaire.» Réponds calmement Mr Rolf

« C’est la fin de votre carrière ! Pourquoi ? » Demande Droopy

« J’ai moi aussi été un militaire avant de devenir un espion. Mais c’est surtout parce que je pressens que nous allons avoir encore besoin de vous. Pour moi, cette histoire n’est pas terminée » Explique Rolf

« Vous avez des troupes en quantité plus que suffisante. Et vos forces de police sont parmi les meilleures du monde » répond Usagi

« Oui, mais l’officier de Wagner que vous avez capturés nous a donné plusieurs réseaux russes. Ces informations nous ont été données facilement, beaucoup trop facilement à mon goût. L’ensemble de nos forces sont lancées dans des opérations de contre-espionnage… Nous n’avons plus de réserves disponibles alors que nous risquons d’avoir besoin de troupes au sol pour clore cette histoire. Les Reichsbürgers ne sont pas encore tous mis hors d’état de nuire. Et, nous ignorons totalement si d’autres mercenaires ou agents russes sont encore sur notre territoire. J’ai un mauvais pressentiment... ». Achève Rolf. Les autres ne contestent pas les dires de Mr Rolf. Ils sont passés par suffisamment de coups du dur pour savoir l’importance de ce genre d’avertissement.

« D’où votre décision. Mais nous ne sommes plus équipés, ni armés d’ailleurs. » reprend Usagi

« Vous trouverez dans l’hélicoptère, armement, matériel et même le lumineux « bricolage » de Mr Droopy. A ce propos, j’ignore qui sont vos amis à Paris, mais vous avez bénéficié du meilleur soutien disponible à chaque fois. C’est … » Rolf s’arrête. Il écoute son oreillette. Ses sourcils se froncent. Un juron sourd s’échappe de ses lèvres. Quelques ordres sont rapidement donnés avant qu’il se tourne vers Usagi.

« De nombreux combats à l’arme automatique sont signalés à Krumbach, en Bavière, la ville natale de Tausend... Il faut intervenir tout de suite. Êtes-vous prêts ?»

«Non !!! Il nous faut s’équiper, voir où on peut se poser et comment intervenir sans se faire descendre. Si ils descendent l’hélico au dessus de la ville, ce sera une catastrophe. Il nous faut plus d’information pour savoir comment éviter un massacre de civil ! » Le ton d’Usagi est ferme et sans appel. Surpris de voir son autorité contestée. Rolf ne dit rien. Mais dans le même temps, les autres membres du groupe s’équipent immédiatement. Lorsqu’il constate cela, le civil avec un fort accent germanique pousse un soupir de soulagement. Il a parié gros sur eux, et il a bien fait. Une fois équipé, Félicien fait le point sur l’armement disponible.

« On a tous un gilet pareballe, un casque avec radio et une double dotation d’armes : Pistolet et arme d’épaule. J’ai récupéré mon fusil à pompe. Squat à son M14 avec lance grenade et vous avez tous un M14 de base. Par contre, pas de grenade à main ! Il va falloir en récupérer sur place ! »

 


 

(1) « personne n’étant pas la bienvenue ». Cette expression a pour synonyme « personne indésirable ». C’est aussi un terme utilisé en droit avec le même sens.

 

« Bien ! Droopy ? » répond Usagi.

« Brouilleur habituel, les mêmes types de drones, liaison tactique standard… J’ai récupéré ma lampe « spéciale » qui a été amélioré depuis la dernière fois par les techniciens de la base. D’après la note, elle sera plus efficace pour neutraliser tous ceux en face, et ils assurent qu’il n’y aura pas de séquelles après quelques jours ! Je me demande comment ils ont pu tester ça… Sinon, vous n’êtes pas équipé patron !» Rouge brique, le lieutenant s’aperçoit qu’il est le seul à ne pas être armé et équipé.

« Heu… Squat ? » Demande le lieutenant tout en récupérant sont barda.

« Je suis en train de compiler les données tactiques. On est en centre-ville. Deux groupes lourdement armés se combattent autour d’un bâtiment qui doit être leur cible. Il doit déjà y avoir des civils à terre. Les forces de police locales cherchent surtout à sécuriser la zone pour éviter de nouvelles victimes. Mais elles sont dépassées en nombre et surtout en puissance de feu. Plusieurs patrouilles ont subi des tirs. Il y a forcements des morts et des blessés dans leurs rangs. Il semble que les policiers ont réussi l’exploit de limiter toute connexion téléphone ou internet vers l’extérieur. La presse est maintenue au large. » Réponds Squat. Mr Rolf est impressionné. Le groupe semble soudain fonctionner en symbiose avec une efficacité redoutable. Usagi reprend.

