Guerre électronique et lutte contre les drones.

Les drones se révèlent de formidables moyens de combat. Plus que leur capacité réelle, c’est le fait de pouvoir en disposer en nombre et de submerger l’adversaire qui en démultiplie l’efficacité. En Ukraine, les deux adversaires tente de déployer des drones en masse pour prendre l’avantage. Si les russes tentent de déborder leur adversaire avec des drones iraniens dotés d’une certaine autonomie. Les ukrainiens se limitent volontairement à des drones purement tactiques dont l’usage est limité au seul front. D’abord surpris, les russes ont d’abord improvisé (cages sur les véhicules de combat) avec ce qui semble être des bricolages peu convaincant. Toutefois, comme je l’ai expliqué dans un précédent article, ces bricolages ont une raison d’être et peuvent se révéler efficace face aux drones ukrainiens de première génération. Les Ukrainiens ont réagi en faisant évoluer leurs drones et ont rendu ces défenses inutiles. Face à cette nouvelle génération de drone, plus précis, plus dangereux, les Russes tentent de nouveaux moyens de défense. Ainsi, on peut maintenant observer sur des char la présence de brouilleurs. En brouillant les signaux de contrôle, on limite considérablement l’utilisation des drones. Alors est-ce « LA » solution face aux drones.

Le brouillage est réellement efficace face aux drones pilotés à distance. Mais ce n’est pas leur mission principale. Le but est de rendre impossible les signaux GPS, même militaire. Ce qui a une réelle utilité face aux drones. Les brouilleurs ont aussi pour mission de bloquer les communications militaires (et civiles ) qui va se révéler une gêne pour l’armée Ukrainienne, mais aussi pour le pilotage des drones. Mais les drones sont maintenant programmés pour avoir des réactions indépendantes en cas de perte de contact. Si ils sont équipés en conséquence, ils peuvent même foncer sur le brouilleur et tenter de le détruire.

C’est ce qui est arrivé à un système « Pole 21 » russe qui a été détruit. Ce système est particulièrement puissant. Il peut brouiller les liaisons satellites, les communications radio et même interférer avec le guidage des bombes de précision occidentales. Ce qui est logique lorsque l’on sait que la majorité des bombes OTAN sont à guidage GPS… contrairement aux bombes guidées françaises qui intègre des systèmes de navigation inertielles qui ne dépendent pas de signaux de guidage… Or les bombes guidées à l’Ukraine sont principalement des bombes à guidage GPS. Or l’efficacité des brouilleurs russes est connue et redoutée.

Le brouilleur détruit l’a été par une bombe JDAM (pour Joint Direct Attack Munition) à guidage GPS. Ce qui n’aurait jamais dû arriver. Soit les Ukrainiens ont eu une chance incroyable panne du brouilleur. Soit, les techniciens Ukrainiens et de l’OTAN sont parvenu à contourner le brouillage. Une option toujours possible lorsque l’on sait qu’une cinquantaine de brouilleurs russes de ce type ont été endommagés et capturés.