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Système Arcadie, Secteur spatial de l'Impérium

Le film Patlabor des années 90 : Une vision de la robotique militaire actuelle ?

4 Septembre 2021 , Rédigé par Droopy Publié dans #robots, #divers

 

Patlabor est une série de dessins animé japonaise des années 1990. Après la série en 1995, sort un premier film (A ma connaissance, il y en aura trois) qui se passe après la série. « Patlabor » est une série importante. Pour la première fois, on définit un robot en fonction des moyens technologiques « possibles » et surtout en fonction de la tâche à effectuer. C’est pourquoi, même si l’animation a vieilli, Patlabor reste une série de référence. Pour la première fois, on a des design de robots réalistes. La série fera référence. Il y a un avant et un après « Patlabor ». Toutefois, le design des robots ne correspond pas aux robots mis en service 30 ans après. La robotisation à considérablement évolué, mais les robots ne sont pas aussi évolué que dans le film. Tout d’abord pour des questions de coûts. On préfère prendre un engin existant pour le robotiser (véhicule léger, hélicoptère…). Ensuite les besoins des industriels sont parfaitement assurés par les technologies actuelles. Les projets « pharaoniques » du Tokyo (ou d’ailleurs) de la série n’ont jamais justifié la création de tels outils. Et si de tels besoins se faisait sentir, il n’est pas certain que de tels robots seraient créés. Les outils actuels seraient tout simplement adaptés. A titre d’exemple, les chantiers navals chinois, qui produisent les plus grands navires civils (porte container) et militaires (destroyer lourds, navires amphibie d’assaut … ) ne font pas appels aux robots. J’ai même été surpris de constater à quel point ils utilisaient très peu de systèmes automatisés. Leurs capacités sont permises par l’emploi d’outils classiques de grande taille et surtout par un effectif humain particulièrement nombreux.

Au delà de ce constat, en regardant à nouveau le film, je me suis rendu compte à quel point le film posait 30 avant aujourd'hui, des questions qui agitent les ingénieurs actuellement.

Le premier point abordé est la vulnérabilité des robots face aux attaques informatiques. On l’oublie, mais même piloté, un robot n’est rien d’autre qu’un ordinateur avec des effecteurs (bras, jambe…). Or si l’ordinateur passe sous le contrôle d’un virus… le pilote est hors jeu. Ce premier constat est celui de la série. Mais c’est actuellement le grand souci des ingénieurs militaires et civils. Comment s’assurer que les robots, les avions, les missiles ne sont pas mis hors service ou même passe sous contrôle adverse suite à une attaque informatique. Dans les années 1980, les premiers robots, le matériel militaire… et même les centrales nucléaires ont leur propre système d’exploitation. Il n’y a pas de liaison ouverte qui pourrait permettre une attaque informatique extérieure. Les USA, pour réduire le coût de développement de leurs sous-marins au départ, vont utiliser de plus en plus de matériel civil et le lier entre-eux. Leur avance technologique, réelle, le leur permet de prendre ce risque… voire d’utiliser cela à leur avantage…

30 ans après, les Russes et les Chinois ont appris et mis en place des systèmes d’attaque d’informatique. La dépendance des systèmes occidentaux aux réseaux, gage de performance, est maintenant synonyme de faiblesse. La cyberdéfense est non seulement un besoin militaire et civil, mais aussi et tout simplement une question de crédibilité.

Lorsque l’on perd le contrôle des robots… ce que font les robots devient un risque majeur pour tout ce qui l’entoure mais même parfois au-delà. Là encore, les économies de développement et de contrôle sont logiques pour l’entreprise… mais s’avère coûteuse pour un état à la fois pour reprendre le contrôle du robot défaillant, mais aussi pour réparer les dégâts. Cet aspect à la fois technique, financier, commercial et aussi politique est cœur de Patlabor.

Le film montre aussi un système d’arme fonctionnant en essaim. Ses avantages (submerger sous le nombre un système plus performant, résilience face à des pertes, contrôle simultané de grandes surfaces… ). Mais aussi leurs faiblesses (faible autonomie, faible capacité d’emport, capacités unitaires limités… ).

Au final, une fois passé une animation qui a mal vieilli, on se retrouve face un film particulièrement intéressant qui pose de très bonnes questions.

 

 

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