Les robots et emplois

Depuis le 1er Mars, des robots nettoyeurs fonctionnent indépendamment à la gare de Lyon. D'autre robots vont travailler dans les gares françaises. Ils enlèveront les toiles d’araignée, porteront les bagages ou aideront les personnes à mobilité réduite.

Ces nouveaux robots sont des engins de taille intermédiaire entre les robots industriels et ceux utilisés dans les domiciles. En soit leur arrivée n'est pas une révolution. Ils étaient attendus depuis longtemps. Mais cette apparition gare de Lyon (le premier déployé de ce type déployé en Europe) les projette sur le devant de l'actualité.

La SNCF ajoute que ces robots ne prendront pas d'emploi. Ce qui est d'une malhonnête intellectuelle réelle. Ces robots vont compléter les agents et limiter les recrutements de nouveaux agents. Même si il n'y aura pas de licenciement pour des raisons d'image, le but de la robotisation est de limiter les effectifs et les coûts qui y sont liés. Le robot de nettoyage utilisé à Lyon coûte 30 000 euros environ soit environ 15 mois de salaire d'un agent au smic toute charge comprise sans tenir compte des coûts indirects (Uniforme, gestion RH…). Soyons réaliste, si le robot fonctionne seulement un an, la SNCF réalisera déjà des économies.

Si en France une certaine hypocrisie demeure, les Anglais sont plus réalistes. La Banque d'Angleterre a averti que la robotisation menace jusqu'à 15 millions d'emplois. Les métiers les plus menacés sont les moins bien rémunérés. Les tâches manuelles les plus simples sont déjà remplacées, mais les tâches cognitives sont également remplaçables par des Intelligences Artificielles (IA). L'ensemble des compétences humaines peut maintenant être reproduites de manière automatique.

La prochaine vague de robotisation aura de fortes répercussions sur le marché de l'emploi, mais d'après l'économiste en chef de la Banque d'Angleterre Andy Haldane, elle creusera encore le fossé entre riche et pauvres. Or ce fossé est déjà une source d'agitation sociale dans les pays anglo-saxon. La robotisation et l'IA sont déjà considérés comme des menaces par de nombreux scientifiques. Mais leur arrivée pourrait provoquer une agitation sociale capable de remettre en cause les fondements même de nos sociétés. C'est pourquoi de plus en plus d'économistes songent à un revenu de base universel non lié au travail.

Reste à le financer… ce qui ne sera pas une mince affaire !