La lumière « russe » steam punk : Pavel Iablotchkov

L’éclairage public a été une des grandes transformations du XIXe siècle. On retient l’éclairage à Gaz, les querelles entre Edison et Tesla et on oubli facilement d’autres inventeurs comme Pavel Iablotchkov. Ce Russe, inventeur des fameuses Bougies « Iablotchkov » va éclairer les villes européennes avant d’éclairer celles de son pays natal. Le surnom de « ville lumière » attribué à Paris doit beaucoup à cet homme.

En 1847, Pavel Iablotchkov voit le jour dans la région de Saratov. Comme la majorité des russes « aisés » sa formation se fait à domicile. Il complète sa formation à l’école d’ingénierie militaire de Saint-Pétersbourg. Il y découvre un sujet fascinant : l’électricité. Mais les militaires russes ne sont pas intéressés par cette énergie. Avec un ami, Nikolaï Gloukhov, il démissionne de l’armée et fonde une entreprise afin de produire des appareils électriques.

Dans les laboratoires de cette entreprise, Pavel Iablotchkov constate que lorsque deux électrodes de carbone sont en contact dans un bain électrolytique, cela génère un arc électrique. Ce n’est pas le premier à constater cela. Mais Pavel Iablotchkov à l’idée d’utiliser cet arc électrique pour générer de la lumière. Ce dispositif est connu sous le nom de « bougie Jablochkoff ».

Le dispositif est rapidement mis au point, mais l’entreprise de Pavel Iablotchkov et de Nikolaï Gloukhov doit fermer. L’entreprise n’est pas rentable.

Pavel Iablotchkov décide alors de partir en Amérique pour vendre son invention. Il n’ira pas plus loin que Paris...

Ne pouvant pas se payer un billet pour l’Amérique, il visite la société Abraham-Louis Breguet et en profite pour parler de son travail. Breguet est impressionné et recrute Iablotchkov. La bougie électrique est mise en production et présenté par Iablotchkov à l’Exposition des instruments physiques de Londres en 1876.

A ce moment le dispositif devient célèbre sous le nom de « lumière russe ». La durée de vie des bougies électrique est la même que celle des bougies (plus ou moins deux heures ), mais la lumière électrique est incomparablement plus puissante. Le succès commercial est total.

Patriote, Iablotchkov, décide de racheter le brevet pour transférer la production dans sa Russie natale. Il investit toutes sa fortune (environ un million de francs de l’époque ) et lance son entreprise. Les bougies Iablotchkov illumine le théâtre Alexandrinski, et de nombreux édifice à Saint-Petersbourg. Les navires russes sont également éclairés par ce dispositif. Mais malgré cela, l’entreprise n’est pas rentable. D’une part l’éclairage public russe, lorsqu’il existe, est majoritairement à Gaz. Et les municipalités n’ont pas envie d’investir à nouveau alors que leur éclairage est parfaitement fonctionnel. Ensuite, la production de nombreux composants produits en France qu’il faut faire venir. Ce qui rend les bougies électriques beaucoup trop chères.

Ce qui va achever l’entreprise c’est l’apparition des lampes à incandescence. Ces dernières sont moins lumineuses, mais elles coûtent beaucoup moins chères et surtout elles peuvent durer 1 000 heures au minimum. Pavel Iablotchkov ruiné doit fermer son entreprise.

Il tente de poursuivre ses recherches sur l’éclairage, mais sa santé décline. Il meurt oublié de tous en 1894 à Saratov