L’Alchimie en pleine ère Steam Punk.

A la fin du XIXe siècle, les sciences sont devenues des sciences « dures ». Lavoisier, en particulier, est à la base de la Chimie. Science hautement technique qui fait passer l’Alchimie pour une relique du passé. Mais est-ce réellement le cas à cette époque ?

L’Alchimie est une science à part entière depuis la renaissance. Les apports de l’Alchimie à la science occidentale moderne sont nombreux et touchent des domaines variés. Ainsi, Newton à qui on doit la théorie de la gravité, est un Alchimiste de renom. Alors que les sciences modernes s’imposent, on compte encore de nombreux alchimiste en Écosse, en Allemagne… et à peine quelques dizaines en France. L’importance du siècle des lumières au XVIIIe siècle est à la base du déclin de l’Alchimie dans notre pays. La création d’écoles « scientifiques » après la révolution et surtout la réforme scolaire de la IIIe république projettent la France directement dans la modernité. Même dans les provinces les plus reculées, les instituteurs donnent à chaque enfant un socle de connaissance commun dont est exclu l’Alchimie.

Le romantisme remet l’alchimie à la mode. Mais elle n’est déjà plus considérée comme une science dans notre pays. De nombreux alchimiste se tournent depuis un certain temps vers les sciences modernes, dont la Chimie. Ils veulent tenter de moderniser l’alchimie pour en faire une science moderne. La société Alchimique de France, dirigée par Mr Jollivet-Castelot, Delassus et d’Hooghe est à la pointe de cette démarche. Nombre des membres de cette société finiront par devenir de véritables chimistes… même si ces derniers continueront à se revendiquer « Alchimistes ».

A l’opposé, on trouve des alchimistes qui continuent à se plonger dans les bibliothèques à la recherche d’anciens textes. Souvent moqués, ces derniers sont parfois à l’origines de découvertes historiques surprenantes : comme la découverte des recherches en logique mathématique datant du moyen-âge !

Au delà de ces groupes hautement respectables, on découvre qu’à l’époque de nombreux « alchimistes » font breveter des méthodes pour transformer des métaux divers en or. A l’époque, cela ne fait « tiquer » personne. Ces escrocs s’appuient sur l’alchimie pour convaincre des « investisseurs » de les soutenir. Edward Brice, un américain, est un des noms qui ressortent des archives dans ce genre de cas. On trouve des articles mentionnant des transformations de vils métaux en or, ou en cuivre . Il faut aussi noter des articles, souvent teintés de fantastique, relance ponctuellement l’intérêt pour l’Alchimie. L’expérience de la Haye en 1666. Où un certain Helvetius, médecin du prince d’Orange, va voler un échantillon à un inconnu pour réussir à transformer le plomb en or est l’un des plus connus…

Au delà de l’anecdote, l’alchimie se transforme et s’intéresse alors aux relations entre les plantes, les métaux et divers corps chimiques. Les propriétés du phosphate sur la croissance des plantes sont remarqués. Cette approche est à l’époque ignorée des sciences dans le monde. Mais les alchimistes, qui considèrent, que les métaux, comme le reste de la création ne cesse d’évoluer, s’intéressent aux interactions entre les éléments chimiques et le vivant…

La création du tableau de Mendeleïev va porter un coup fatal à cette nouvelle vision de l’alchimie. Le tableau représente les atomes comme des particules immuables. Mal comprise par la population, chacun considère alors que la vision de l’alchimie est forcement fausse. Si les atomes ne se transforment pas et sont des éléments « fixes », les transformations de l’alchimie sont forcement des erreurs. A partir de ce moment l’alchimie perd de l’importance pour la population. Elle devient une relique historique. Pourtant, l’utilisation en masse des munitions chimiques, les gaz de combat, lors de la première guerre mondiale va démontrer toute l’importance des interactions les éléments chimiques et le vivant...