Futurologie Steam punk (1)

Prévoir l’avenir est une préoccupation universelle. Le « siècle de la vapeur » (fin XIXe, début XXe siècle) n’y échappe pas. Mais avec les bouleversements apportés par la science, l’exercice change profondément. On cherche à savoir comment on vivra dans l’avenir. Pour la première fois, le politique cède le pas sur la technologie. Cette vision « futurologique » est celle de la période de référence pour le Steam punk.

En 1905, Henry de Graffigny publie un article sur la vie de demain. Il s’intéresse aux apports industriels et scientifiques à la société de 1950. C’est intéressant car cela montre quelles sont les principales préoccupations en ce début de XXe siècle. La méthode de Henry de Graffigny est intéressante : il ne s’interesse qu’aux techniques existantes. Ces dernières ne sont parfois que des théories, mais elles existent. Ici pas de création romanesque, on est loin de Jules Verne, André Laurie ou Wells, mais du concret appliqué aux préoccupations de leur temps.

La principale préoccupation est l’application des sciences à l’agriculture. La lutte contre les disettes est primordiale. Et elle peut être gagnée grâce à l’utilisation des méthodes maraichères à l’échelle industrielle. On envisage la culture hors sol sur d’immenses surfaces avec un apport contrôlé de nutriments, d’eau et de lumière. Une méthode qui revient sur le devant de la scène avec la culture e ville.

La pisciculture avec l’utilisation raisonnée et scientifique des océans doit apporter de nouveaux compléments alimentaires. Déjà à l’époque, avec la surpêche des baleines, on a touché du doigt les risques de surexploitation du milieu naturel.

De la même façon, on envisage, la production chimique de certains alimentaires comme le sucre. Lorsque l’on récapitule ce seul aspect on s’aperçoit combien ces prédictions sont justes. En effet, après la seconde guerre mondiale, on voit apparaitre une agriculture productiviste qui est très proche des prédictions de Henry de Graffigny.

Une autre des grandes préoccupations de l’époque est la maitrise du temps. Avant de chercher à le maîtriser, on veut déjà pouvoir le prédire. Cela afin d’améliorer la production agricole mais aussi de mieux gérer les risques météorologiques.

Cette prédiction semble être une réussite. Et très honnêtement, elle l’est. Mais au début du XXe siècle on envisage de prédire la météo grâce à la surveillance… des tâches solaires.

On envisage aussi, de maîtriser le temps grâce à des ballons et des fusées emplies de produits explosifs et chimiques, des paratonnerres géants et d’autres inventions dignes de Black et Mortimer. La maîtrise du temps est un autre fantasme steam punk auquel est souvent associé Tesla.

Au-delà des rêves, On envisage plus simplement d’utiliser des remorqueurs pour capturer et remorquer des Icebergs. Cela pour irriguer les zones semi-désertiques. En utilisant des plantes sélectionnées, on espère développer de nouvelles zones agricoles et de faire reculer les zones désertiques. Une préoccupation bien moderne. Il faut rappeler l’existence de la « barrière verte », une barrière d’arbre et de végétation capable de faire reculer le désert. Une réussite inexplicablement abandonnée par le jeune gouvernement Algérien.