Les ballons « dirigeables » fantasme steam punk ou moyen de transport futuriste ?

L’histoire du ballon dirigeable est avant tout une histoire française. Seul le dernier chapitre, après la création des dirigeables « rigides » du comte Zeppelin a été internationale. Mais à ce moment, l’avion prenait inexorablement le dessus sur ces mastodontes des airs. Ce qu’annonçait déjà Jules Verne dans « Robur le Conquerant » à la fin du XIXe siècle.

Pourtant ces monstres volants sont restés dans notre imaginaire. Et avec l’apparition de nouveaux matériaux, de nouveaux systèmes de navigations et de nouveaux propulseurs de nombreuses PME font à nouveau le pari du Dirigeable.

Le Solar Airsip et le Flying Whales ont été présentés récemment au Bourget. Le premier reste une étude numérique. Ce sera un engin de plus de 150m avec une masse limitée à seulement 30 tonnes. Mais le second a déjà un démonstrateur qui vole déjà. Lorsqu’il sera construit (2024/2025), il mesurera plus de 200m de long et 50 de large. Il sera doté d’une soute capable d’embarquer 60 tonnes de marchandise. Car cette baleine volante est un engin de travail destiné au transport de charge de lourde depuis ou vers des endroits difficiles d’accès. Le transport de bois après la coupe, de travaux de manutention vers les champs d’éoliennes, de transport de matériaux et d’équipements pour la construction d’immeubles de grandes taille… sont les opérations visées par les ingénieurs et les techniciens de Flying Whales… une entreprise française comme son nom ne l’indique pas !

Euro Airship, le concepteur de Solar Airship One, est également une entreprise française. Là le but visé est un tour du monde de 40 000 km en 20 jours sans escales. Le tout en étant totalement neutre en énergie. La partie supérieure de l’enveloppe du ballon étant recouverte de films solaires qui pourront alimenter les moteurs électriques servant à la propulsion.

Le retour du dirigeable est logique : étant plus léger que l’air, il n’a pas besoin d’énergie pour s’élever. Ce qui est un atout considérable alors que l’on cherche à limiter l’emprunte carbone dans le transport aérien. Actuellement, le démonstrateur de Flying Whales, Lelio, est un petit engin d’à peine plus de 30m pour 400 kg. Mais au vu de ces capacités actuelles, ces concepteurs ont décidé de tenter de battre le record du monde de vitesse en dirigeable cet hiver. Car Lelio est capable d’atteindre … 120 km/h !

Si cette performance peut prêter à sourire alors qu’on fait des recherches sur des engins hypersoniques. Il ne faut pas oublier que les dirigeables n’ont jamais été conçus pour aller vite. Mais ils peuvent aller loin de la manière la plus économique… et maintenant écologique.