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Système Arcadie, Secteur spatial de l'Impérium

Les colonies africaines du 2e reich : Un génocide Steam Punk

28 Janvier 2023 , Rédigé par Droopy Publié dans #steam punk

Le Steam Punk est considéré comme une très romantique. C’est oublier que l’époque Victorienne qui l’inspire recele des zones d’ombres monstrueuses. Parmi ces zones d’ombres, le colonialisme est souvent mis en avant. Les ex-colonies françaises se plaignent souvent, et avec raison, d’une colonisation brutale et d’une exploitation forcenée. Mais, si leur destin a été dur, ils ont de la chance par rapport au Herero. Ce peuple, colonisé par les allemands du 2e Reich, a subi le premier génocide en 1904. C’est leur triste histoire qu’il faut ne pas oublier.

Au milieu du XIXe siècle, des fermiers allemands s’installent dans ce qui deviendra la Namibie. La première installation « officielle » est celle d’un certain Adolf Lüderitz qui achète une terre à la tribu Nama en 1883. Cet achat attire l’attention du Chancelier Otto Von Bismarck. Contrairement à la France et à l’Angleterre, l’Allemagne n’a pas de colonie en Afrique. Elle va se débrouiller pour en avoir. Alors qu’en 1884-1885, une convention internationale se rassemble à Berlin pour se partager l’Afrique. La colonie Südwest-Afrika est créée. Heinrich Göring, dont le fils sera célèbre lors de la seconde guerre mondiale, signe un traité de protection avec le chef Herero Samuel Maharero. Grâce à l’alliance des Hérero, les Allemands prennent le contrôle des terres des autres tribus. Puis ayant établi leur puissance, ils vont s’allier à une autre tribu, les « Nama » pour prendre les terres des Herero. Ces derniers se révoltent et vont tuer 123 colons allemands. Il faut noter que les Héréro ne touchent ni aux femmes, ni aux enfants, ni aux prêtres … ni aux Britanniques !

La réponse du 2e Reich est rapide. Sous le commandement Lothar Von Trotha, déjà célèbre pour sa brutalité au Tanganyika, les troupes allemandes arrivent et s’attaquent au Héréro. Von Trotha n’a pas d’autre objectif que d’anéantir les Héréro. Les combattants, mais aussi les civils, femmes et enfants compris sont abattus. Les ordres de Von Trotha sont parfaitement clairs sur ce point. Il faut noter que Von Trotha en tant que commandant militaire rejette les tentatives de négociation du pouvoir civil. Le gouverneur impérial civil Leutwein tente d’interférer. Mais le haut état major, puis l’Empereur soutien le Von Throta et donc le génocide.

Pour fuir, les Héréro tente de passer par le désert. Mais sans eau, des milliers vont mourir de soif. Surtout que l’armée allemande va se servir des points d’eau pour concentrer leurs troupe et mieux traquer les survivants. Certains avancent même que des points d’eau difficile à surveiller ont été empoisonnés par les troupes allemandes… quelques survivants vont toutefois parvenir à passer sur les territoires anglais, mais ils seront trop peu.

La tribu Nama, qui soutenait les allemands est profondement choquée. Elle se révolte en 1905. La réponse de Von Throta est impitoyable. Les révoltés sont massacrés et les survivants envoyés dans des camps… qui sont les ancètres des camps de concentrations de la seconde guerre mondiale. La moitié de la population de la tribu Nama disparaît ainsi.

Le massacre est tel, que la presse internationale commence à publier des articles hostiles à l’Allemagne. Les missions Chrétiennes deviennent hostiles aux colons allemands. Même l’opposition libérale et sociale-démocrate s’y oppose au Reichstag. Subissant des pressions énormes, les allemands reconnaissent qu’une telle répression risque de créer des guérilla hostiles qui profiterait aux anglais. Pour le gouverneur impérial civil, c’est la perte de main d’œuvre qui le gène. La réponse de l’armée impériale allemande le satisfera finalement : les survivants sont tous simplement enchaînés et envoyés à la mine… comme des esclaves. Les survivants vont être traités comme des esclaves dans des camps de travail. Chacun est marqué des lettres GH (Gefangene Héréro, soit Héréro Capturé). Ce sont dans la grande majorité des femmes et des enfants, les hommes sont morts depuis longtemps. La moitié de ces prisonniers meurent dès la première année dans des conditions horribles. Un jeune hollandais, Johann Noothout, rapportera les massacres, les viols et les conditions inhumaines qu’imposent les allemands. Car si l’armée est au commande, les entreprises allemandes sont gourmandes de cette main d’oeuvre. Certaines compagnies, comme la compagnie maritime Woermann, ont leur propre camps ! De la même façon, les scientifiques allemands se servent des survivants pour préparer les corps des morts. Les squelettes et les autres parties médicalement utiles sont envoyées dans les universités allemandes. Ces dernières sont d’ailleurs parfaitement conscientes de l’origine de ces envois.

En 1908, sous la pression de l’opposition parlementaire, les allemands cessent d’utiliser les camps. Certes, l’infrastructure est détruite, mais les rares survivants sont envoyés dans des fermes comme main d’œuvre. Du fait du manque d’administration centralisée, on ne peut plus suivre leur destin.

Ce génocide précède celui des arméniens de sept ans seulement. Connu à l’époque des faits, il est documenté par les anglais durant la première guerre mondiale. Le rapport sera discrètement détruit dans les années 1920. La France devient trop puissante au goût des anglais, et l’Allemagne apparaît comme un contre-pouvoir utile. Toutefois, l’affaire est connue et fera l’objet d’un rapport de l’ONU en 1985. Selon ce rapport les populations détruites représentent 80 % des Héréro et 50 % des Nama.

En 1998, le président allemand Herzog a présenté sa compassion au peuple Héréro. Il faut remarquer que les allemands évitent soigneusement la Namibie. Mais pour le gouvernement allemand, il est hors de question de reconnaître l’existence d’un autre génocide antérieur à celui des Juifs. Il faudrait payer des réparations ! A la place une aide de 23 millions d’euros est versé à la Namibie par le plus riche état européen. Mais au centenaire des massacres de 2004, l’Allemagne est menacée par les descendants des Héréro. L’Allemagne présente alors ses excuses officielles. En 2007, ce sont les descendants de Von Trotha qui viennent présenter leurs propres excuses. Un accord est enfin signé entre les derniers descendants des Héréro et l’Allemagne qui solde cette sordide page de l’histoire. Contre 20 millions d’euros, le génocide allemand est enterré.

Si la colonisation européenne a été violente et à provoqué des combats sanglants, les pays européens n’ont jamais cherché à éradiquer les populations. Le seul autre pays européen à avoir utilisé des camps de concentration est la Grande-Bretagne. Ce pays les inventés après la guerre des Boers, pour mater les blancs d’Afrique du Sud qui avait osé se rebeller contre la Grande-Bretagne. Mais ceci est une autre histoire...

 

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