Et si la guerre froide avait dégénérée en 3e guerre mondiale ...

Un récent hors série de « Ligne de Front » traite de la guerre froide. L’historique de ce conflit larvé avec les implications politiques et militaires sont traités de manière complète. Seules les données économiques (et c’est dommage, car elles expliquent bien des choses) sont mises de côtés.

Inévitablement, l’hypothèse d’un conflit au milieu des années 1980 est traitée. Pour les fans de littérature militaires et technologique, la référence est le roman de Tom Clancy « Tempête rouge ». Malgré quelques erreurs (dont les descriptions des avions furtifs US… qui ne ressemblent absolument pas aux F117 qui sont alors en cours de production). Le roman montre ce qu’aurait pu être un conflit armé en Europe non nucléaires dans le milieu des années 1980.

Toutefois, le point de départ du roman est lié au pétrole. Historiquement, la prise de pouvoir de Gorbatchev à lieu en mai 1985. Sa mission est de redresser l’économie soviétique. Mais ce que l’on a appris depuis, c’est que son accession au pouvoir a été contestée. Le politburo examinait une autre voie : la guerre.

Depuis la seconde guerre mondiale, l’armée rouge est une armée basée sur la masse. Son équipement est basé sur une technologie simple, rustique et facile à entretenir. Comme l’a démontré de nombreux conflits, simple ne veut pas dire simpliste. Toutefois, les armements occidentaux ont un avantage technologique certain comme l’a démontré la guerre du Golfe en 1991.

Mais, contrairement à l’armée Irakienne, l’armée rouge en 1985 a modernisé son armement. Avions, missiles, chars, radars... Sans arriver au niveau des armées de l’OTAN, les armes soviétiques sont suffisamment performantes pour limiter cet avantage et profiter des réserves stratégiques.

Les membres du Politburo sont même suffisamment confiants et envisagent de conquérir la RFA (Allemagne occidentale), la Belgique, la Hollande et l’Italie… en une seule semaine. D’après les documents maintenant accessibles, si les militaires s’entraînent pour réaliser cela dans les délais impartis, ils semblent plus réservés sur un délai aussi court.

Ces mêmes militaires font remarquer que si il est peu probable que les Anglais et les Américains usent d’armements nucléaires même tactiques. La réaction française est considérée comme une inconnue dangereuse. L’armée française n’est pas la plus puissante d’Europe. Toutefois, même si le conflit avait duré moins d’une semaine… et écraser les autres armées européennes. L’armée soviétique aurait été bien usée et à la limite de ses capacités logistiques. Et contrairement à de nos jours, les chars français sont anciens, mais régulièrement modernisés (ils gagnent régulièrement des concours de l’OTAN) et surtout en nombre suffisant pour repousser l’armée rouge. Il faut noter qu’en une semaine, l’armée française à largement le temps de se préparer au combat pour faire face à toute attaque. Mais ce qui inquiète le plus les militaires soviétiques est la bombe nucléaire française. Contrairement aux bombes anglaises, l’armement nucléaire français est totalement sous contrôle français et peut être lancé à tout moment… Il y a des bombardiers supersoniques (mirage IV ) et surtout 6 SNLE chacun armé de 16 missiles. Chaque missile est lui-même doté de 6 bombes nucléaires capable de viser une cible différente… De quoi calmer n’importe quel politicien soviétique !

De fait, un conflit armé en Europe en 1985 débouche sur de nombreuses inconnues. L’armée rouge est alors d’une autre trempe que les armées irakiennes qui seront bousculées par la coalition menée par les USA (Opération Daguet). Aussi, si l’armée rouge dispose de considérables avantages. Rien n’est gagné pour elle. Toutefois, si elle se contente d’objectifs limités (Allemagne?) et joue sur de possibles règlements politiques pour temporiser elle peut remporter une victoire éclatante et profiter de la riche économie ouest-allemande pour redresser la sienne… Tout est possible. Ce qui est la raison pour laquelle les réserves d’or de ce pays étaient stockées en France.