« Des idées ? »

« On ne peut se faire déposer, juste à côté, s’ils tirent des SAM, l’hélico risque de s’écraser en milieu de la ville. Par contre, en le faisant passer autour de la ville, dans une zone inhabitée en tirant des « flares » (1). Cela devrait détourner leur attention. Cela peut marcher au moins une fois et nous permettre d’aller au contact avec plus de facilité. » propose Droopy. Les deux pilotes se regardent. Puis le chef de vol propose :

«Il a raison, nous allons examiner les cartes et demander l’autorisation de vol pour un, voire deux passages. Mais nous n’avons pas de « flare » pour faire plus de ces passages. Nous pouvons nous poser quelque part pour attendre votre ordre sans avoir à consommer de carburant. Il faudra demander aux forces de police de dégager les zones de vols pour éviter tout incident et prévenir les autorités pour dégager des couloirs de vol. Mais nous pouvons nous en charger lors du vol. » Rolf les regarde et hoche la tête pour confirmer cette option. Squat prend la parole.

« Il faut se poser à proximité. Puis nous donner un transport terrestre vers la zone de conflit. Là… on va devoir improviser ! Je n’ai pas de meilleur plan. » Usagi se tourne vers Rolf tout en vérifiant son gilet. La décision de Rolf est rapide.

« Je contacte les autorités. On va suivre votre plan. » Décide t’il en montant à bord de l’hélico.

« Mr Rolf ? Vous n’êtes pas équipé ni armé. » constate Usagi

« Vous ne parlez pas allemand, il vous faut quelqu’un sur place pour vous coordonner avec les autorités locales. Ce sera moi ! Et puis, je ne suis pas trop mauvais avec un fusil… »

« On est court question puissance de feu ! » répond Félicien pas réellement ravi.

« J’ai déjà mon montage « lumière » et un PA. Et puis... je devrais pouvoir facilement trouver un flingue... » continue Droopy en tendant à Rolf son fusil d’assaut.

« C’est un honneur pour moi. Je vais tout faire pour en être digne ! » remercie le civil avec un accent germanique tout en prenant le fusil.

 

 

 

(1) Leurres infrarouges. Contre mesure destiner à tromper des missiles se guidant sur la signature thermique en éjectant des leurres dégageant une forte chaleur.

 

L’accueil des policiers allemands est glacial. Heureusement, Mr Rolf parvient réussi rapidement à se faire obéir. En catimini, les quatre français observent les policiers. Ils sont épuisés. Ils doivent gérer les curieux et les journalistes tout en bloquant l’expansion des combats. Car les tirs d’armes automatiques se font entendre au loin. Pire l’épave d’une voiture de police, est visible à peine cent mètres de là. Elle rappelle qu’ils ont déjà chèrement payé l’accomplissement de leur devoir

Si Mr Rolf arrive facilement à se faire obéir des policiers. Il est visible qu’ils sont sceptiques concernant les capacités du petit groupe de combat. Ce qui s’affiche sur leur visage se passe de toute traduction : Que peuvent faire quatre hommes face à deux bandes armées se faisant face à coup d’armes automatiques ?

« Nous avons deux bandes armées qui se font face. La première bande s’est retranchée dans un bâtiment. C’est là où vivait la famille de Tausend. D’après les policiers qui ont pu revenir vivant de cette zone, ils parlent allemands. J’estime qu’il s’agit des Reichsbürgers. Les autres groupes parlent une langue inconnue. J’estime qu’il s’agit de mercenaires de Wagner. Ils cernent complètement le bâtiment « Tausend ».» explique Mr Rolf après avoir longuement discuté avec les policiers.

« A-t-on une idée de leur nombre et de leur équipement ? » Demande Usagi

« Aucune idée de leur nombre. Mais les mercenaires sont équipés de roquettes. » L’épave de la voiture de police qui gît devant eux confirme de manière sinistre l’estimation allemande. Félicien prend la parole.

« Ils sont cernés. Même s’ils parviennent à partir de cette ville, ils ne peuvent pas espérer passer... Pourquoi continuent t’ils à se battre. Ils n’ont rien à y gagner. »

« Pour le secret de Tausend. S’ils le trouvent, ils peuvent espérer passer les données via les réseaux internet, de téléphonie ou même via une liaison satellite. Une fois cela fait, il leur suffit de se rendre… C’est aussi à cause de ce secret, que les mercenaires russes n’utilisent pas de roquettes contre la maison « Tausend ». » explique Droopy.

