Les drones civils : des tâches de plus en plus complexes.

Le salon européen du drone professionnel s’est déroulé en France au mois d’octobre. L’occasion, loin des tumultes en Ukraine ou à Gaza, que les drones sont maintenant des outils communs. Mais les évolutions en cours de développement ne portent plus sur les vecteurs. Les drones sont des engins technologiquement murs. Les développements actuels portent sur les capteurs et le traitement des données recueillies. Cette problématique est du même ordre que pour les drones militaires. On peut effectuer des tâches variées avec des drones (planter des arbres par exemple ). Mais pour le faire de manière optimale, il faut trouver le capteur le mieux adapté à la tâche choisie. Mais tout cela n’est rien si les données servant à planifier la tâche du drone, puis à exploiter le travail du drone ne sont pas utilisées de manière optimale. Là encore, les Intelligence artificielle (IA) paraissent incontournables. Pour limiter le besoin en spécialistes, les IA peuvent se charger de manière automatique de nombreuses tâches. Cela va de la préparation, du travail, puis de l’exploitation du travail. Si on réussit à programmer les IA, cela évite le recours à de nombreux techniciens spécialisés et permet à l’utilisateur de drone de se concentrer sur son unique travail. Les gains pour les entreprises sont énormes en termes d’économie de fonctionnement. L’impact sur l’emploi le sera également… mais sera tout sauf positif !

Les drones présentés lors de ce salon sont utilisés par des entreprises très différentes : on trouve des pompiers, des techniciens spécialisés dans l’agriculture, des hôteliers et des spécialiste de la lutte contre les insectes nuisibles…

Les pompiers utilisent des drones pour lutter contre les feux de forets. L’utilisation de caméra thermique est un « plus » pour lancer précocement l’alerte, mais aussi pour surveiller l’évolution. Ainsi en mesurant la chaleur dégagée en temps réels. Les pompiers peuvent détecter les points les plus « chauds » d’un incendie et affiner leur tactique d’attaque du feu. Cette capacité, jusqu’ici surtout utilisée par les militaires, est cours d’évaluation pour les incendies chimiques et industriels. Les premiers retours sont visiblement positifs.

Les pompiers souhaitent aussi utiliser des drones pour le transport de petits matériels en urgence. Une problématique qui est aussi partagée par de nombreux agriculteurs. La pertinence des drones pour obtenir un couvert végétal est prouvé. Le couvert végétal est une plantation temporaire (hivers) de plantes servant à capter du CO2, mais aussi à limiter la prolifération de mauvaises herbes dans les sols cultivés. Une telle pratique n’est pas économiquement pas viable sauf si on l’automatise avec des drones. La société Agrodrone s’est spécialisée avec succès dans cette activité. Mais, maintenant, les drones utilisés jusque là sont jugés trop limités. Cette société souhaite passer de drones de 25 kg à 200 kg… voire plus si possible.

De tels drones peuvent être également utiles pour la lutte contre les moustiques et les autres nuisibles. Si les moyens actuels (avions, hélicoptères, ULM … ) sont redoutablement efficaces. Ils dispersent trop d’insecticide dans la nature. Des drones permettraient une utilisation plus ciblée des insecticides et limiteraient la pollution. Il faut noter que les drones doivent d’abord servir à trouver les concentrations d’insectes pour pouvoir les attaquer avec la meilleure efficacité. Là encore, on retrouve la notion de capteur adapté et de traitement des données. Il faut noter que l’intérêt écologique est réel, la motivation est purement financière : un drone coûtera toujours moins cher qu’un avion ou un hélicoptère. Quant à l’utilisation ciblée, elle va permettre une économie importante d’insecticide.

C’est cette même promesse d’économie qui à motivé le grand hôtel de Biarritz. Le nettoyage de cet hôtel nécessite deux fois par an des échafaudages coûteux… et peu esthétiques. L’entreprise Drones Ingénierie Systemes à fait des démonstrations de nettoyage par drones qui ont enthousiasmé cette institution. Si le coût de fonctionnement des drones reste élevé, il est négligeable par rapport au coût de montage et la location d’un échafaudage pour nettoyer le bâtiment.