Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Système Arcadie, Secteur spatial de l'Impérium

L’artillerie électrique, la fin de l’armement à poudre ?

22 Mai 2020 , Rédigé par Droopy Publié dans #divers

On a du mal à l’imaginer, mais avant la poudre existait déjà une artillerie. Il s’agissait d’artillerie mécanique. En exploitant les propriétés mécaniques des matériaux, l’énergie potentielle ou l’inertie, les armées antiques, puis moyenâgeuses, européennes et chinoises ont développés des arsenaux redoutables. La poudre va offrir une puissance incomparable. La poudre stocke un potentiel énergétique important dans un volume restreint. En libérant cette énergie ont peut propulser un objet à une vitesse très importante. L’énergie que l’on peut utiliser dans une artillerie à poudre est considérablement plus important qu’avec une artillerie mécanique. Le plein potentiel de cette ne pourra être exploité que lorsque la Chimie et la Métallurgie seront également matures.

L’artillerie électrique offre une évolution comparable à celle que je viens d’évoquer. Actuellement l’artillerie « classique » offre des portées de l’ordre de 40 à 50 km. On envisage des portées de l’ordre de 100 km (obus à propulsion additionnelle, obus sous calibrés avec empennages porteurs…). Mais pour l’artillerie électrique les portées sont de l’ordre de 400 km ! Ce qui met à portée de canon naval, la majorité des villes et installations humaines. Je parle d’artillerie navale car ce sera sans aucun doute la première utilisation opérationnelle de l’artillerie. Les navires offre volumes, capacité d’emport et surtout production électrique avec la gestion et la capacité de gérer l’accumulation d’énergie électrique. Ce n’est pas un hasard si ce devait être les croiseurs US de type Zumwalt qui devaient avoir deux systèmes d’artillerie électrique. Ce n’est ps non plus un hasard si pour leurs tests de canon électrique, les Chinois utilisent un navire amphibie.

Certes, les navires peuvent embarquer des missiles ayant une portée supérieure. Mais le coût excessif d’un missile et les volumes nécessaires ne permettent pas d’envisager d’en embarquer un nombre important. Tandis qu’avec l’artillerie, la munition ne sera pas beaucoup plus chère que les obus actuels et surtout son stockage sans poudre propulsive sera à la fois plus facile et moins dangereux. Ces détails permettent d’envisager une capacité de saturation beaucoup plus importante pour des navires (et donc des équipages à risquer ) beaucoup moins imposants qu’actuellement. Cela rendrait à la marine, l’importance qu’elle avait au XIXe siècle.

La vitesse initiale du projectile rendrait à l’artillerie navale son importance en termes de défense. La portée d’une salve obus (liés à la capacité de les guider en phase terminale) tirer par une artillerie électrique rend inutile les missiles sauf pour les interceptions à très longue distance. De ce fait, il faudra s’attendre à une transformation complète de l’architecture militaire navale avant que la technologie, une fois qu’elle aura atteint le degré suffisant de miniaturisation, transforme le matériel blindé, puis aérien.

Actuellement les USA, en mettant en point leurs catapultes pour porte avion selon ce principe ont pris une longueur d’avance. Toutefois, l’Europe, a déjà de bancs d’essais opérationnels et dispose dans ce domaine d’une certaine expérience. La Chine semble disposer de matériel plus mature dans le domaine de l’artillerie pure. Quand à la Russie, elle semble, dans ce domaine précis, distancée.

L’artillerie électrique a aussi un effet secondaire important qui va avoir un profond impact scientifique, économique, mais aussi militaire. L’utilisation de canon électriques va permettre l’envoi en orbite basse de masse et de volumes importants. Même si à cause de l’accélération de ces dispositifs, l’utilisation pour l’homme reste impossible. La mise en orbite à bas coût de tels quantités de matériels permet d’envisager à moyen terme avec l’utilisation par exemple d’EM Drive (un propulseur électrique) l’exploration et l’exploitation par l’homme de Mars et de la ceinture d’astéroïdes. Cela veut dire aussi que l’utilisation de l’espace orbital deviendrait une activité plus industrielle (avec possibilité de gérer réellement les satellites en les entretenant, les rénovant et enfin en les récupérant pour un potentiel recyclage!). En réalité, le canon spatial, n’est plus un objet de rêverie associé à Jules Verne et au Steam Punk, mais une réalité technique qu’il convient d’examiner avec toutes les conséquences politiques (risque de chute sur certains états en cas de panne… ou de malveillance), Juridique (partage des orbites, définitions des responsabilités, définitions des organes légaux de contrôle) et économique (investissement et assurances ).

L’utilisation de l’électricité pour la propulsion de projectile est connu depuis Laplace. En fait la première proposition de canon électrique est proposé par Mr La Lauze en 1884. Mais la première étude sérieuse date de 1918 par Mr Fauchon-Villeplée, toujours en France. La fin de la première guerre mondiale provoque l’abandon du projet alors qu’un prototype est en cours de construction.

Si la théorie est connue, l’utilisation et la production de telles armes se heurte à de réels éceuils techniques. Le premier est la production de suffisamment d’énergie électrique. Cette dernière doit être stockée et libérée d’un seul coup. Ce qui est même actuellement très difficile. Ensuite, les frottements provoquent une usure exagérée des rails électriques… qu’il faudrait remplacer trop souvent. Mais c’est surtout lorsque le projectile quitte les rails que les problèmes sont les plus difficiles à résoudre. Lorsque le projectile quitte les rails, un arc électrique se crées lors de la rupture de contact. Cet arc électrique (en soit déjà particulièrement dangereux) est gênant pour les installations électriques à proximité (surtout pour les radios et les radars à proximité) mais en outre, il endommage considérablement les rails. Il faut donc créer des rails capables de supporter de tels contrainte (métallurgie) et développer les systèmes pouvant gérer une telle quantité d’énergie électrique.

Il est amusant de constater que la SF a encore une fois bien anticipé toute l’importance d’une telle artillerie. Les armements TAU de l’Univers de W40K en font par exemple un usage complet.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article