1890
Les anglais testent leur dernier char à vapeur : le mark IV. Ce blindé à chenille armé de petits canons latteraux est fiable. Mais la chaufferie à charbon en limite l’efficacité. Les anglais favorisent le charbon car ils en ont d’importantes réserves.
Les Allemands étudient l’AV7, c’est aussi un véhicule blindé à chenille dont le moteur est à vapeur. Contrairement aux anglais, il utilise le pétrole raffiné pour sa chaufferie. Il est armé d’un petit canon avant monté sur pivot. Mais l’État major Allemand est réticent à l’emploi de véhicules blindés. Ils lui paraissent trop vulnérables face à de l’artillerie de campagne ou à des obusiers légers. Pour lutter contre les trains blindés Schneider, l’Etat Major allemand préfère investir dans le nouveau canon de campagne de 77mm. L’État Major allemand est d’autant moins convaincu par les véhicules blindés que ses espions lui ont appris que l’armée française ne s’équipe même pas les engins de combat dérivés des transsahariens. Les commandes d’AV7 sont des commandes de prestige imposées par le Kaiser et ces engins ne sont pas pris au sérieux.
Le 75mm est testé par l’armée de terre. Il faudra plusieurs mois pour régler toutes les difficultés et mettre en place l’outillage nécessaire à la production. La marine nationale achève de mettre au point des obus perforant pour son usage. Ce sont les « 75 modèle 10 ». Ces obus finiront par équiper les cuirassés terrestres pour lutter contre les blindés étudiés dans les pays européens.
Retour de l’Ingénieur naval Bertin en France. L’empire Japonais a demandé une prolongation de son détachement. Mais la république française à besoin de lui pour mettre sur les rails la nouvelle politique navale française. Ecoeuré par les chasses aux sorcières qui ont eu lieu ministère de la Marine après l’humiliation de Mers el Kebir, le gouvernement français a décidé de replacer les arsenaux sous sa responsabilité directe. Le personnel dans les arsenaux qui n’approuvait pas les décisions de l’État Major a tout simplement été muté en outre-mer ou mis en disponibilité. Matés, les arsenaux comprennent le « message » du gouvernement et cessent les nombreuses querelles qui retardait l’avancement des travaux. Dans les faits, le travail est beaucoup plus avancé qu’on ne le pense, ce qui va considérablement faciliter le travail de l'ingénieur Bertin.
Le projet de croiseur léger, inspiré des plans de Bertin doit être mis en œuvre le plus rapidement possible. Ce sera la série des « Villes de France ». D’un tonnage léger, bien armé 2x140mm, 6x47mm, et deux tubes lance torpilles dirigés vers l’avant. Tout l’armement est en tourelle. Dès le départ, la conversion des 47mm en 75mm est prévue. La marine attend la livraison des 75mm qui sont à l’étude. Dans le même temps, la mise en chantier d’une version plus lourde (3500 tonnes), nommé « province de France» est lancée. Son armement de 4x140mm, de 4x47mm (prévu pour des 75mm) et de deux tube lance torpille paraît léger, mais Bertin choisit de renforcer l’autonomie le cloisonnage et le blindage. Au lieux de deux groupe propulseurs, les « Province » en auront trois. L’utilisation des mêmes équipements et du même armement permet de réduire les coût, les délais de livraisons et la formation du personnel. Bertin s’inspire directement de l’ingénieur naval royal Sané qui avait utilisé cette méthode sur les vaisseaux à voile avant la révolution française. Le premier soin de L’ingénieur Bertin est de rationaliser le parc d’artillerie à quelques calibres. Ceux sélectionnés sont récents, à forte vitesse initiale et grande cadence de tir. Un choix principalement financier. La construction du seul « tube » d’un canon de 294mm coûte 300 000 francs or pour une durée de vie de qui ne dépasse pas 300 tirs. Et le seul moyen de faire baisser les coût est de mettre en place des productions en grande série. La mise au point des nouvelles poudres hélicoïdales révolutionne l’artillerie et impose l’étude de nouveaux canons. Ce qui impose une révision complète des armes embarquées sur les navires. Bertin en profite pour imposer le choix des calibres utilisés par la marine nationale. Le calibre des canons léger est déjà tranché et à l’étude en coopération avec l’armée de Terre : ce sera les 25mm et les 75mm. Les calibres intermédiaires équipant l’artillerie des croiseurs sera le 140mm et le 240mm. L’artillerie lourde sera composée de 300 mm. Les navires déjà en service seront modifiés et porteront les nouveaux canons. Les anciens canons et leur munition seront stockés au profit des batteries côtières ou des forteresses de l’armée de terre. De nombreuses fortifications de type « Serré de la Rivière » sont modernisées grâce aux canons léger de la marine nationale. En contre partie, l’armée de Terre fourni l’armement individuel (Revolver et fusils ) et l’équipement personnel à la marine nationale. Les économies d’échelles sont suffisamment importantes pour financer ces travaux car elles permettent aux fournisseurs de consentir des réductions conséquentes aux armées françaises.
