Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Système Arcadie, Secteur spatial de l'Impérium

L’Oiseau de Feu, un aéroplane géant steam punk et … russe

1 Février 2024 , Rédigé par Droopy Publié dans #steam punk

 

L’histoire à retenu que le premier vol humain est celui des frères Wright. Du moins l’histoire écrite par les anglo-saxons. Or ces derniers ont tendance à oublier les Français (qu’ils n’aiment pas… sauf lorsqu’ils ont besoin de nous) et les Russes (qui sont tous des communistes… même lorsque le communisme n’existait pas!).

Or en France nous avons Clément Ader qui a pris son envol bien avant les frères Wright (Ce qui n’enlève rien à leur mérite ). Pour les Russes, c’est Alexandre Mojaïski qui réussit à décoller 20 ans avant les Wright…

Alexandre Mojaïski est un contre-amiral russe. Formation technique, carrière et avancement sont très bon et lui permet d’obtenir ce grade élevé… mais il est obsédé par un rêve fou : voler. En 1860, il quitte la marine alors qu’une formidable carrière l’attend. Une fois libre de toute obligation, il étudie les oiseaux et fabrique des cerfs-volants qu’il teste… avec plus ou moins de succès, comme l’atteste ses nombreux séjours à l’hôpital. Si les débuts sont hasardeux, il réussit à créer un modèle d’avion motorisé en 1876. Cet engin, qui peut être considéré comme l’un des ancêtres des drones, est propulsé par des hélices. La motorisation est assurée par un ressort d’horloge métallique et permet une vitesse de 5 m/s. Il peut voler en transportant une charge de 1 kilogramme. L’engin est examiné avec enthousiasme par les ingénieurs de la marine russe.

Dans la même année, Alexandre Mojaïski réussit à voler dans un cerf-volant. Si, cela paraît anecdotique, il ne faut pas oublier que les cerf-volants sont considérés à l’époque comme le futur moyen de reconnaissance aérien à la place des ballons fixes. Ces derniers sont difficiles à transporter et à mettre en œuvre avec l’indispensable production d’hydrogène nécessaire à leur envol. Les cerf-volant vont équiper bien des armées et des marines (dont la notre ) jusqu’à l’apparition d’avions fiables durant la première guerre mondiale. Là encore, les ingénieurs de la marine russe sont très impressionnés… mais pas suffisamment pour financer son prochain projet : un « projectile aéronautique » contrôlé par un pilote.

Contrairement à ce que pensait Alexandre Mojaïski, la guerre contre l’Empire Ottoman ne fait pas changer d’avis la marine russe. Alexandre Mojaïski s’est ruiné, car il finance lui-même tous ces projets. C’est lorsqu’il doit mendier pour se nourrir, que la marine russe lui accorde des fonds pour continuer la conception de son avion : l’« oiseau de feu »

En 1884, l’« oiseau de feu » est prêt. Le fuselage est techniquement proche d’un canoë. Les membrures sont en bois et recouvertes de tissus. Les ailes rectangulaires sont fixées au fuselage et des mats les rigidifient grâce à des câbles métalliques. Deux moteurs à vapeur (environ 15 cv chacun) sont fixés à l’avant et actionnent trois hélices de quatre pales. Cet appareil impressionnant mesure 15m de long pour 24 mètre d’envergure et pèse une tonne. On le connaît précisément grâce à la description du journal Novoïé Vremia (Temps Nouveaux)

En 1884, Alexandre Mojaïski a 57 ans, il est rapidement décidé qu’un mécanicien va prendre sa place aux commandes de l’Oiseau de feu. On ne connaît pas les sentiments respectifs de l’inventeur et du pilote…

L’avion prend son envol dans un champ près de Saint-Pétersbourg. Il s’élève dans les airs en ligne droite, parcours une centaine de mètres … avant que les moteurs ne tombent en panne ! Malgré cela, le vol est réussi. Pour tous, l’Oiseau de Feu est un prototype viable, mais qui doit faire l’objet de développement.

Mais Alexandre Mojaïski est vieux, fatigué et sa santé est mauvaise. Les crédits ne suivent pas, Des moteurs à la fois plus léger, plus fiables et si possible plus puissants sont nécessaires… ils ne pourront ni être produits, ni être acheté à l’étranger. Épuisé Alexandre Mojaïski s’éteint en 1890 en continuant malgré tout à travailler. En vain, l’Oiseau de Feu est abandonné. Il sera brûlé cinq ans après.

Que reste t’il du travail d’Alexandre Mojaïski ? Plus qu’on ne le pense. Un certain Sikorski va reprendre la suite et lui aussi produire un géant des airs : l’Ilia Mouromets. Sikorski sera obligé de fuir la Russie après la révolution russe, mais il va créer un géant industriel aéronautique aux USA. Cet ingénieur va produire des avions, avant de se lancer dans une nouvelle aventure : l’hélicoptère.


 


 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article