« J’ai un plan ! » coupe Squat. Devant l’air interrogatif de tous. Il s’explique :

«  On attend qu’ils s’entre-tuent. Après tout, personne ne sait si ce secret existe réellement ! Même si il existe, il y a des chances qu’on ne le trouve jamais ! Et cela évite de se faire trouer la peau !»

« Bonne idée ! Je vote pour ! » valide Droopy avec l’accord tacite de Félicien tandis qu’Usagi lève les yeux au ciel.

« Ce n’est tout simplement pas acceptable. On me signale que plusieurs policiers et civils sont à terre. On ignore encore leur état. Ensuite, les mercenaires russes ont pris des otages. Au vu de ce qui s’est déjà passé. On doit tenter de les libérer. Enfin, il doit rester de nombreux civils qui se terrent chez eux dans ce quartier. Pour tous ces gens, il faut intervenir maintenant. » explique sombrement Mr Rolf. Le petit groupe se regarde en silence, avec un peu de honte dans leurs regards. Usagi est le premier à se reprendre.

« Droopy ? est ce que l’on peut brouiller leurs transmissions ? »

« Oui, mais ils sauront immédiatement que l’on est là. Je propose de libérer les otages d’abord. Puis d’utiliser le brouilleur. Par contre, il faudrait couper les communications civiles. Téléphonie, réseau cellulaire, fibre … tout ce qui peut servir de liaison vers l’extérieur. Les policiers ont déjà dû faire le plus gros. Mais cela limitera sérieusement les capacités des Russes et des « nazis » à communiquer vers l’extérieur.». Mr Rolf se tourne vers l’un des policiers. L’échange est rapide, mais incompréhensible pour les Français. Puis Mr Rolf se tourne à nouveau vers les français.

« Les réseaux cellulaires sont déjà sous contrôle. Le secteur est totalement isolé d’un point de vue « cyber ». Mais, les barrages sur les liaisons internet et téléphonies finiront inévitablement par être contournés. »

« Ok, qui a les drones ? » Demande d’un air martial Usagi.

« C’est vous patron ! » répond en se marrant Félicien. Le lieutenant devient rouge brique !

« A-t-on une idée de l’endroit où sont retenus les otages ? » Demande Droopy au civil allemand avec un accent germanique. Il s’ensuit un bref échange entre lui et les policiers. C’est un policier blessé à l’épaule qui a visiblement les informations. Mr Rolf traduit vite

« Ce policier a été laissé pour mort. Il a vu avant de pouvoir fuir les mercenaires emmener des civils dans le bâtiment qui fait le coin à gauche devant nous .»

« Parfais ! » A ces mots, Usagi ouvre la boite des drones. Trois micros drones sortent et foncent silencieusement vers leur objectif sous les yeux effarés des policiers. Usagi commente en direct les images transmises par le petit essaim.

« Bon, Wagner a un binôme qui surveille notre voie d’arrivée. Ils sont retranchés derrière des véhicules. Impossible de tirer au travers des véhicules ; ils ont renforcé leur barricade avec des gilets pare-balles et en portent eux même. Ils ont des casques avec radio incorporée comme nous. Des « kalachnikovs », des grenades et un pistolet à la ceinture. Ils ont plusieurs hommes à terre du côté de la maison « Tausend ». Visiblement, il y a déjà eu une tentative d’assaut et les Reichsbürgers ne se sont pas laissés faire. Un autre binôme surveille les Reischbürgers. Rien au rez de chausser. Je monte d’un étage et j’observe par les fenêtres. Rien. Rien. Rien… ah ! Un grand pallier et un garde. Je passe dans la pièce d’à côté... Oups !!! »

« Un problème ? » demande Rolf avec anxiété.

« Un garde, j’ai cru qu’il avait repéré l’un de mes drones. Mais il regarde ailleurs. J’approche de la fenêtre. Une grande salle. Une salle de réunion. Au milieu des tables. Se trouve une douzaine de personnes. Les otages… Oui, ce sont les otages. Un, non ! Deux gardes. Ils sont près des portes. Je monte avant que quelqu’un me remarque… Rien à l’étage supérieur, rien au suivant, reste le toit. Oups !!! Encore un garde. Mais il regarde ailleurs en fumant. Il y a une trappe sur le toit. Je dégage ! »

« Peut-on accéder sur les toits depuis un autre bâtiment ? » demande Squat.

«Tu as un plan ? » demande Félicien.

« Comme d’habitude !!! » répond Squat avec assurance.

 


 

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