Reste la question des cuirassés, dont l’encombrant cuirassé « Hoche », et des croiseurs cuirassés en construction. De nombreux navires sont à divers stade de construction et les investissements déjà engagés sont trop important pour être abandonnés. Bertin décide de ne porter les travaux de modifications sur les seules tourelles afin d'embarquer l'artillerie sélectionnée quitte à perdre en puissance de feu.
Bertin commence par le cuirassé « Hoche » qui est profondément modifié. Ses lourdes tourelles en barbettes sont supprimées. Les mats militaires et l’artillerie en sabord est enlevée et remplacée par six tourelles de 140mm. Ainsi modifiée, les superstructures accueillent des télémètres optiques permettant une visée optimale à la portée accrue. La proue est modifiée par l’ajout d’un franc bord. En quelque mois, c’est un nouveau « Hoche » qui prend la mer. Si il est beaucoup moins armé, ses qualités nautiques se sont nettement améliorées. La réputation de Bertin en sort grandie. Pour Bertin, le « Hoche » va se révéler être le prototype idéal. La place dégagée par l’artillerie en sabord permettra de tester à la mer de nouveaux matériels comme la Télégraphie sans fil ainsi que de nouvelles architectures navales.
Au fur et à mesure des périodes d'entretien les anciens cuirassés et l’ensemble des navires sont modifiés pour supporter une artillerie en tourelle dans les calibres imposés. Les croiseurs cuirassés en construction sont modifiés pour supporter cette artillerie lourde, mais leur artillerie secondaire en casemate est abandonnée au profit d'une artillerie légère en tourelle sur le modèle du « Hoche ».
Bertin choisit de modifier la série des croiseurs cuirassés déjà en dotation. L'ingénieur calcule vite que toute augmentation de blindage, ou d’artillerie nécessite une augmentation de puissance exorbitante pour maintenir l’avantage de vitesse de ces croiseurs cuirassés. C’est pourquoi, il préconise des navires plus simples, malheureusement moins rapides mais à la fois mieux armés et surtout beaucoup moins cher. Les principales modifications portent sur le système de propulsion. Plus que le passage au pétrole raffiné, C'est l'utilisation de chaufferies moins performantes, mais plus économes qui surprend. Bertin veut doter les escadres françaises de navires protégés moins rapides, économiques et dotés d’une forte autonomie. Ces navires, capable d'agir loin des bases navales françaises, deviennent le cauchemar des Britanniques. La flotte française devient en quelques mois capable de projeter des escadres conséquentes sur toutes les mers du monde.
L’ensemble de ces mesures prendra plusieurs années avant d’être effectif. Toutefois, elle dégage une impression cohérence et d’efficacité. Les mesures prises renforcent non seulement le prestige de la marine nationale, mais permet aux chantiers navals français d’obtenir de nouvelles commandes de la part de la Russie et de la Grèce qui commandent des croiseurs légers dérivé de la série « ville de France ».
L’ingénieur Bertin prend contact avec son ami, le Capitaine Estienne. Il lui fait envoyer les plans des tourelles de 75mm pour croiseur étudié par les arsenaux pour qu’il puisse en équiper les cuirassés terrestres. En contre partie, le Capitaine Estienne met au courant l’ingénieur naval des innovations de Tesla et de Branly. Très intéressé, Bertin prend contact avec la société Schneider pour des postes de télégraphie sans fils naval.
Livraisons des Trains blindés russes armés de canons mitrailleurs et de roquettes à l'armée impériale Russe. Une fois testés, ils défilent devant le Kremlin et sont envoyés dan le Turkmenistan. Cette province a été annexée depuis seulement cinq à l’Empire et de nombreux mouvements indépendantistes se manifestent. Pour les Russes, les trains blindés apparaissent comme le moyen idéal pour protéger les convois les attaques de guérilla. D'abord impressionnés, les rebelles décident de regrouper leurs forces et de tenter de les détruire lors d'une attaque. Cette attaque est bloquée par les canons mitrailleurs, puis leurs positions sont pilonnées par les roquettes. C’est un véritable massacre. Ce sera la seule action militaire des trains blindés dans cette région. Le Tsar envoie une lettre de satisfaction officielle à l’entreprise Schneider. Malgré son réel impact psychologique sur les populations. Le train blindé se révèle en fait inadapté aux opérations en dans les zones montagneuses. L’État Major Russe les envoies rapidement en Sibérie où ils se révèlent plus à leur aise.
