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Système Arcadie, Secteur spatial de l'Impérium

Les cabinets de curiosité, le multimédia Steam Punk

4 Décembre 2019 , Rédigé par Droopy Publié dans #steam punk, #divers

Les cabinets de curiosité sont extraordinaires. Ils ont traversé les siècles, tout en gardant ce côté fantastique et mystérieux qui fait leur charme. Ils représentent à la fois le moyen âge, l’humanisme mais aussi les sciences et le paranormal. Les cabinets peuvent n’être que de simples amoncellements d’objets divers ou le point de départ de collections reconnues, voire de musées moderne. Traversant les siècles et s’adaptant à chaque fois, ils sont à la fois admirés, décriés ou même moqués, mais quel que soit leur forme et leurs contenus, ils sont une image poétique, scientifique et culturelle des époques qu’ils traversent.

Les cabinets de curiosités se développent au début de la renaissance en Europe. A cette époque, ne quitte guère sa ville ou son village. Chaque voyage est une aventure, dangereuse, dans un univers vaste et méconnu. Les premières cartes, les premiers récits de voyages contiennent données scientifiques, monstres et légendes. Mais pour quelqu’un habitant dans les terres un cadavre séché de pieuvre est déjà un animal extraordinaire. Le crane d’un crocodile est celui d’un dragon. La dent d’un nerval est la corne d’une licorne… Ces objets sont regroupés, organisés dans des cabinets de curiosité. On montre son cabinet de curiosité avec fierté et pour se démarquer on cherche de la nouveauté. Selon les époques et les goûts, on va ajouter des herbiers, des armes, des antiquités, des livres, des mécanismes etc etc etc.

Quelques propriétaires ou amateurs vont classer ces cabinets jusqu ‘à en faire des collections. La collection espagnole Ferrare, regroupant des écorchés (en cire) médicaux sera considérée comme prise de guerre par Napoléon Bonaparte. Envoyée à Montpellier elle va servir à former médecins et chirurgiens.

Sous Louis XIV, le cabinet de curiosité commence à passer de mode. Colbert, ministre des finances organise et subventionne la science… au profit des manufactures royales. Les cabinets de curiosité cessent d’être des objets scientifiques (au sens humaniste du terme) au profit des académies et des musées. Ils y gagnent en kitsch et en poésie avant de sombrer dans un oubli relatif.

Au XIXe siècle, on se passionne pour l’histoire, la géologie, les mécanismes, la botanique et … les sciences occultes. Or les cabinets de curiosités regroupent en un seul endroit tout cela. Ils redeviennent à la mode. On y découvre des fossiles, on augmente les collections existantes grâces aux colonies en Afrique et en Amérique. Et selon les moyens et les goûts, ces cabinets vont évoluer en collections qui augmenteront souvent les fonds des musés nationaux. C’est la première guerre mondiale qui va mettre fin à cycle. Les cabinets ne retombent pas dans l’oubli pour autant. Ils deviennent le centre d’intrigues romanesques et fantastique. C’est l’apparition de la SF et des comics qui va les faire disparaître de l’imaginaire collectif.

Une disparition qui sera loin d’être totale. Le genre Steam punk, mais aussi le fantastique remettent le cabinet de curiosité en avant. Dans un tel lieu, on peut trouver artefact magique, textes anciens, idoles étranges, plantes inconnues, cartes oubliées… Paradoxalement, c’est à ce moment précis que le cabinet de curiosité se retrouve associé dans l’imaginaire collectif au XIXe siècle (et au Steam punk) pour cesser d’être associé à la renaissance.

Les cabinets de curiosités inspirent ouvertement des sites internet. Certains s’inspirent de leurs contenus et de leur époque. D’autres de leur fonction et de leur organisation. Ils y regroupent mythes et légendes créant à leur façon de nouveaux cabinets de curiosité.

Les photos que je joins à ce post proviennent d’une exposition à Landerneau (Bretagne) sur les cabinets de curiosité. Il est amusant de constater que ce sont souvent les plus vieux qui ont voulu voir une expo qui n’intéressaient absolument pas les plus jeunes (commentaires entendus dans la queue : « truc d’ancêtres ». « Nul ! »…). Pourtant, beaucoup d’adultes n’ont pas apprécié l’exposition (Remarques entendues lors de ma visite :  « moche », « non structurée », « de mauvais goût », « aucun apport scientifique ou culturel »…) Paradoxalement, les plus jeunes étaient fascinés et n’hésitaient pas à consulter leurs téléphones portables pour avoir plus d’informations et de photos sur ces cabinets de curiosité à la fois si repoussants, étranges et pourtant si fascinants…

Les cabinets de curiosité, le multimédia Steam Punk
Les cabinets de curiosité, le multimédia Steam Punk
Les cabinets de curiosité, le multimédia Steam Punk
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