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Système Arcadie, Secteur spatial de l'Impérium

Quel est la puissance de feu d’un canon occidental au XVIIe siècle ?

1 Juillet 2022 , Rédigé par Droopy Publié dans #furor mundi

 

En 2014, les mis du Musée Vasa (Vasamuseets Vänner) ont utilisé un canon en bronze de 24 livre pour mieux comprendre ce qu’était le service à la mer. Le canon utilisé est bien sur une réplique.

Ce type de canon armait le Vasa suédois, mais aussi les vaisseaux européens de cette époque.

Le bronze est utilisé de préférence au fer. Il est moins lourd, mais il est surtout plus solide et moins dangereux. Après plusieurs tirs, le bronze se déforme sous la pression et la chaleur engendrées par la poudre noire, le canon doit être rectifié pour être utilisé… encore un peu. Mais les canons en fer explosent et tuent leurs servants. Cela explique pourquoi, malgré un coût de production très élevé, le bronze est préféré pour l’armement.

Les essais ont été menés contre la reconstitution d’un flanc en chêne de vaisseau à voile. On parle à l’époque de « muraille ». Ce type de tir à pour objectif de détruire l’artillerie adverse. Les boulets n’ont pas vocation à traverser les « murailles », mais éclater le bois. Si le boulet n’éclate pas (il est plein ), il va se révéler particulièrement dangereux. Les éclats de bois se révèlent meurtrier pour les équipages. Même les blessures, avec les amputations et les problèmes de septicémie, ne laissent aucune chance à ceux qui sont trouvés.

Les essais vont démontrer l’importance des bragues. Ce sont les cordages qui limitent le recul impressionnant des canons. Moins important, du fait d’une espérance de vie plus limitée est le bruit phénoménal des canons. Les tests vont démontrer que les canons en bronze sont plus bruyants que les canons en fer.

Le dernier point a été mis en avant par les équipages à l’époque est le dégagement de fumées. Ces fumées limitent considérablement la vision des équipages. Il faut noter qu’avec les vaisseaux de lignes les bordées qui sont échangées entre les navires compte plus d’une centaine de pièce. Même avec le vent existant en mer, les artilleurs deviennent aveugles et dépendent entièrement de l’état-major qui reste sur le pont. Même ces derniers devaient être gênés lorsque les combats se prolongeaient.

Il faut noter qu’à l’époque, il existe aussi d’autres façon d’utiliser l’artillerie. Le royaume de France utilise surtout le tir à démâter. Quelques coups heureux permettent d’immobiliser le navire visé. Si les bordées sont bien ajustées, l’équipage qui se trouve sur le pont est balayé. Un tel tir est surtout utile avant un abordage. Mais il se révèle moins « payant » lors d’une bataille d’escadre. Il faut noter que le royaume va aussi pratiquer intensivement la guerre de course à partir de la deuxième moitié du règne de Louis XIV.

Le tir plein bois est destiné à faire taire l’artillerie adverse. Son grand avantage est de nécessiter moins de coordination entre les équipages des canons et peut être pratiqué avec des équipages moins entraînés et incapables de soutenir une cadence importante.

Le tir à couler bas, est principalement utilisé par la marine anglaise. Il consiste à tirer au niveau de la ligne de flottaison pour percer la muraille. Il faut coordination entre les pièces, une forte cadence de feu à l’instant précis où les navires se croisent. Bref, l’entraînement nécessaire pour les équipages des pièces, mais aussi la manœuvre du bâtiment et la coordination dans la conduite du navire est réservée à une élite.

L’expérience démontre la solidité des murailles en chênes. Les dégâts sont structurellement peu importants. Ce qui permettait aux équipages de colmater les brèches facilement avec des tampons tout en pompant les infiltrations liées aux voies d’eau.

 

Ce sera au XIXe siècle que les français vont imposer l’abandon des navires militaires en bois en mettant au point les boulets explosifs. Avec un tel projectile, les murailles explosent et rendent ces cathédrales de bois et de toiles que sont les vaisseaux de ligne particulièrement vulnérables.

 

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