Lancés par l’initiative du Lieutenant Genty, les premiers véhicules Panhard-Levassor blindés sont construits sur une base de camion. Blindés, ils se révèlent beaucoup plus facile à utiliser que les cuirassés terrestres. Malheureusement, ils sont incapables de suivre ces derniers dès que le terrain devient difficile (boue, crevasse, obstacle). Les premiers exemplaires sont finalement envoyés en Afrique du nord où ils se révèlent plus à l’aise malgré de nombreux ensablements. Parfois armés par des marins, ces véhicules sont rapidement surnommés les « Genty-torpilleurs ». Les Touaregs, mais aussi les bandes de bandits qui sillonnent le désert tentent plusieurs attaques contre les convois protégés par les « Genty Torpilleurs », Toutes leurs attaques sont repoussées. Les véhicules armés de canons mitrailleurs se montrant les plus redoutables.
Recueillant les rapports russes sur les trains blindés et ceux sur les « Genty-Torpilleur » Une faction de l’État-major de l’Armée française préconise de motoriser l’arme de la cavalerie. « le moteur condamne le cheval ». La transition entre la propulsion à voile et la propulsion à moteur dans la Marine lors du siècle est un guide pratique pour l’État-major de l’armée française. Mais sous la pression de nombreux officiers de cavalerie, cette préconisation est repoussée « siné dié ». Une cavalerie motorisée sera bien développée, mais qu'elle porte atteinte à la cavalerie classique...
Les véhicules à roue Panhard-Levassor se révèlent utiles, mais d'une mobilité limitée. Un véhicule de cette taille mais dotée du système propulsif des cuirassés terrestre devrait avoir une mobilité correcte quel que soit le terrain. C’est encore le Capitaine Estienne qui est chargé de concevoir ce dernier véhicule.
Malgré la bonne santé de l’économie française, la superposition des programmes d’armement déjà en cours impose que ce nouveau véhicule soit le plus économique possible. Comme Panhard-Levassor étudie un nouveau type de véhicule dérivé des « Genty torpilleurs ». Le capitaine Estienne calcule vite l’intérêt économique de ces véhicules par rapport au développement d’un tout nouveau véhicule blindé à chenille. C’est pourquoi, il décide de favoriser les véhicules Panhard-Levassor dans plusieurs configurations afin d’aider cette entreprise à développer un nouveau véhicule de combat à roue. Plusieurs officiers de cavalerie, ralliés au moteur, l’aide dans le même à définir les doctrines et à tester les prototypes.
Branly continue de mettre au point les dispositifs de télégraphie sans fil au profit des armées. En faisant des tests sur de nouveaux appareillages, il a l’intuition que l’on peut modifier les dispositifs pour détecter tout métal conducteur à distance, mais aussi tout rayonnements électromagnétiques. Branly à l’intention de réétudier le rayonnement électromagnétique. Il soumet son idée à son ami Tesla, qui comprend immédiatement que Branly vient de trouver un système de détection à distance qui ne dépend plus de la vision. L’idée est soumise aux autorités françaises. Celle ci sont d’abord incrédules. Mais la marine, en particulier, en comprend vite tout l’intérêt de ce nouvel équipement pour combattre de nuit ou par temps de brouillard. Ce programme de recherche ne sera mis en place qu’une fois les premiers systèmes de télégraphie sans fils opérationnels. Car les nouveaux systèmes de communications bénéficient d’une absolue priorité
Dans le cadre de la mise en place de la télégraphie sans fil, la tour Eiffel apparaît comme une antenne idéale. Elle permettrait de créer un réseau de communication militaire tout autour d’elle. Au motif d’expérimentation scientifiques sur les rayonnements cosmiques. L’équipe de Branly et de Tesla investi les lieux et commence à étudier les modifications nécessaires pour équiper la tour. Les premières estimations de la portée de d’un émetteur radio sur le monument parisien dépassent les espoirs les plus fou de l’État Major des armées.
Si les ordonnateurs apparaissent un peu partout en France, ils fonctionnent en général de manière indépendante les uns des autres. Seul le fichier de Police est accessible depuis les principales villes françaises en utilisant la télégraphie. Calqué sur ce modèle, les banques françaises organisent leur propre réseau en utilisant les services des Postes et télégraphes pour faciliter leur gestion. L’augmentation de l’utilisation des réseaux télégraphiques pour joindre les centres mécanographiques est une nouvelle source de revenue pour les Poste et Télégraphes et les finances françaises. Mais les risques de saturation du réseau télégraphiques entraîne sa rénovation, puis son extension. La France se couvre alors de fils de cuivres.
