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Système Arcadie, Secteur spatial de l'Impérium

Robots, Drones et guerre navale

20 Avril 2024 , Rédigé par Droopy Publié dans #robots

Jusqu’à présent, la robotisation en termes de guerre navale était surtout utilisé dans les systèmes de lutte contre les mines. Si l’utilisation de la robotisation dans les flottes est une réalité. Cela reste limité à la production, l’entretien et surtout à l’automatisation des navires et des systèmes d’armes. Ainsi l’équivalent en tonnage d’un croiseur de la seconde guerre mondiale (FREMM de 6500 tonnes) n’a plus qu’un équipage de 130 à 140 hommes selon les missions contre plus de 650 hommes sur des navires de tonnage équivalent lors de la seconde guerre mondiale (Croiseur léger Emile Bertin de 5900 tonnes ). Les unités totalement autonomes testées en Chine et aux USA ne semblent pas faire l’objet de beaucoup de publicité. Elles ne semblent d’ailleurs pas produites en série non plus.

Toutefois, les combats en Ukraine semblent tout changer. A tel point que officier anglais parlent de « moment Dreadnought » pour parler de l’influence de la robotique sur la guerre navale. Que veulent-ils dire ?

A l’apparition du Dreadnought, la forme des navires de lignes va être fixée jusqu’à la fin de la seconde guerre mondiale. Ce nouveau cuirassé combine une propulsion à turbine, une artillerie lourde « monotube » et surtout une direction de tir centralisée. L’innovation est de regrouper en un tout cohérent des technologies déjà matures. Il faut noter que l’innovation qu’est le char de combat renault FT17 est du même ordre : regrouper des technologies fiables en un ensemble cohérent d’un point de vue production, coût, entretien et doctrine militaire. Il semble que l’apparition de drones navals « Sea Babies » soit tout aussi important que les deux exemples qui viennent d’être cité.

En 2022, la flotte ukrainienne n’existe plus en tant que force organisée. Les russes seuls disposent d’une flotte de combat en mer noire. Cela implique la capacité de pouvoir bouger des troupes sur le flanc sud à volonté avec des capacités logistiques suffisante pour prendre l’initiative et contrôler les territoires occupés.

Pourtant en quelques mois, 20 % de la flotte russe est coulé et surtout les liaisons logistiques indispensables pour le front sud sont coupées. Tactiquement et stratégiquement, c’est une défaite russe.

Pour contrer la flotte russe, les ukrainiens vont jouer de la supériorité technologique occidentale (avec les missiles de croisière français SCALP notamment) et utiliser des robots autonomes navals. Ces derniers sont d’abord utilisés sur les structures fixes. Cibles plus faciles. Elles permettent de mettre à mal les infrastructures (ponts, quai, forme de réparation ) et gènent dans un premier temps le déploiement de la flotte russe. Ces robots sont des sortes de canots automoteurs dotés d’un système de navigation et armés de plusieurs centaines de kilogrammes d’explosif. On est dans l’improvisation et la force brute avec du matériel de récupération. De fait, ces robots coûtent moins cher qu’un missile et surtout ne nécessitent pas d’avions et surtout de pilotes pour les lancer. Les ratés sont nombreux, mais mêmes avec leurs moyens limités, les ukrainiens peuvent se le permettre. Les réussites sont autant de succès spectaculaires qu’ils sont inattendus. La frappe contre le pont du détroit de Kertch (juillet 2023) est le succès le plus important.

Toutefois, les russes apprennent vite eux aussi. Les attaques de robots qui suivent sont des échecs. Les russes ont appris à détecter ces robots et à les détruire avant qu’ils parviennent au contact. C’est dans cette optique que la remise en état de vol des anciens avions amphibies Beriev a été fait. La seule utilité de ces robots est de maintenir la flotte russe en alerte constante et de l’user. Ce qui n’est pas rien.

Mais les « Sea Babie » ont évolué. La charge militaire (850kg) a été diminuée au profit de brouilleurs électroniques. Avec ce matériel, viser les robots est plus difficile pour les marins russes. Mais la grande surprise à été de doter ces robots de missiles et d’armes à distance. Ainsi, plusieurs robots se sont aventurés devant un navire russe et alors que ce dernier se préparait à les éliminer, il a été touché par plusieurs roquettes. Si le navire à survécu, les dégâts sont suffisants pour obliger la flotte russe à commencer des réparations immédiates dans la ville de Novorossiïsk, dans l'ouest de la Russie et non en Crimée. De fait, une telle modification permet aux ukrainien de contester la maîtrise de la mer noire par la flotte russe.

Si ce succès est déjà impressionnant, il n’en reste pas moins que les russes apprennent de leurs erreurs. Ainsi, on peut observer que les navires russes fixent des systèmes de DCA Pantsir sur les plate-formes hélicoptères. De tels systèmes de DCA combinant missiles et canon à tir rapide sont aussi efficaces contre les drones volants que contre les navires robots. Il est aussi fort probable, que comme pour les drones sur le front terrestre, les Russes commencent à aligner eux aussi des robots autonomes pour lutter contre les modèles ukrainiens. Il faut enfin noter que les Ukrainiens ne demandent pas aux occidentaux des robots navals, mais de réels navires militaires… preuve que les robots ne peuvent pas tout.


 

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