Après plusieurs articles de Canon Doyle, Scotland Yard envoie une délégation auprès de la société Peugeot. Un premier ordonnateur est acheté pour faciliter l’utilisation du fichier de police de Londres. Les Anglais ont tenté de développer leurs propres mécanographes. Mais comme ils ne peuvent pas utiliser les procédés français ou ceux de Baddage, ces développements sont des échecs
Guillaume II répudie Bismarck comme chancelier de l’Empire Allemand. Il est remplacé par le général Caprivi. Les engagements qui liaient les Empires Allemands et Russes ne sont plus renouvelés. Cet événement ne fait qu’amplifier le rapprochement franco-russe. Les russes voient d’un mauvais œil l’évolution de l’Empire Allemand qui apparaît de plus en plus comme un adversaire potentiel. A cette menace s’ajoute celle de la montée de l’Empire Nippon en Asie et de l’activisme accru des Anglais au proche orient et en mer noire. Les problèmes internes de plus en plus marqué de l’Empire Ottoman dans cette zone ne fait qu’accroître les tensions. Pour faire face, le Tsar décide du rééquipement de ses armées. Dans ce contexte, la République française apparaît non seulement comme un fournisseur d’arme, mais aussi comme un allié de plus en plus important.
Fondation à Cannstatt en Allemagne de Daimler Motoren Gesellschaft. Cette société est chargée par le gouvernement de fournir les moteurs nécessaires au comte Von Zepellin pour qu’il équipe ses dirigeables.
Von Zeppelin fonde la Luftschichiffbau Zeppelin (LZ) à Friedrichshafen. Cette entreprise est chargée de la construction des ballons rigides qu’il a imaginé. Les ingénieurs Kober et Dûrr sont chargées de la conception technique.
Brouille définitive de Ader de Clément. Mr Ader quitte définitivement l’entreprise Clément Bayard. Toujours soutenus par quelques officiers, il s’intéresse à de nouveaux projets en aéronautique. Le programme des plus lourds que l’air semble condamné malgré des vols réussis dépassant le kilomètre pour une dizaine de mètres d’altitude.
La marine nationale touche son premier dirigeable semi-rigide dérivé du « France III » de Renard et Krebs. Les tests sont prometteurs et l’engin s’avère idéal pour l’escorte de convoi, la surveillance ou la reconnaissance. Malheureusement, le prototype est endommagé lors d’un coup de vent soudain.
Pour Renard et Krebs, c’est l’incident de trop. Les deux officiers sont de plus en plus convaincus des avantages des plus lourds que l’air sur les plus légers que l’air. Ils quittent le programme de dirigeable pour intégrer l’équipe « Clément-Bayard ». Leurs compétences en matière de moteurs et de gestion d’équipe technique est une réelle plus valu qui permet d’accélérer la mise au point des prototypes étudiés.
Suivant les compte rendu de Renard et Krebs, l’armée française se désintéresse des plus légers que l’air au profit des plus lourds que l’air. Par contre la marine s’investit à fond dans le programme de dirigeable. Une tentative d’armement utilisant les nouvelles roquettes de 155mm de l’armée provoque la mort d’un des équipages lorsque l’hydrogène du ballon prend feu.
Des recherches pour un gaz non inflammable sont lancés. Si elles ne donnent rien de tangibles, elles permettent la création de centres de recherche en Chimie français indépendants de ceux des Allemands. En attendant, l’armement prévu pour ces ballons est constitué de bombes dérivés d’obus lourds et de bombes planantes dotés de moignon d’ailes. Ces dernières, malgré un encombrement plus important ont une meilleure portée, mais la précision laisse terriblement à désirer. L’embarquement de mines pouvant être larguée dans les ports adverses est testé. Cette dernière option apparaît comme le moyen d’imposer un blocus maritime à une force adverse plus puissante tout en évitant de sacrifier des bâtiments. L’utilisation des torpilles navales, trop chères et surtout trop fragiles pour être larguée est abandonnée, malgré plusieurs vols de dirigeable ainsi armés.
Malgré le secret imposé sur ces vols, les Anglais et les Allemands suivent les tests français avec attention.
L’US Navy n’est encore que la sixième flotte du monde, avec 122 000 tonnes. La faiblesse de celle-ci par rapport aux autres nations fut critiquée et en 1890, le Naval Policy Act (Conseil de politique maritime), nommé par le secrétaire de la Marine Benjamin Tracy affirma la nécessité pour les États-Unis d’avoir une flotte puissante non seulement pour ses défenses côtières mais aussi pour protéger ses routes commerciales. Ses recommandations ne furent pas entièrement suivies mais on s’orienta néanmoins avec le Naval Act de 1890 vers une politique plus ambitieuse.
Le centre diplomatique international est officiellement créé à Paris malgré l'absence remarquée des gouvernements allemands, anglais et austro-hongrois. Le gouvernement italien envoie une délégation officielle. Ce qui provoque l'ire du Kaiser qui se considère comme le chef naturel de la triple alliance. Comme convenu, les premières discussions portent uniquement sur des accords financiers et commerciaux.